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Les Romands pas égaux en matière de jeux d'alcools et de "happy hours"

NE: Le canton dit non aux Happy Hours
NE: Le canton dit non aux Happy Hours / 19h30 / 2 min. / le 4 septembre 2019
Le Grand Conseil neuchâtelois a refusé mardi une motion populaire des Jeunes libéraux-radicaux demandant d'autoriser de manière conditionnelle les "happy hours" et autres jeux de boissons. Mais les pratiques divergent dans les cantons romands.

La majorité des députés neuchâtelois a estimé que la motion des Jeunes libéraux-radicaux concernant les horaires proposant de l'alcool à prix cassé et les jeux de boissons allait à l'encontre de la prévention. Rencontré autour d'un jeu d'alcool organisé à la maison, l'auteur de l'initiative, Nicolas Jutzet, président des jeunes libéraux radicaux neuchâtelois, dénonce une interdiction hypocrite.

"C'est interdit, mais c'est une pratique courante dans les bars, les week-ends. Dans les bars neuchâtelois, ça se passe, ça se fait. Donc pour nous, c'est pas crédible pour le législateur qu'il y ait une loi qui n'est pas respectée."

Des jeux à boire en catimini

L'an dernier, le patron du Lobby bar à Neuchâtel, Valentin Diana, a organisé le plus grand "beer-pong" de Suisse romande, en toute illégalité. Médiatisé, l'événement n’a pas plu aux autorités. Alors le patron a trouvé la parade. Désormais, il contourne la loi en organisant des "Water pong" (jeu de boisson consistant à faire atterrir une balle de ping-pong dans un verre de bière).

"Les gens doivent jouer avec de l'eau. Ils n'ont pas le droit de jouer avec la bière, ça c'est quelque chose qui est interdit. Et après ils ont droit à un certain nombre de pichet de bière", indique Valentin Diana.

Les pratiques romandes diffèrent

Ailleurs en Suisse romande, ces jeux à boire sont également interdits dans les bars et bistrots vaudois, bernois et fribourgeois. Dans les autres cantons, c’est autorisé, pour la bière et le vin. Les cantons les plus permissifs sont le Jura et le Valais (voir les détails dans l'encadré).

Pour Grégoire Vittoz, directeur d'Addiction Suisse, ces pratiques poussent à la consommation. "Si on estime que l'alcool est un problème, on a deux façons de lutter. C'est d'agir à la fois sur son accessibilité et sur son attractivité. Ce type de jeu, ça tend à rendre l'alcool beaucoup plus attractif et les "happy hours" rendent ces boissons beaucoup plus accessibles au niveau du prix".

Julien Guillaume et Dimitri Zufferey

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Les pratiques dans les cantons romands

JU: jeux d'alcool et "happy hours" sont autorisés pour la bière et le vin.

VS: jeux d'alcool et "happy hours" sont autorisés pour la bière et le vin.

GE: jeux d'alcool tolérés. Les "happy hours" sont tolérées 2 heures par soirée pour la bière et le vin uniquement. Le principe du prix réduit est accepté, mais celui de la deuxième bière gratuite est interdit.

FR: les jeux d'alcool sont interdits et les "happy hours" sont autorisés pour la bière et le vin uniquement.

NE: les jeux d'alcool sont interdits, tandis que les "happy hours" sont tolérées pour la bière et le vin uniquement. Et ceci uniquement si le rabais ne dépasse pas 50%. Offrir la deuxième bière est en revanche interdit.

VD: les jeux d’alcool sont interdits, tandis que les "happy hours" sont tolérées une heure par soirée pour la bière et le vin uniquement. Le principe du prix réduit est accepté, mais offrir la deuxième bière est interdit.

BE: les jeux d'alcool sont interdits, tandis que les "happy hours" sont autorisées pour le vin et la bière. Le principe du prix réduit est accepté, mais offrir la deuxième bière est interdit.