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La candidate d'extrême droite Giorgia Meloni revendique la direction du prochain gouvernement

- La cheffe de file du parti post-fasciste italien Fratelli d'Italia Giorgia Meloni devrait devenir la première femme à présider le Conseil des ministres italien, après le triomphe de l'alliance des droites aux élections législatives qui se sont tenues dimanche en Italie.

- L'alliance des droites formée par Fratelli d'Italia (FdI), la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi va bénéficier d'une solide majorité au Parlement italien.

- Les résultats quasi définitifs donnent Fratelli d'Italia en tête avec 26% des voix, contre seulement 4% lors du dernière scrutin en 2018, supplantant la Ligue, créditée d'environ 9% des voix contre plus de 17% il y a un an, comme principale formation de droite. Forza Italia obtient près de 8% des suffrages. Ensemble, la coalition réunit ainsi quelque 43% des voix.

- Le Parti démocrate de centre gauche d'Enrico Letta a recueilli 19% des voix, le Mouvement 5 étoiles de Giuseppe Conte a obtenu 16% des suffrages et le groupe centriste "Action" était crédité d'un peu plus de 7% des votes.

- Ces résultats ont été salués par les droites nationalistes européennes, notamment en France, et par les Etats les moins europhiles de l'UE comme la Hongrie et la Pologne. La France, l'Espagne ou l'Allemagne sont de leur côté restées plus mesurées, alors que l'UE a dit vouloir travailler de manière constructive avec les nouvelles autorités. Mais l'arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir soulève certaines craintes du côté de l'UE, car les eurosceptiques ont de plus en plus de poids au sein des 27.

Suivi assuré par RTSinfo

21h00

Le rapport ambigu de l'Italie au fascisme

Un siècle après la Marche sur Rome de Mussolini, Fratelli d'Italia, un parti héritier du fascisme, se retrouve propulsé sur le devant de la scène politique italienne après les législatives de dimanche. Sa fondatrice Giorgia Meloni a pourtant tenté de faire oublier les racines neo-fascistes de son parti.

>> En lire davantage : Derrière Fratelli d'Italia, le rapport ambigu de l'Italie au fascisme

>> Les précisions du 19h30 :

En Italie, l’accession de Giorgia Meloni au pouvoir confirme le retour en grâce des valeurs identitaires héritées du fascisme de Benito Mussolini
En Italie, l’accession de Giorgia Meloni au pouvoir confirme le retour en grâce des valeurs identitaires héritées du fascisme de Benito Mussolini / 19h30 / 2 min. / le 26 septembre 2022

"La majorité des électeurs sont beaucoup plus attachés aux valeurs souverainistes que fascistes. Ils aiment également les positions protectionnistes du parti au niveau de l'économie et des entreprises. Il y a aussi toute une partie des électeurs qui sont attachés aux valeurs des conservateurs", explique dans le 19h30 Valérie Dupont, correspondante de la RTS à Rome.

>> Les explications de Valérie Dupont :

Corrrespondante en Italie, Valérie Dupont commente le passé fasciste du parti de Giorgia Meloni, dont elle a réussi à s'affranchir
Corrrespondante en Italie, Valérie Dupont commente le passé fasciste du parti de Giorgia Meloni, dont elle a réussi à s'affranchir / 19h30 / 1 min. / le 26 septembre 2022

A Bruxelles, la Commission européenne ne cache pas ses inquiétudes. Elle est toutefois rassurée pour ce qui est de la guerre en Ukraine: Giorgia Meloni n'est pas pro-russe, mais plutôt pro-amércaine. L'Italie ne devrait donc pas s'écarter de la ligne occidentale commune.

>> Les précisions de la correspondante de la RTS à Bruxelles Isabelle Ory :

Isabelle Ory commente l'inquiétude qui règne à Bruxelles après le triomphe en Italie de Giorgia Meloni, ouvertement eurosceptique
Isabelle Ory commente l'inquiétude qui règne à Bruxelles après le triomphe en Italie de Giorgia Meloni, ouvertement eurosceptique / 19h30 / 1 min. / le 26 septembre 2022

20h00

Dans le quartier d'enfance de Giorgia Meloni à Rome

Giorgia Meloni a grandi dans le quartier populaire de Garbatella à Rome, qui votait plutôt a gauche jusqu'ici.

Dans ce quartier, la candidate d'extrême-droite n'est pas perçue comme une politicienne, mais comme une fille du peuple qui comprend ses difficultés et ses besoins.

>> Le reportage du 19h30 :

Reportage dans le quartier populaire de Garbatella à Rome, où a grandi Giorgia Meloni, la nouvelle femme forte de l'Italie
Reportage dans le quartier populaire de Garbatella à Rome, où a grandi Giorgia Meloni, la nouvelle femme forte de l'Italie / 19h30 / 2 min. / le 26 septembre 2022

19h30

Le retour au pouvoir de l'extrême-droite

La coalition formé par le parti d'extrême-droite Fratelli d'Italia avec la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, récolte 43% des suffrages. Un résultat qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.

Le parti aux racines néo-fascistes Fratelli d'Italia est bel et bien le moteur de cette victoire de la droite, passant de 4% à plus d'un quart de l'électorat. Les cartes ont été entièrement redistribuées, avec des partis traditionnels qui plongent et une extrême-droite qui triomphe. Reste à trouver la formule pour gouverner.

>>Les précisions du 19h30:

L’extrême droite est de retour au pouvoir en Italie. Le parti néo-fasciste "Fratelli d’Italia" est le grand vainqueur des élections législatives
L’extrême droite est de retour au pouvoir en Italie. Le parti néo-fasciste "Fratelli d’Italia" est le grand vainqueur des élections législatives / 19h30 / 2 min. / le 26 septembre 2022

19h00

Le Parti démocrate en tête chez les Italiens de l'étranger

La coalition de centre-gauche est arrivée en tête chez les Italiens de l'étranger lors des législatives de dimanche. Elle a remporté au moins quatre des douze sièges réservés à la diaspora, contre deux pour la coalition de droite, selon des résultats encore partiels.

