![Très populaire, le juge brésilien Sergio Moro a aussi ses détracteurs. [Reuters - Rodolfo Buhrer]](https://img.rts.ch/articles/2018/image/casif-27749315.image?w=1280&h=720 "Très populaire, le juge brésilien Sergio Moro a aussi ses détracteurs. [Reuters - Rodolfo Buhrer]")
Un juge anticorruption à la tête du ministère brésilien de la Justice
En charge de l'enquête sur le scandale de corruption "Lava jato" au Brésil, le juge Sergio Moro deviendra le prochain ministre de la Justice. Il a annoncé jeudi avoir accepté l'offre du président élu Jair Bolsonaro.
Héraut de la lutte anticorruption, le populaire magistrat de 46 ans a conduit l'enquête qui a abouti en avril dernier à la condamnation de l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva à 12 ans de prison pour corruption.
"La perspective de mettre en oeuvre de fortes mesures contre la corruption et le crime organisé (...) m'a amené à prendre cette décision", a expliqué le juge dans un communiqué.
Un "super ministère"
Sergio Moro abandonnera du même coup la direction de l'enquête "Lava Jato" ("Nettoyage express"), centrée sur des entreprises du BTP qui ont arrosé de pots-de-vin des responsables politiques et d'anciens cadres d'entreprises nationales en échange de contrats avec la compagnie pétrolière nationale Petrobras et avec d'autres sociétés.
Le juge prendra la tête d'un "super ministère", qui comprendra également les compétences du ministère actuel de la Sécurité publique, créé en février dernier pour coordonner les différentes forces de police dans la lutte contre le crime organisé.
>> Lire aussi : Jair Bolsonaro veut déplacer l'ambassade du Brésil en Israël à Jérusalem
agences/oang
Publié
Du grain à moudre pour ses détracteurs
Dans un tweet publié peu après le communiqué de Sergio Moro, le président élu Jair Bolsonaro a précisé que le futur ministre aura comme priorité "la lutte contre la corruption et le crime organisé, dans le respect de la Constitution et des Lois".
Mais en acceptant la charge, le magistrat donne du grain à moudre à ses détracteurs, qui mettent régulièrement en doute son impartialité.
La gauche l'accuse notamment de s'être acharné contre Lula, condamné "sans preuve", selon ses avocats. Elle lui reproche d'avoir mené un combat "politique."
Nouveau rétropédalage sur l'Environnement
Le président élu Jair Bolsonaro a par ailleurs laissé entendre jeudi, lors d'un entretien télévisé, qu'il pourrait revenir sur l'idée controversée de fusionner les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement. Il s'agit de son deuxième rétropédalage sur le sujet en une semaine.
"Il y avait une idée de fusion, mais il semble qu'elle sera modifiée. Tout porte à croire que ce seront deux ministères distincts", a affirmé le futur chef de l'Etat dans un entretien accordé à plusieurs chaînes catholiques.