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De nouvelles cabanes de berger "high tech" sur les alpages romands

Equipées de panneaux solaires, es cabanes offrent notamment l'électricité à leurs occupants.
Des cabanes de berger nouvelle génération sont installées par hélicoptère sur les alpages vaudois / 19h30 / 2 min. / le 2 août 2019
Les cabanes d'un charpentier vaudois, héliportées pour l'été en montagne, apportent un nouveau confort aux bergers. Bien équipées et confortables, elles symbolisent un changement d'époque.

Equipées de panneaux solaires, elles offrent donc l'électricité à leurs occupants. "J’ai de quoi recharger le Natel", se réjouit le gardien de moutons Jeff, vendredi, dans le 19h30. Mais ce n'est pas tout: "Le poêle à bois est juste là. T’as un lit, t’es à l’abri quand il fait mauvais. C’est top!", poursuit celui qui passera ses nuits sur son alpage jusqu’en septembre.

Trop de risques avec les infrastructures fixes

Mais il faut recourir à l'hélicoptère pour déposer la cabane sur les hauteurs et la récupérer en fin de saison. Une telle transhumance par le ciel coûte 40 francs par minute de vol plus un forfait, et certains estimeront que ce n'est pas forcément très écologique. Mais l'éleveur Jean-Pierre Vittoni ne prend plus le risque de laisser ses constructions en hauteur pendant l’hiver: "On avait posé un container mais il a été pris par l’avalanche, c’est ce qui a fait qu’on a racheté une seconde cabane aujourd’hui", explique-t-il.

Ces refuges tout confort sont construits par un charpentier des Diablerets (VD), Bruno Morerod, qui a trouvé ainsi et depuis quatre ans le moyen de se diversifier. Il a déjà livré une dizaine de ces maisonnettes et il est en train de fabriquer la quinzième.

Les commandes viennent des cantons de Vaud, du Valais et du Tessin, mais aussi de France. Les modèles coûtent entre 16'000 et 20'000 francs et ne dépassent pas 850 kg, poids maximal soulevé par l’hélicoptère.

"Quand on lui a livré sa cabane, il pleurait"

Les temps changent donc aussi là-haut sur l'alpage, pour le plus grand bonheur des bergers. "Des vrais, on en a vu quelques-uns, relève Bruno Morerod. Un qui a fait pendant quinze ans trois tôles appuyées contre un caillou pour dormir dessous. Je vous dis que quand on lui a livré sa cabane, il pleurait."

Et avec le retour du loup ou du lynx, les bergers sont incités à veiller en permanence sur leur troupeau plutôt que de faire des visites ponctuelles. Ce type de cabanes pourrait donc se multiplier sur les sommets.

Pascale Defrance/oang

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