Selon le ministère de l'Intérieur, deux Italiens de Suisse siégeront dans la future Chambre des députés. Il s'agit du député sortant Simone Billi (Ligue), établi dans la région zurichoise, et de Ricciardi Toni (PD), historien des migrations à l'Université de Genève.

18h15

Quelles sont les mesures proposées par Fratelli d'Italia?

Le programme de Fratelli d'Italia est fondé sur le renforcement du pouvoir exécutif avec l'introduction d'une république présidentielle. Le parti veut également défendre l'identité italienne. Giorgia Meloni reprend notamment le slogan "Dieu, Patrie, famille".

En campagne électorale, Giorgia Meloni a évoqué l'instauration d'un blocus naval pour empêcher les migrants de débarquer sur les côtes. Une mesure difficile à mettre en place, puisqu'elle violerait le droit international.

Sur le plan de la politique intérieure, la candidate de Fratelli d'Italia a indiqué qu'elle ne reviendrait pas sur les unions civiles pour les couples homosexuels, mais elle a totalement exclu le mariage pour tous.

>> Les précisions d'Eric Jozsef dans Forum :

Quels sont les plan de Giorgia Meloni pour l’Italie? (vidéo)
Quels sont les plan de Giorgia Meloni pour l’Italie? (vidéo) / Forum / 8 min. / le 26 septembre 2022

16h15

Antony Blinken "impatient" de travailler avec le nouveau gouvernement

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré lundi que les Etats-Unis étaient impatients de travailler avec le nouveau gouvernement italien après la victoire de la droite radicale aux élections législatives, mais qu'ils encourageraient le respect des droits humains.

"L'Italie est un allié vital, une démocratie forte et un partenaire apprécié", a-t-il encore écrit.

15h35

Emmanuel Macron respecte le "choix démocratique"

Le président français Emmanuel Macron a déclaré respecter le "choix démocratique" des Italiens et appelé Rome à "continuer à oeuvrer ensemble", en "Européens", après la victoire de Giorgia Meloni.

"Le peuple italien a fait un choix démocratique et souverain. Nous le respectons", a-t-il dit dans une déclaration transmise par l'Elysée. "En tant que pays voisins et amis, nous devons continuer à oeuvrer ensemble", a-t-il ajouté

15h10

Le Kremlin prêt à des relations "constructives" avec Rome

Le Kremlin s'est dit ouvert à des relations "constructives" avec l'Italie après la victoire de Giorgia Meloni.

"Nous sommes prêts à saluer toute force politique capable de dépasser le courant dominant établi plein de haine envers notre pays (...) et d'être plus constructifs dans les relations avec notre pays", a déclaré à la presse le porte-parole du président russe Dmitri Peskov.

14h45

Silvio Berlusconi retrouve le Parlement

Neuf ans après avoir été évincé du Parlement en raison d'une condamnation pour fraude fiscale, Silvio Berlusconi va pouvoir retourner y siéger. L'ex-Cavaliere a été élu au Sénat dimanche, à la veille de son 86e anniversaire.

Silvio Berlusconi en pleine campagne électorale le 22 septembre 2022 à Rome. [Keystone - EPA/GIUSEPPE LAMI]
Silvio Berlusconi en pleine campagne électorale le 22 septembre 2022 à Rome. [Keystone - EPA/GIUSEPPE LAMI]

L'ancien magnat des médias a obtenu un mandat direct à Monza (nord). Il se présentait comme candidat de son parti Forza Italia, membre de la coalition de centre-droit victorieuse du scrutin.

Silvio Berlusconi a été trois fois Premier ministre dans les années 1990 et 2000, mais a dominé la vie publique pendant bien plus longtemps à la tête d'un vaste empire médiatique et sportif. Le Sénat l'a exclu en novembre 2013 après sa condamnation pour fraude fiscale, il a été interdit de participation à une élection législative pendant six ans mais il a toutefois été élu au Parlement européen en 2019.

D'autre personnalités ont en revanche échoué à obtenir un mandat direct. C'est le cas notamment du ministre sortant des Affaires étrangères Luigi Di Maio à Naples. Son parti Impegno Civico - scission du Mouvement 5 Et

Luigi Di Maio. [Keystone - AP Photo/Alessandra Tarantino]
Luigi Di Maio. [Keystone - AP Photo/Alessandra Tarantino]

oiles - n'ayant pas atteint la barre des 3% des voix au niveau national, il n'obtiendra pas non plus de siège grâce à l'élection proportionnelle.

Il en va de même pour l'ancienne ministre et commissaire européenne Emma Bonino, qui n'a pas obtenu de siège au Sénat.

Echec aussi pour l'actrice Gina Lollobrigida qui se présentait, à 95 ans, au Sénat sous les couleurs d'un petit parti anti-establishement ou pour l'ancien pilote de Formule 1 Emerson Fittipaldi, candidat à l'un des sièges réservés aux Italiens de l'étranger.

14h00

Des craintes à Bruxelles, qui espère une "coopération constructive"

L'arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni attise certaines craintes à Bruxelles, même si on se veut pour l'heure rassurant du côté de l'Union européenne. Le porte-parole de la Commission européenne Eric Mamer a ainsi déclaré que Bruxelles espère qu'elle aura "une coopération constructive avec les nouvelles autorités italiennes".

"La Commission et la présidente travaillent avec les gouvernements qui sortent des élections des pays de l'Union européenne. Il n'en va pas différemment dans ce cas-ci", a-t-il dit lors d'une conférence de presse quotidienne de l'exécutif européen.

>> Le sujet du 12h30 sur les craintes de Bruxelles :

Giorgia Meloni au quartier général de Fratelli d'Italia. [Keystone - EPA/Ettore Ferrari]Keystone - EPA/Ettore Ferrari
Inquiétude en Europe après la victoire de la coalition post-fasciste de Giorgia Meloni en Italie / Le 12h30 / 2 min. / le 26 septembre 2022

Mais la joie exprimée par la Pologne et la Hongrie à l'arrivée au pouvoir de la dirigeante d'extrême-droite a de quoi inquiéter au sein de l'UE, car les eurosceptiques ont de plus en plus de poids au sein des 27. Bientôt, Varsovie et Budapest auront une alliée de poids à la tête d’un des six pays fondateurs de l’Union européenne, par ailleurs la troisième économie du continent.

