Hani Ramadan avait été expulsé de France vers la Suisse en avril 2017, après avoir fait l'objet d'une interdiction administrative. Il avait été présenté par le ministère de l'Intérieur comme ayant "dans le passé adopté un comportement et tenu des propos faisant peser une menace grave sur l'ordre public sur le sol français".
Selon l'arrêté publié dimanche au Journal officiel et révélé mardi par le mensuel Lyon Capitale, l'islamologue genevois voit ses avoirs gelés pour une durée de six mois, dans le cadre d'un article du code monétaire et financier visant "les personnes physiques ou morales, ou toute autre entité qui commettent, tentent de commettre, facilitent ou financent des actes de terrorisme, y incitent ou y participent".
Une accusation qu'Hani Ramadan juge "ridicule". "On a dit qu'on était contre toute forme de terrorisme. Il s'agit d'un affichage politique, d'une mesure qui est inutile", réagit-il mardi dans le 19h30 de la RTS. Et d'ajouter: "Je ne possède rien en France. Je n'ai même pas un compte en banque français."
Recours possible
Formellement, Hani Ramadan peut contester cette mesure dans "les deux mois à compter de sa notification", selon l'arrêté pris conjointement par les ministères de l'Intérieur et de l'Economie et des Finances. Il dit se réserver le droit de le faire.
Le texte réglementaire visant le Genevois figure parmi une liste d'arrêtés comprenant seize autres noms de ressortissants étrangers condamnés ou soupçonnés d'être en lien avec une organisation terroriste ou d'en faire la propagande.
En septembre 2002, Hani Ramadan avait fait scandale en défendant dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde l'application de la charia et la lapidation des femmes adultères. Il avait ensuite été licencié de son poste d'enseignant de français par le Conseil d'Etat genevois pour propos "contraires aux valeurs démocratiques et aux objectifs de l'école publique".
Son frère Tariq est pour sa part incarcéré actuellement en France dans une affaire de viols.
ats/tmun/ta
>> Sujet traité dans le journal horaire de 14h00 sur La Première et dans le 19h30, 19 juin 2018