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De jeunes grévistes pour le climat à la rencontre de politiciens romands

Climat: comment les jeunes bousculent la politique
Climat: comment les jeunes bousculent la politique / 19h30 / 4 min. / le 17 février 2019
Depuis le 18 janvier, des jeunes grévistes pour le climat passent à l'action. Certains ont rencontré des élus dans les cantons de Vaud, Genève et du Valais. Comment ce mouvement s'est-il invité dans la vie politique? Reportage.

Ils veulent un changement radical en faveur du climat. Elle veut les rendre conscients de la réalité du système institutionnel. Pour la troisième fois, des étudiants genevois ont rencontré cette semaine Anne Emery-Torracinta, conseillère d'Etat en charge du Département de l'instruction publique dans le canton de Genève.

Car depuis les manifestations du 18 janvier qui ont rassemblé plus de 15'000 jeunes en Suisse romande, les politiciens au pouvoir sont interpellés par une jeunesse inquiète pour son avenir.

>> Lire aussi : Les jeunes se sont mobilisés pour le climat un peu partout en Suisse

"Nous souhaitions les voir pour pouvoir échanger, parce que nous entendons bien cette question", explique dans le 19h30 Anne Emery-Torracinta. "J'ai trouvé très surprenant le nombre de personnes mobilisées très rapidement. Cela nous interpelle en tant que politiques par rapport à l'impact des réseaux sociaux. Nous sommes démunis parce que les choses arrivent très vite, nous n'avons pas vraiment d'interlocuteur, donc le but est d'essayer de construire ces lieux de discussion avec eux."

Vers une journée pour le climat dans le secondaire

Quelque peu déstructuré, ce mouvement est malgré tout unanime: il demande aux autorités que la question climatique soit intégrée au cursus de formation dès la primaire.

Un appel partiellement entendu au terme de la dernière rencontre à Genève. "Notre victoire aujourd'hui a été d'obtenir un dialogue avec les directions du secondaire II et du cycle pour mettre en place une journée pour le climat", raconte la jeune militante Julie Bondolfi.

Dans le canton de Vaud, une délégation de jeunes manifestants pour le climat a également pu remettre ses revendications mercredi aux ministres Nuria Gorrite, Jacqueline de Quattro et Cesla Amarelle, dont une déclaration d'urgence climatique. Le gouvernement vaudois s'est engagé à étudier des propositions concrètes lors d'une prochaine rencontre.

Des étudiants valaisans aux côtés de Greta Thunberg

Ce réveil des jeunes en faveur du climat a vu le jour en Suède avec Greta Thunberg. L'adolescente âgée de 16 ans a initié à la fin de l'été dernier une grève scolaire tous les vendredis devant le Parlement à Stockholm. Elle y fait entendre son inquiétude face au réchauffement climatique, exige davantage d'actions de la part de la classe politique et invite chacun à limiter ses émissions de CO2.

>> Revoir le portrait de Greta Thunberg dans le 19h30 lors du WEF :

Greta Thunberg: la voix et le visage qui se bat à Davos pour interpeller les décideurs de la planète.
Greta Thunberg: la voix et le visage qui se bat à Davos pour interpeller les décideurs de la planète. / 19h30 / 3 min. / le 24 janvier 2019

Un message entendu par six étudiants valaisans qui ont fait la semaine dernière plus de 50 heures de train pour faire la grève du vendredi aux côtés de Greta Thunberg. Avec dans leur bagages, 2000 signatures de jeunes de leur canton en faveur d'une loi qui vise à réduire les émissions de CO2 en Suisse.

Un texte également paraphé par la Suédoise. "Je pense que ce que vous faites est vraiment incroyable", a déclaré Greta Thunberg aux jeunes Valaisans. "Votre pétition est incroyable, comme le fait que tout ce monde l'ait signée."

La prochaine grève prévue le 15 mars

A leur retour à Sion, les six étudiants valaisans ont invité le conseiller national Mathias Reynard (PS/VS) à les accueillir pour porter plus loin leur message. Avec ces paraphes, l'élu compte avoir davantage de légitimité pour défendre la loi sur le CO2, actuellement discutée au Parlement.

>> Lire aussi : Opération sauvetage de la loi sur le CO2 au Conseil des Etats

"Les choses vont changer, parce qu'on ne peut pas rester complètement sourd à des manifestations, des jeunes qui nous disent 'ouvrez les yeux, c'est de notre avenir dont il est question'", estime le socialiste.

Que ce soit en Suisse ou à l'étranger, le combat de ces jeunes continue. Le mouvement international a appelé à une prochaine grève le vendredi 15 mars. Les étudiants et apprentis ont un rêve: que toutes les générations se joignent à eux.

Cecilia Mendoza/tmun

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