A Bruxelles, les europhiles tentent de se rassurer en pointant tout d'abord du doigt le fait que Giorgia Meloni n'est pas pro-russe, mais au contraire très pro-américaine et qu’elle ne devrait pas rompre l’unité européenne sur l’Ukraine.

Ensuite, l’Italie a besoin de l’argent européen: près de 200 milliards d’euros du grand plan d’endettement commun lui sont destinés. Et, pour cela, il faut qu’elle respecte les engagements du gouvernement précédent.

Reste que le curseur européen se déplace un peu plus vers la droite et l'UE devra surveiller ce qui se passe sur le dossier migratoire et sur les valeurs comme les droits de femmes ou des minorités sexuelles.

>> Le point sur les réactions à Bruxelles dans le 12h45 :

Réaction à Bruxelles après la victoire de l'extrême-droite italienne
Réaction à Bruxelles après la victoire de l'extrême-droite italienne / 12h45 / 1 min. / le 26 septembre 2022

13h10

Retour sur la soirée électorale

Giorgia Meloni est en passe de devenir la première femme à gouverner l'Italie. Elle et son parti Fratelli d’Italia sont arrivés nettement en tête des suffrages et ses premiers mots ont été prononcés pour rassurer celles et ceux qui redoutent de voir un pays gouverné par un parti d’extrême-droite néo-fasciste.

"Si nous sommes appelés à gouverner cette nation, nous le ferons pour tous les Italiens. Nous le ferons dans le but d'unir les gens, de valoriser ce qui les unit plutôt que ce qui les divise", a déclaré la future Première ministre dans son discours de victoire.

>> Retour sur la soirée électorale dans le 12h45 :

En Italie, l’extrême-droite emmenée par Giorgia Meloni remporte les élections législatives
En Italie, l’extrême-droite emmenée par Giorgia Meloni remporte les élections législatives / 12h45 / 2 min. / le 26 septembre 2022

Toutefois, si son parti Fratelli d’Italia devient la première formation du pays, Giorgia Meloni est à la tête du coalition de droite conservatrice et va donc devoir constituer un gouvernement avec ses alliés Matteo Salvini et Silvio Berlusconi.

Courant octobre le président de la République Sergio Mattarella devrait charger Giorgia Meloni de nommer un nouveau gouvernement.

>> Les précisions de Valérie Dupont à Rome dans le 12h45 :

L'ambiance en Italie après la victoire des post-fascistes
L'ambiance en Italie après la victoire des post-fascistes / 12h45 / 1 min. / le 26 septembre 2022

12h30

Satisfaction à l'est

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a salué la "grande victoire" de Giorgia Meloni. "Grande victoire! Félicitations!", s'est-il exclamé sur Facebook, utilisant des émojis pour souligner que les deux pays seraient forts ensemble.

Un enthousisame partagé par le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, qui a tweeté "Bravo, Giorgia! une victoire bien méritée. Félicitations!". "Nous avons plus que jamais besoin d'amis partageant une vision et une approche communes de l'Europe", a ajouté son directeur politique, le député Balazs Orban.

12h00

Berlin attend de l'Italie qu'elle reste très favorable à l'Europe

Berlin attend de l'Italie qu'elle reste attachée à l'Union européenne malgré la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni aux élections législatives, a indiqué lundi un porte-parole du gouvernement allemand.

"L'Italie est un pays très favorable à l'Europe, avec des citoyennes et des citoyens très favorables. Nous partons du principe que cela ne changera pas", a-t-il précisé au cours d'une conférence de presse.

11h10

Enrico Leta quitte ses fonctions

Le patron du Parti démocrate (PD, gauche) Enrico Letta a déploré "un jour triste pour l'Italie" et annoncé, après son résultat décevant, qu'il abandonnerait ses fonctions lors du prochain congrès du parti.

"Le PD ne permettra pas que l'Italie sorte du coeur de l'Europe, qu'elle s'affranchisse des valeurs européennes et des valeurs de la Constitution européenne."

10h35

"Les populismes finissent toujours en catastrophe", prévient l'Espagne

"C'est un moment d'incertitude. Dans les moments d'incertitude, les populismes gagnent toujours en importance, mais ils finissent toujours de la même manière: en catastrophe", a mis en garde lundi le ministre espagnol des Affaires Etrangères José Manuel Albarès après la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni dimanche aux législatives en Italie.

Ces mouvement échouent car "leur réponse est toujours la même: fermons-nous sur nous-mêmes et revenons au passé", a-t-il poursuivi.

Le chemin de la Hongrie et de la Pologne

La numéro trois du gouvernement de gauche espagnol, la ministre du Travail Yolanda Diaz, a qualifié pour sa part sur Twitter le résultat des élections italiennes de "très triste et préoccupant" et appelé l'Italie "à ne pas suivre le chemin de la Hongrie et de la Pologne".

Le parti d'extrême droite Vox, par la voix de son leader Santiago Abascal, s'est au contraire réjoui dans un tweet de la victoire de Giorgia Meloni qui "a montré la voie vers une Europe fière et libre de nations souveraines", et a estimé que "des millions d'Européens plaçaient leurs espoirs dans l'Italie".

09h25

Les titres de la presse italienne restent sobres

Alors que l'Italie devrait être dirigée pour la première fois par une femme, et par le gouvernement le plus à droite qu'elle ait connu depuis Mussolini, les titres de la presse italienne sont "étonnamment assez sobres" ce matin, a rapporté dans l'émission Tout un monde le correspondant de la RTS à Rome.

"Giorgia Meloni a gagné", a choisi par exemple le Corriere della Sera, qui écrit toutefois aussi que le passage de témoin en novembre prochain entre Mario Draghi et Giorgia Meloni comportera un coût en termes d'image et de perception du pays à l'étranger.

