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Une association voit le jour pour défendre l'avenir des Trois-Lacs

Au sud-est du lac de Neuchâtel, la réserve de la Grande Cariçaie est une zone humide importante pour la conservation de la nature. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Une nouvelle association pour défendre et protéger la région des Trois-Lacs / Le Journal horaire / 1 min. / le 6 avril 2019
Des représentants politiques et des groupes d'intérêts des cinq cantons des Trois-Lacs ont officiellement créé une nouvelle association pour mieux protéger cette région, considérée comme "garde-manger" de la Suisse.

L'association "Avenir Pays des Trois-Lacs" est née vendredi soir à Morat (FR) lors d'une réunion de divers représentants communaux et cantonaux, présidée par le conseiller aux Etats PDC fribourgeois Beat Vonlanthen. Entre 150 et 200 personnes étaient présentes pour défendre l'avenir de leur région, exposée aux risques de sécheresse et aux inondations.

La constitution de cette association est la suite de la rencontre du 16 novembre 2018 à Morat, où plus de 350 délégués de 230 communes vaudoises, fribourgeoises, neuchâteloises, bernoises et soleuroises avaient discuté de la pertinence d'une troisième correction des eaux du Jura.

Patrimoine et réserve à protéger

"La réflexion va aller au-delà de cette possible correction", a déclaré sur RTN le député fribourgeois PLR et futur directeur de l'association Markus Ith. Le groupe va se pencher aussi bien sur la manière de produire de l'agriculture, que sur la possibilité d'imaginer des rizières ou sur la problématique des cormorans pointés du doigt par les pêcheurs.

Et "Avenir Pays des Trois-Lacs" de rappeler que la région est la plus grande zone prioritaire pour la sécurité alimentaire nationale, grâce à la fertilité naturelle de ses sols, ses vastes plaines et la disponibilité de l'eau. Elle souligne aussi que l'endroit est la plus importante zone humide nationale pour la conservation de la nature sur la rive sud du lac de Neuchâtel avec la Grande Cariçaie.

Ecologistes mécontents du statut proposé

Quant aux organisations de protection de l'environnement, elles n'ont pour l'instant pas voulu adhérer à l'association. "Nous avons réalisé que le rôle des organisations de protection de la nature était un rôle plutôt alibi pour légitimer essentiellement les visées des milieux agricoles et économiques sur les Trois-Lacs, défend Marc Vonlanthen, président de Pro Natura Fribourg. Les intérêts de l'agriculture durable, mais surtout ceux de la nature, ne sont pas suffisamment présents."

"Nous voudrions encourager la protection du paysage et la biodiversité. Nous avons besoin d'une production plus respectueuse des sols et du climat. Mais l'association ne souhaite pas parler avec nous d'égal à égal, c'est pourquoi nous n'y sommes pas représentés", a soutenu de son côté Raimund Rodewald, de la Fondation pour la protection et l'aménagement du paysage.

ats/ani

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Une troisième correction à un milliard

Lors de la rencontre de novembre, Peter Thomet, président de la communauté d'intérêts Pro Agricultura Seeland, avait déclaré que la région faisait face à deux problèmes: le drainage et l'irrigation. Il a proposé de construire une liaison entre le Canal d’Hagneck et l’Unterwasserkanal (canal de fuite) dans le Canal Principal et le Grand Canal. Coût estimé du chantier: un milliard de francs.

Une petite partie des eaux de l’Aar et de la Sarine serait ainsi déviée via le Grand Marais dans la Broye et le Lac de Neuchâtel et ne serait donc pas turbinée dans la centrale électrique d’Hagneck. Un projet qui rencontre un certain scepticisme des milieux de protection de la nature qui redoutent des atteintes à la biodiversité.