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Téhéran privilégie la piste séparatiste arabe après l'attentat d'Ahvaz

Des soldats iraniens tentant de s'abriter durant l'attaque de samedi à Ahvaz. [EPA/Keystone - Morteza Jaberian]
Des soldats iraniens tentant de s'abriter durant l'attaque de samedi à Ahvaz. - [EPA/Keystone - Morteza Jaberian]
L'Iran privilégie la piste séparatiste arabe, au lendemain de l'attentat ayant coûté la vie à 29 personnes à Ahvaz, dans le sud-ouest du pays. Téhéran a également accusé un "petit" Etat du Golfe d'être derrière cet acte "terroriste".

La République islamique a aussi reproché à trois pays européens, le Danemark, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, d'abriter des membres du "Front populaire et démocratique des Arabes d'Ahvaz", groupe séparatiste mis en cause par Téhéran dans cette attaque lors d'un défilé militaire.

Selon un bilan officiel, 29 personnes ont été tuées à Ahvaz, capitale de la province du Khouzestan, par un commando de quatre hommes.

>> Le récit de l'attaque dans le 12h30 de samedi :

Les soldats iraniens se sont allongés sur le sol après l'attaque d'Ahvaz. [EPA/Keystone - Behrad Ghasemi]EPA/Keystone - Behrad Ghasemi
Au moins 24 morts lors d'une attaque contre un défilé militaire en Iran / Le 12h30 / 1 min. / le 22 septembre 2018

Le drame d'Ahvaz a fait la Une des journaux iraniens dimanche. Plusieurs quotidiens ont publié les photos de soldats portant des enfants tombés sous les balles du commando, dont les quatre membres ont été tués. Plusieurs titres ont insisté sur l'"unité" de la nation iranienne face à cette attaque.

Un pays "mercenaire" accusé

"Nous n'avons aucun doute sur l'identité de ceux qui ont fait ça", a déclaré le président iranien Hassan Rohani. "Tant que (le dictateur irakien) Saddam (Hussein) était en vie, ils étaient ses mercenaires", a-t-il dénoncé dans une allusion au groupe séparatiste arabe incriminé.

"Ensuite, ils ont changé de maître et un des pays de la rive sud du golfe Persique" s'est chargé de les soutenir, a poursuivi le président iranien, sans nommer le moindre pays. "Tous ces petits pays mercenaires que nous voyons dans la région sont soutenus par les Etats-Unis. Ils sont encouragés par les Américains", a encore dit Hassan Rohani.

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l'attentat d'Ahvaz, mais les autorités iraniennes ne semblent pas prendre cette annonce au sérieux. Une revendication au nom du "Front populaire et démocratique des Arabes d'Ahvaz" a aussi été diffusée samedi sur une chaîne satellitaire, Iran International.

Dans un communiqué publié sur son site, ce groupe a nié toute implication, et accusé les autorités de Téhéran d'avoir commandité l'attaque pour détourner l'attention du soutien qu'elles apportent "à des milices dans la région".

"Les Etats-Unis condamnent toute attaque terroriste n'importe où, point"

Du côté des Etats-Unis, l'ambassadrice américaine à l'ONU a condamné dimanche l'attentat perpétré à Ahvaz. "Les Etats-Unis condamnent toute attaque terroriste n'importe où, point", a déclaré Nikki Haley, interrogée sur la chaîne CNN.

"Je pense que ce que (Hassan) Rohani doit faire, c'est de regarder chez lui. Il fait face à des Iraniens qui protestent. Tout l'argent qui va à l'Iran va dans son armée. Il opprime son peuple depuis longtemps", a également affirmé l'ambassadrice face aux accusations de Téhéran. "Je pense que les Iraniens en ont assez et c'est de là que tout ça vient."

ats/afp/tmun

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