A un mois du centenaire de la marche sur Rome de Mussolini

Pour La Repubblica, "Giorgia Meloni s'empare de l'Italie". Le quotidien progressiste souligne qu'avec ce vote, le pays semble avoir amnistié dans l'indifférence la fascisme historique, au point de juger sans importance le lien que Fratelli d'Italia conserve avec lui.

"L'Italie vire à droite", titre La Stampa, qui estime que la victoire de cette coalition droite - extrême droite, même si elle était annoncée depuis longtemps, est un fait absolument nouveau dans la longue histoire républicaine du pays. Que cette victoire advienne à un mois du centenaire de la marche sur Rome et du début des 20 ans de dictature de Mussolini est une coïncidence, considère le journal de centre-droit, pour qui les Italiens n'auraient pas voté pour elle par nostalgie du fascisme.

>> Ecouter la revue de presse du correspondant de la RTS en Italie dans l'émission Tout un monde :

Giorgia Meloni est la présidente du parti néofasciste Fratelli d'Italia. [Keystone/AP Photo - Gregorio Borgia]Keystone/AP Photo - Gregorio Borgia
L’Italie confie le pouvoir au parti fasciste Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni / Tout un monde / 2 min. / le 26 septembre 2022

09h15

Les Bourses européennes se replient

Les Bourses de la zone euro ont ouvert en repli lundi, jaugeant avec prudence la victoire d'une coalition d'extrême droite aux élections législatives en Italie, un résultat cependant largement attendu.

La Bourse de Paris a ouvert en baisse de 0,67% à 5744,49 points, Francfort de 0,43%, Milan de 0,54%. Londres gagnait pour sa part 0,41% dans les premiers échanges.

08h50

Les résultats des législatives ne menacent pas la démocratie en Italie, selon Fabrizio Sabelli

En Italie, la coalition de droite et d’extrême-droite raflerait 44% des suffrages dans le cadre des élections législatives et devrait ainsi s’assurer la majorité absolue. Giorgia Meloni, du parti post-fasciste Fratteli d'Italia (FdI), est arrivée en tête et a revendiqué la direction du prochain gouvernement.

Pour Fabrizio Sabelli, anthropologue, économiste et professeur honoraire à l’Institut des hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, ces résultats sont une "véritable surprise". "On ne s'attendait pas à une victoire aussi forte de Giorgia Meloni", a-t-il réagi lundi dans La Matinale.

Malgré ces résultats, le spécialiste de l'Italie estime que la démocratie dans le pays n'est pas en danger. "Giorgia Meloni a bien préparé sa victoire. Je pense que ce n’est pas dramatique." Fabrizio Sabelli s'inquiète en revanche davantage de la faible participation des électrices et électeurs italiens. Il l’explique par la "déception" de la population causée par la crise économique que traverse l’Italie. "Il y a énormément de mécontentement et de dépression collective", a-t-il souligné.

L'Italie est frappée par une forte inflation et une dette de plus de 150% de son PIB. Et la situation risque de prendre du temps à s’améliorer, selon l’économiste. Fabrizio Sabelli estime néanmoins que les rapports entre l'Italie et l’Union européenne (UE) resteront bons. "Le programme mis en place par l’Europe en ce moment pourra se poursuivre sans problème", a-t-il affirmé.

>> L’interview complète de Fabrizio Sabelli dans La Matinale :

Fabrizio Sabelli. [fabriziosabelli.it]fabriziosabelli.it
Une coalition politique d’extrême-droite sera à la tête de l’Italie: interview de l’anthropologue Fabrizio Sabelli / La Matinale / 6 min. / le 26 septembre 2022

08h25

La Première ministre française Elisabeth Borne se refuse à commenter le choix des Italiens

La 1ère ministre française Elisabeth Borne. [Keystone/AP - Francois Mori]
La 1ère ministre française Elisabeth Borne. [Keystone/AP - Francois Mori]

La Première ministre française Elisabeth Borne s'est refusée lundi sur les chaînes BFM TV et RMC Info à commenter "le choix démocratique du peuple italien" après la victoire d'une alliance entre droite et extrême droite aux élections législatives anticipées.

Elle a toutefois glissé un peu plus tard que la France serait "attentive" au "respect" des droits de l'Homme et du droit à l'avortement en Italie après la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni.

07h45

L'extrême droite française ravie des résultats

L'extrême droite française a salué la victoire de Giorgia Meloni aux législatives en Italie. "Les Italiens ont offert une leçon d'humilité à l'Union européenne qui, par la voix de Mme Von Der Leyen, prétendait leur dicter leur vote. Aucune menace d'aucune sorte ne peut arrêter la démocratie: les peuples d'Europe relèvent la tête et reprennent leur destin en main!", a tweeté le député européen Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national (ex-Front national).

Eric Zemmour, le chef de fil de Reconquête!, a quant à lui tweeté "Toutes mes félicitations à Giorgia Meloni et au peuple italien! Comment ne pas regarder cette victoire comme la preuve que oui, arriver au pouvoir est possible?"

Consternation à gauche

A gauche de l'échiquier politique, la députée de La France Insoumise (LFI) Clémentine Autain a déploré un résultat jugé tragique. "Les héritiers de Mussolini prennent le pouvoir en Italie. Les politiques néolibérales et la disparition de la gauche ont permis ça. Ici, nous avons tenu bon. Maintenant gagnons la course de vitesse face au RN. Ce soir, solidarité avec tous les progressistes italiens", a-t-elle réagi.

06h40

Le Parti démocrate concède la défaite aux élections législatives

Le Parti démocrate italien (centre gauche) a concédé tôt lundi matin la défaite aux élections législatives italiennes, ajoutant qu'il deviendrait la principale force d'opposition au Parlement.

"C'est une triste soirée pour le pays", a déclaré Debora Serracchiani, députée membre du Parti démocrate. "La droite a obtenu majorité au Parlement, mais pas à l'échelle nationale", a-t-elle tout de suite nuancé.

Les premiers résultats devraient tomber lundi en cours de journée. Pour l'heure, les projections continuent de placer en tête la coalition d'extrême droite et droite entre Fratelli d'Italia, La Ligue et Forza Italia.

