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Lâché par son ex-avocat, Donald Trump l'accuse de mentir

Le président américain Donald Trump photographié le 21 août 2018. [Keystone - Craig Hudson/Charleston Gazette-Mail via AP]
Le président américain Donald Trump photographié le 21 août 2018. - [Keystone - Craig Hudson/Charleston Gazette-Mail via AP]
Le président américain Donald Trump a accusé mercredi son ex-avocat Michael Cohen d'avoir "inventé" des faits en plaidant coupable devant un juge de Manhattan. Il a en revanche loué son ex-directeur de campagne Paul Manafort.

Michael Cohen a "cédé" face à la pression des enquêteurs, a assuré Donald Trump dans un tweet, en accusant le juriste d'avoir "inventé des histoires afin d'obtenir un accord" de négociation de peine. J'ai un "tel respect pour un homme courageux" comme Paul Manafort a, au contraire, tweeté le président, en référence à son ex-chef de campagne reconnu coupable de fraude bancaire et fiscale.

"Le président Obama s'est rendu responsable d'une grave infraction au financement électoral et cela fut réglé facilement!", a ajouté Donald Trump. Il n'apporte toutefois aucun élément juridique à l'appui de son affirmation selon laquelle les infractions dont Michael Cohen a reconnu être coupable n'étaient pas des délits.

"A la demande du candidat" Trump

A plusieurs centaines de kilomètres mais presque simultanément, le président américain a essuyé mardi deux coups durs judiciaires. A New York, celui qui avait dit un jour être prêt à "prendre une balle" pour le milliardaire a opéré un spectaculaire virage. Michael Cohen a plaidé coupable de huit chefs d'accusation, pour fraude fiscale et bancaire et pour violation des lois sur le financement des campagnes électorales.

L'avocat âgé de 52 ans a reconnu avoir versé 130'000 et 150'000 dollars, pendant la campagne, à deux femmes affirmant avoir eu une liaison avec Donald Trump en échange de leur silence, et ce "à la demande du candidat", afin d'éviter de lui "porter préjudice".

Près de Washington, Paul Manafort, 69 ans, a été jugé coupable de fraude fiscale et bancaire. Si ce verdict porte sur ses finances personnelles, il découle du premier procès venant des investigations du procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne Trump et la Russie en 2016.

>> Le résumé de la situation dans le 19h30 :

Donald Trump: deux de ses proches confondus
Donald Trump: deux de ses proches confondus / 19h30 / 2 min. / le 22 août 2018

>> Lire : L'ex-avocat de Donald Trump plaide coupable et met le président en cause

"Mauvaise journée pour nous"

Mardi, Donald Trump a souligné que cette décision judiciaire n'avait en soi "rien à voir" avec une éventuelle collusion, qu'il nie farouchement depuis des mois, dénonçant une "chasse aux sorcières". "Je ne suis pas impliqué", a-t-il martelé devant des journalistes avant de lancer à ses supporteurs lors d'un meeting de campagne: "Ils cherchent toujours une collusion, où est la collusion? Trouvez de la collusion!"

Donald Trump a fait planer à plusieurs reprises la menace d'une mise à l'écart de Robert Mueller - option qui paraît bien trop risquée politiquement depuis la condamnation de M. Manafort. Ce qui signifie que l'enquête sur l'ingérence russe va empoisonner durablement l'agenda de la Maison Blanche. "C'est une mauvaise journée pour nous", a reconnu une source proche de la présidence, qui a tenu à rester anonyme.

>> Les précisions de Philippe Revaz, correspondant aux Etats-Unis :

Collaborateurs de Trump : l’enquête musclée du procureur Mueller
Collaborateurs de Trump : l’enquête musclée du procureur Mueller / 19h30 / 1 min. / le 22 août 2018

>> Interview d'Antoinette Lorrain, vice-présidente des Republicans in France :

Michael Cohen à sa sortie du tribunal à New York, 21.08.2018. [EPA/Keystone - Jason Szenes]EPA/Keystone - Jason Szenes
Donald Trump et les affaires judiciaires: interview d'Antoinette Lorrain / Forum / 9 min. / le 22 août 2018

ats/jgal

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