La seule annonce concrète à l'issue de la rencontre concerne la tenue éventuelle en octobre d'un sommet inédit sur la Syrie, axé sur le sort du dernier bastion rebelle d'Idlib et réunissant Russie, Turquie, Allemagne et France, un dossier sur lequel Moscou a la main et sur lequel Paris et Berlin n'ont eu jusqu'ici guère d'influence.
Il y a encore de "profondes différences", a reconnu sans ambages Angela Merkel à l'issue de cette rencontre, évoquant en particulier la liberté de la presse et le respect des droits de l'homme en Turquie.
Mais à l'heure du réchauffement entre les deux pays, la chancelière allemande a aussi mis l'accent sur les intérêts communs avec Ankara. L'Allemagne compte 3 millions d'habitants de nationalité ou d'origine turque.
Manifestation prévue
Le président turc Erdogan s'est lui réjoui que cette visite permettre de partir sur de nouvelles bases: "nous sommes parvenus à un consensus pour relancer les mécanismes de coopération".
Du côté de l'opposition, quelques milliers de manifestants, mais loin des 10'000 espérés, ont protesté sans incident dans l'après-midi à Berlin à l'appel de groupes turcs et kurdes.
Une autre manifestation est prévue pour samedi à Cologne où le président turc doit inaugurer une mosquée.
agences/lan
Fermeté
En Allemagne, à gauche comme à droite, les appels à ce qu'Angela Merkel reste ferme se sont multipliés, en particulier du fait des atteintes aux libertés publiques. Cinq Allemands restent détenus pour des "raisons politiques".
Angela Merkel n'assistera d'ailleurs pas au dîner d'Etat organisé en l'honneur de Recep Tayyip Erdogan par le président Frank-Walter Steinmeier.
Berlin n'a guère digéré les attaques incessantes du président turc, notamment ses accusations de "nazisme" lancées l'an dernier contre le gouvernement allemand.
Football
Les deux dirigeants se retrouvent aussi au lendemain de l'attribution de l'Euro-2024 à l'Allemagne aux dépens de la Turquie, une bataille dans laquelle Recep Tayyip Erdogan s'était engagé notamment en soutenant bruyamment le joueur allemand d'origine turc, Mesut Özil, qui accusait la fédération allemande de racisme.