>> La déception des électeurs de gauche dans La Matinale :

En Italie, le Parti démocrate a concédé la défaite aux élections législatives. [AFP - Tiziana Fabi]AFP - Tiziana Fabi
En Italie, les électeurs de la gauche déçus des résultats des législatives / La Matinale / 54 sec. / le 26 septembre 2022

LUNDI 26 SEPTEMBRE

Giorgia Meloni revendique la direction du prochain gouvernement

Giorgia Meloni, dont le parti post-fasciste Fratelli d'Italia est arrivé en tête aux législatives de dimanche en Italie, a revendiqué la direction du prochain gouvernement. "Nous gouvernerons pour tous" les Italiens, a-t-elle promis.

"Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d'un gouvernement de droite dirigé par Fratelli d'Italia", a déclaré Meloni lors d'une brève allocution à la presse à Rome.

La coalition qu'elle forme avec l'autre parti eurosceptique d'extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, récolterait environ 43% des suffrages, ce qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.

>> Ecouter aussi le reportage de La Matinale de la RTS dans le quartier général de Fratelli d'Italia dimanche soir :

Giorgia Meloni tôt lundi matin lors d'un gala de victoire à Rome. [AFP/Anadolu - Riccardo de Luca]AFP/Anadolu - Riccardo de Luca
Reportage dans le quartier général de Fratelli d’Italia, parti de Giorgia Melloni, lors des législatives en Italie / La Matinale / 2 min. / le 26 septembre 2022

23h50

Une première depuis la Seconde Guerre mondiale

Pour la première fois depuis 1945, un parti post-fasciste pourrait gouverner l'Italie, la coalition entre FDI, FI et la Ligue étant assurée, selon les projections en sièges, d'avoir la majorité aussi bien à la chambre des députés qu'au Sénat.

La coalition a un "net avantage aussi bien à la chambre qu'au Sénat", s'est réjoui sur Twitter Matteo Salvini. "La nuit sera longue, mais je veux déjà vous remercier".

Le parti démocrate, la principale formation de gauche, n'a pas réussi à faire jouer le vote utile contre l'extrême droite. Le Mouvement cinq étoiles est également en chute par rapport à son score historique de plus de 30% en 2018.

Meloni, définitivement "dédiabolisée"?

En pole position pour devenir la première femme cheffe de gouvernement, Giorgia Meloni, une Romaine de 45 ans, qui jeune militante disait admirer le dictateur Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d'Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l'incurie des services publics.

Avec ses alliés Salvini et Berlusconi, elle promet des baisses d'impôt, le blocage des migrants traversant la Méditerranée, ainsi qu'une politique familiale visant à relancer la natalité dans un pays vieillissant.

23h15

L'extrême-droite en passe de revenir au pouvoir en Italie

Selon les premiers sondages à la sortie des urnes, l'alliance formée par Fratelli d'Italia (FDI) de Giorgia Meloni, la Lega de Matteo Salvini et Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi est arrivée en tête des élections législatives et devrait disposer d'une majorité parlementaire.

Tête de file de cette coalition, la cheffe du FDI Giorgia Meloni devrait accéder au poste de Première ministre et entériner le retour de l'extrême-droite post-fasciste au pouvoir dans ce pays cofondateur de l'Union européenne.

Cette coalition de droite cumulerait 41 à 45% des voix, selon le sondage de l'institut Opinio pour la chaîne RAI. Au sein de celle-ci, FDI est créditée de 22 à 26% des voix, la Lega de 8,5 à 12,5% et le FI de 6 et 8%.

La coalition sociale-démocrate récolterait quant à elle entre 25,5% et 29,5% des suffrages. Le mouvement cinq étoiles (M5S, populiste) arriverait troisième, avec 13,5% à 17,5%.

22h30

La favorite Meloni se distingue par un vote tardif

La cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FdI), Giorgia Meloni, meneuse de la coalition rassemblée autour de l'extrême-droite, s'est distinguée en décidant d'attendre la dernière minute et de voter en fin de soirée, contrairement à ses rivaux.

La cheffe de Fratelli d'Italia Giorgia Meloni a attendu la dernière minute pour se rendre au bureau de vote. [AFP - Andreas Solaro]
La cheffe de Fratelli d'Italia Giorgia Meloni a attendu la dernière minute pour se rendre au bureau de vote. [AFP - Andreas Solaro]

Les bureaux de vote ferment à 23h en Italie.

20h50

Prise de température dans les bureaux de vote

Après une campagne plutôt agressive, les urnes vont bientôt livrer leur verdict. Mais ce scrutin ne semble pas déchaîner l'enthousiasme, selon les électeurs et électrices rencontrés à la sortie des isoloirs de la capitale.

>> Le reportage du 19h30 :

Elections législatives en Italie. Le parti Fratelli d’Italia et la coalition de droite, grands favoris des sondages.
Elections législatives en Italie. Le parti Fratelli d’Italia et la coalition de droite, grands favoris des sondages. / 19h30 / 2 min. / le 25 septembre 2022

"Je suis assez pessimiste, je voudrais ne pas l'être, mais je crains qu'aucun ne réussira à obtenir une forte majorité", témoigne ainsi un votant interrogé dans le 19h30. "Heureusement qu'il n'y avait plus de sondages ces derniers jours, ce sera de toute manière un gouvernement choisi par les Italiens, mais quoi qu'il arrive tout ira bien", ajoute un autre.

Au final, 30% des gens choisissent au dernier moment pour quel parti voter, un choix in extremis qui peut s'avérer décisif: "Même un seul vote compte aujourd'hui, pour moi c'est important de voter", témoigne une votante,.

"Il faudra au moins un mois pour faire le gouvernement, mais l'espérance est l'ultime déesse comme disent les païens", relève un autre électeur, un prêtre.

Federico est l'un des 4 millions de jeunes appelés à voter pour la première fois. Il espère une Italie qui reste ancrée en Europe, même si le vent du vote ne va pas dans cette direction: "Je n'ai pas peur, sincèrement, je suis convaincu que ce sont toutes des forces politiques démocratiques et qu'une fois qu'ils seront au gouvernement, ils se rendront compte des responsabilités qu'ils ont par rapport au peuple italien."

Et le jeune homme de regretter que la participation des jeunes soit très faible en Italie. Ainsi, à ses yeux, "même si ce vote peut avoir une légère influence, elle sera limitée si on la compare à l'influence des jeunes dans les autres pays européens."

>> Les précisions de Valérie Dupont à Rome :

Valérie Dupont, correspondante à Rome, décrypte les enjeux des élections législatives en Italie
Valérie Dupont, correspondante à Rome, décrypte les enjeux des élections législatives en Italie / 19h30 / 51 sec. / le 25 septembre 2022

20h15

La participation en nette baisse

La participation ne sera certainement pas très élevée ce dimanche. Selon le ministère de l'Intérieur, la participation était de 50% en fin d'après-midi, en recul de huit points par rapport aux législatives de 2018.

La baisse est particulièrement marquée dans les régions du sud de la péninsule (-12 points), qui avaient massivement contribué à la victoire il y a quatre ans du Mouvement 5 Etoiles, formation anti-système pourtant créditée d'avoir instauré en 2019 un "revenu citoyen minimum" pour les plus pauvres.

18h00

Une participation qui pourrait faire la différence

Selon le ministère de l'Intérieur, l'affluence était à 12h d'un plus de 19%, à peu près le même taux qu'à la même heure il y a quatre ans. Au final, en 2018, 73% des électeurs s'étaient déplacés pour se rendre aux urnes.

Le taux de participation est scruté avec beaucoup d'attention par les états-majors politiques car il pourrait être un élément déterminant pour l'issue du scrutin, dont la droite et l'extrême droite sont les grandes favorites des sondages.

A gauche notamment, le secrétaire du Parti démocrate Enrico Letta compte sur une forte mobilisation des électeurs notamment chez les jeunes pour espérer une "remontada", une remontée sepctaculaire. Et cela alors l'alliance des progressistes était donné en retard de près de 20 points sur la coalition de droite et d'extrême droite dans les derniers sondages.

L'autre grande inconnue est le score du Mouvement 5 étoiles de Giuseppe Conte. Il était donné moribond il y a encore quelques semaines mais il serait en forte reprise et pourrait bouleverser les pronostics dans le sud du pays.

>> Les précisions de Forum et l'interview de Lynda Dematteo, anthropologue et spécialiste de l’extrême-droite italienne :

Giorgia Meloni en pleine campagne électorale le 22 septembre 2022 à Rome. [Keystone - EPA/GIUSEPPE LAMI]Keystone - EPA/GIUSEPPE LAMI
En Italie, l’extrême-droite redevient une force politique majeure / Forum / 6 min. / le 25 septembre 2022

16h50

Mario Draghi au bureau de vote

Le Premier ministre sortant Mario Draghi a voté en fin d'après-midi à Rome en compagnie de son épouse.

L'ancien patron de la Banque centrale européenne connaîtra en fin de soirée ou lundi matin qui le remplacera à la tête du gouvernement italien.

15h25

Silvio Berlusconi a voté

L'éternel Silvio Berlusconi s'est rendu dans l'isoloir dans l'après-midi avec un grand sourire.

A presque 86 ans, l'ancien chef du gouvernement (1994-95, 2001-06, 2008-11) a fait activement campagne. Son parti Forza Italia n'est crédité que de 8% des intentions de vote, mais il n'en a cure: "Je suis le numéro un depuis toujours", proclame-t-il en souriant sur TikTok, le réseau social des jeunes générations.

Le "Cavaliere" est candidat pour un siège au Sénat, dont il avait été chassé en 2013 après une condamnation pour fraude fiscale.

Parmi les promesses de la coalition de droite, dont il est l'un des piliers, figure une réforme judiciaire, notamment pour "mettre fin aux procès médiatiques", une préoccupation de longue date de Silvio Berlusconi.

>> Les images du vote de Silvio Berlusconi :

Le vote de Silvio Berlusconi
Le vote de Silvio Berlusconi / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 septembre 2022

14h15

Giuseppe Conte a voté

Giuseppe Conte, leader du Mouvement 5 Etoiles, a voté dans l'après-midi, jouant avec les photographes et plaisantant avec leurs demandes.

L'ancien chef du gouvernement (en deux actes, de 2018 à 2021), qui se présentait comme "avocat du peuple", est devenu depuis le tombeur de Mario Draghi.

Il avait le premier retiré en juillet une pierre à l'édifice du gouvernement d'unité nationale construit par Mario Draghi en refusant de lui voter la confiance. Arrivé au pouvoir en février 2021, l'ancien gouverneur de la Banque centrale européenne a démissionné en juillet.

Le Parti démocrate (PD, centre-gauche), son partenaire dans le gouvernement Conte II, a refusé une alliance électorale avec le M5S, coupable d'avoir précipité la chute du gouvernement Draghi que le PD soutenait fortement.

>> Les images du vote de Giuseppe Conte :

Le vote de Giuseppe Conte
Le vote de Giuseppe Conte / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 septembre 2022

13h00

Une participation de 19% à la mi-journée

Selon le ministère de l'Intérieur, l'affluence dans les bureaux de vote atteint 19% à la mi-journée, une pourcentage comparable à celui des législatives de 2018.

De nombreuses files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote dans diverses régions du pays.

10h15

Matteo Salvini affiche sa confiance

"Je joue pour gagner, pas pour participer", a déclaré à la presse réunie en allant voter Matteo Salvini, chef de la Ligue anti-immigrés, qui voit son parti "sur le podium: premier, deuxième, au pire troisième" à l'issue du scrutin.

"Je suis impatient de revenir à partir de demain au gouvernement de ce pays extraordinaire", a ajouté Matteo Salvini, qui a voté à Milan sous les yeux de nombreux photographe.

Le chef de la Ligue était vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur dans le premier gouvernement de Giuseppe Conte (2018-2019).

>> Les images du vote de Matteo Salvini :

Matteo Salvini vote en Italie
Matteo Salvini vote en Italie / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 septembre 2022

09h30

Le président Mattarella et Enrico Letta ont voté

L'un des premiers dirigeants à s'être rendu aux urnes dimanche matin est le président de la République Sergio Mattarella.

Enrico Letta, chef du Parti démocrate, s'est également déplacé au bureau vote assez tôt et a profité pour saluer la foule et faire de nombreuses photos.

>> Les images du vote d'Enrico Letta :

Enrico Letta vote en Italie
Enrico Letta vote en Italie / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 septembre 2022

08h00

Les bureaux de vote ouverts

Les Italiens ont commencé à voter dimanche matin pour élire leur nouveau Parlement, un scrutin que l'extrême droite devrait remporter, sauf surprise de dernière minute.

Le scrutin se terminera à 23h00 et les premiers sondages à la sortie des urnes donneront un aperçu des résultats.

A Rome, avant même l'ouverture des bureaux de vote, des gens faisaient la queue sous un ciel nuageux.

07h30

La coalition menée par Giorgia Meloni est favorite

Placés sous perfusion financière par leurs partenaires européens après une pandémie dévastatrice, les Italiens devraient remettre leur destin entre les mains de Giorgia Meloni, cheffe de Fratelli d'Italia (FdI  / "Frères d'Italie"), formation ultra-conservatrice, identitaire et nationaliste.

"La Meloni", comme on l'appelle en Italie, 45 ans, s'est coalisée avec Forza Italia (FI, droite) du magnat octogénaire Silvio Berlusconi, et la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), ancien ministre de l'Intérieur.

>> Lire aussi : Les législatives en Italie semblent promises à la coalition menée par Giorgia Meloni

Ensemble, ils pourraient obtenir la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés et au Sénat avec une avance confortable sur le Parti démocrate (PD) d'Enrico Letta, qui a échoué à faire l'unité au centre et à gauche.

Les sondages étant interdits dans les deux semaines précédant le scrutin, les dernières enquêtes publiées font foi. FdI est crédité de 24 à 25% des intentions de vote, devant le PD entre 21 et 22%. Suivent le Mouvement 5 Etoiles (ex-antisystème) de 13 à 15%, la Ligue à 12%, FI à 8%.

La coalition droite/extrême droite pourrait rafler entre 45% et 55% des sièges au Parlement.

>> Les explications du 19h30 :

L’extrême droite de Giorgia Meloni est la grande favorite des élections en Italie. Le didactique de Laurent Burkhalter
L’extrême droite de Giorgia Meloni est la grande favorite des élections en Italie. Le didactique de Laurent Burkhalter / 19h30 / 1 min. / le 25 août 2022

>> Ecouter aussi l'analyse d'Eric Jozsef dans Tout un monde :

Eric Jozsef, auteur et correspondant en Italie.
L'Italie renouvelle son parlement ce dimanche: interview d'Eric Jozsef / Tout un monde / 10 min. / le 21 septembre 2022

07h20

Le phénomène Giorgia Meloni

"Je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne": voici comment se présente Giorgia Meloni, patronne du mouvement d'extrême-droite Fratelli d’Italia et candidate la mieux placée pour diriger le gouvernement en devenant présidente du Conseil des ministres.

>> Revoir le portrait de Giorgia Meloni dans le 19h30 :

Italie: Giorgia Meloni, icône de la droite conservatrice, veut devenir la première femme présidente du Conseil italien
Italie: Giorgia Meloni, icône de la droite conservatrice, veut devenir la première femme présidente du Conseil italien / 19h30 / 2 min. / le 11 août 2022

>> Revoir aussi l'interview de Hervé Rayner, spécialiste de la politique italienne dans La Matinale :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Hervé Rayner, spécialiste de la politique italienne
L'invité de La Matinale (vidéo) - Hervé Rayner, spécialiste de la politique italienne / La Matinale / 11 min. / le 23 septembre 2022

>> Lire aussi : Podcast - Qui est Giorgia Meloni?

07h10

Le retour de Berlusconi

A presque 86 ans, l'ancien chef du gouvernement (1994-95, 2001-06, 2008-11) Silvio Berlusconi a fait activement campagne. Son parti Forza Italia n'est crédité que de 8% des intentions de vote, mais il n'en a cure: "Je suis le numéro un depuis toujours", proclame-t-il en souriant sur TikTok, le réseau social des jeunes générations.

>> Revoir le reportage du 19h30 sur le retour de Berlusconi :

Silvio Berlusconi joue son retour politique aux prochaines législatives italiennes
Silvio Berlusconi joue son retour politique aux prochaines législatives italiennes / 19h30 / 2 min. / le 21 septembre 2022

07h00

La nostalgie des valeurs de Benito Mussolini en Italie

L'apologie du fascisme est interdite par la loi en Italie. Mais 100 ans après sa prise de pouvoir, avant d'instaurer une dictature en 1925 qui dura jusqu'en 1943, le culte de Benito Mussolini demeure dans la petite bourgade paisible de Predappio où il est né et enterré.

Son tombeau dans la crypte de la chapelle familiale qui surplombe le cimetière attire chaque année plus de 70'000 visiteurs.

De nombreux nostalgiques, mais aussi de simples curieux, se relaient au chevet de la dépouille du "Duce" dont l'héritage continue de peser sur le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI), en tête des sondages pour les législatives du 25 septembre.

Né en 2012 des cendres du Mouvement social italien (MSI) fondé par d'anciens fidèles de Mussolini, Fratelli d'Italia a repris son emblème, la flamme tricolore. Un symbole auquel refuse de renoncer Giorgia Meloni même si elle a pris ses distances avec les "nostalgiques du fascisme" pour lesquels "il n'y a pas de place" dans son parti.

>> Revoir le reportage de Mise au Point sur la nostalgie des valeurs de Benito Mussolini en Italie :

La nostalgie pour les valeurs de Benito Mussolini en Italie
La nostalgie pour les valeurs de Benito Mussolini en Italie / Mise au point / 13 min. / le 18 septembre 2022

06h50

Elections après la démission de Mario Draghi

Les législatives du 25 septembre ont été convoquées après la démission du chef du gouvernement Mario Draghi le 21 juillet.

La crise politique, qui couvait depuis des mois à Rome, avec l'inclassable Mouvement 5 Etoiles (M5S) en toile de fond, aura eu raison d'une coalition hétéroclite.

>> Lire aussi : Mario Draghi démissionne, le Parlement dissout par le président

Trois partenaires de la coalition gouvernementale dirigée par l'ancien président de la Banque centrale européenne avaient décidé le 20 juillet de ne pas prendre part au vote de confiance qu'il avait demandé dans l'espoir de mettre fin aux divisions et de relancer leur alliance.

Mario Draghi a été lâché non seulement par le Mouvement 5 Etoiles, mais aussi par deux de ses alliés de droite, la Ligue et Forza Italia.

En février 2021, Mario Draghi avait accepté l'offre du président de la République de devenir chef du gouvernement.

>> Revoir le sujet du 19h30 du 21 juillet :

Démission du Premier ministre italien Mario Draghi. Le Parlement dissous, des élections anticipées seront convoquées pour l'automne
Démission du Premier ministre italien Mario Draghi. Le Parlement dissous, des élections anticipées seront convoquées pour l'automne / 19h30 / 2 min. / le 21 juillet 2022

06h45

Une loi électorale revue

Plusieurs nouveautés accueilleront les Italiens lors du vote du 25 septembre, fruit de la dernière loi électorale et de la modification de la Constitution: la Chambre des députés passe de 630 à 400 élus et le Sénat de 315 à 200.

Pour la première fois, les Italiens pourront élire les sénateurs dès l'âge de 18 ans, alors que jusqu'à présent il fallait avoir au moins 25 ans. Pour être éligible au Sénat, il faut avoir au moins 40 ans, une limite qui n'existe pas à la Chambre des députés.

Dans les deux chambres, qui ont exactement les mêmes pouvoirs, 61% des sièges sont attribués au scrutin proportionnel, avec différents seuils à atteindre pour pouvoir prétendre à un élu, 37% sont élus au scrutin majoritaire et 2% sont réservés aux Italiens résidant à l'étranger.

06h40

Instablité politique, ralentissement économique et vieillissement

- Instabilité politique chronique

L'Italie, connue pour son instabilité politique, a connu 67 gouvernements dirigés par 29 personnalités différentes depuis la proclamation de la République en juin 1946, le premier étant le gouvernement d'Alcide de Gasperi II, le dernier celui de Mario Draghi.

Silvio Berlusconi a été le chef de gouvernement à la plus grande longévité avec 3291 jours au pouvoir (en quatre gouvernements différents de 1994 à 2011), l'exécutif le plus court ayant été celui de Fernando Tambroni, 115 jours en 1960, la moyenne sur la période d'après-guerre étant de près de 400 jours.

Alcide De Gasperi détient le record en termes de gouvernements dirigés, huit entre 1945 et 1953, suivi par Giulio Andreotti, sept gouvernements entre 1972 et 1992 et Amintore Fanfani, six gouvernements entre 1954 et 1987.

- Economie

Troisième économie et deuxième puissance industrielle de la zone euro, l'Italie, qui n'a pas de salaire minimum, est selon l'OCDE le seul pays européen où les salaires ont diminué entre 1990 et 2020 (-2,9%), notamment à cause de la faiblesse de la croissance et de la productivité.

Le taux d'emploi des femmes y est de seulement 55,4%, contre 69% en moyenne dans la zone euro (74,6% en Allemagne et 70% en France). Le pays souffre toujours du fossé entre le nord, riche d'un tissu de PME performantes, et le sud, pauvre et fui par sa jeunesse.

Le taux de chômage en Italie, 7,9%, reste nettement supérieur à celui de la zone euro, qui s'est établi en juillet à 6,6%.

Autre inquiétude, l'Italie croule sous une dette colossale de plus de 2700 milliards d'euros, soit quelque 150% du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce.

- Vieillissement

Surnommée le "Japon de l'Europe", l'Italie est le pays le plus vieux de l'UE avec un âge médian de 47,6 ans, selon Eurostat. Avec un taux de natalité en berne (1,25 enfant par femme en 2021) combiné à une espérance de vie en hausse (82,4 ans), la péninsule pourrait voir sa population passer de 60 à 47,6 millions d'habitants en 2070, soit une perte de 20%.

Le pays doit aussi faire face à une hémorragie de cerveaux et de jeunes partant travailler à l'étranger. Selon l'Istat, ces évolutions démographiques ont "des conséquences sur le marché du travail et sur la programmation économique future" et mettent à risque "l'actuel niveau de bien-être" du pays, à savoir le financement de son système de retraites et de sa couverture santé.

>> Revoir la page spéciale du 19h30 :

L'Italie aux urnes ce week-end - la page spéciale du 19h30
L'Italie aux urnes ce week-end - la page spéciale du 19h30 / L'actu en vidéo / 16 min. / le 23 septembre 2022

DIMANCHE 25 SEPTEMBRE

Un système instable par définition

L'Italie a une longue tradition, depuis la Seconde Guerre mondiale, d'élections et de gouvernements éphémères. Cette situation découle d'un système favorisant les coalitions et donc, indirectement, l'instabilité.

Ce système politique découle de la volonté des pères fondateurs de la République dans l'Italie d'après-guerre d'éviter de réunir tous les pouvoirs entre les mains d'un seul homme, le souvenir du dictateur Benito Mussolini étant alors encore très vif.

Il en résulte un régime où le Parlement fait et défait les gouvernements, régi par un système électoral mêlant scrutins proportionnel et majoritaire dans sa dernière mouture et obligeant les partis à se coaliser. Au bout du compte, pas moins de 67 gouvernements se sont succédé depuis 1946, date de la proclamation de la République.

Une autre particularité du système italien est le changement de casaque des élus: une personne élue sous les couleurs d'un parti peut tranquillement changer de parti au Parlement et devenir membre d'un groupe parlementaire autre que celui du parti sous les couleurs duquel il a été élu et ce autant de fois qu'il le juge nécessaire ou utile.

"La politique italienne, je ne comprends pas trop. Ces 20 gouvernements en 20 ans, c'est un peu étrange... Mais chacun a sa manière de danser le tango", a récemment commenté le pape François.