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L'extrême droite et ses détracteurs donnent de la voix dans Berlin

Les antifascistes ont tout fait pour perturber le rassemblement de l'AfD à Berlin. [Keystone - EPA/Markus Heine]
Les antifascistes ont tout fait pour perturber le rassemblement de l'AfD à Berlin. - [Keystone - EPA/Markus Heine]
Berlin a connu un dimanche de tensions, des milliers de manifestants d'extrême droite et des antifascistes s'étant mobilisés pour un face-à-face, sous l'oeil de la police, présente en nombre, pour prévenir des heurts.

Toute l'après-midi, en plein centre-ville, plus de 5000 manifestants de l'Alternative pour l'Allemagne ont marché, drapeaux allemands à la main, face au quelque 25'000 personnes réunies pour de bruyantes contre-manifestations, selon les estimations de la police.

Défilant de la gare principale jusqu'à la porte de Brandebourg, les manifestants d'extrême droite ont repris en coeur des slogans hostiles à l'islam et à la chancelière Angela Merkel en raison de sa décision en 2015 d'accueillir des centaines de milliers de demandeurs d'asile.

Dispersion dans le calme

Vers 16h00, ils se sont dispersés dans le calme, encadrés de près par les policiers qui craignaient des heurts, des groupes se disant "antifascistes" ayant promis "sabotage" et "chaos".

Seuls de rares incidents ont été dénombrés au final, les forces de l'ordre, qui avaient sur le terrain 2000 hommes, ayant indiqué avoir dû faire usage de gaz irritant à une reprise pour repousser des contre-manifestants.

Une poubelle incendiée a blessé une personne, ont-elles encore indiqué, sans apporter de précisions sur les blessures.

Antifascistes sur le pont

Les protestataires anti-AfD, en surnombre, ont tenté toute l'après-midi de gêner la manifestation d'extrême droite à l'appel de syndicats, partis, associations et même de boîtes de nuit. Ils ont pu ainsi détourner un temps le cortège de son itinéraire original en bloquant un pont.

"La propagande nazie n'est pas un droit" ou "tout Berlin est contre l'AfD", scandaient-ils, invectivant aussi par moment leurs adversaires.

Des navires anti-AfD, décorés de banderoles et de ballons se sont aussi joints au rassemblement, alors que des clubs berlinois avaient déployés des haut-parleurs pour tenter de noyer slogans et discours de l'Alternative pour l'Allemagne. Si les basses étaient bien audibles, les orateurs ont pu aussi se faire entendre.

L'AfD mobilise moins qu'annoncé

"Nous aimons notre pays, nous voulons le transmettre à nos enfants comme nos grands-pères l'ont fait pour nous", a dit à la fin de la manifestation, au pied de la Porte de Brandebourg, le co-président de l'AfD Alexander Gauland, dont le discours a été brièvement interrompu par un contre-manifestant.

Plus tôt, à la gare centrale de Berlin, point de départ de la manifestation, Beatrix von Storch, une figure du parti et petite-fille d'un ministre d'Adolf Hitler, avait insisté sur le thème phare de son parti: la dénonciation de l'islam.

Bruyant à la chambre des députés, l'AfD voulait mobiliser dans la rue contre la chancelière Angela Merkel, sa bête noire. Mais après avoir annoncé 10'000 participants à la police, la direction du parti a revu ses ambitions cette semaine, disant compter sur 2500 à 5000 manifestants.

afp/ebz/jgal

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L'AfD, troisième force politique d'Allemagne

Fondée en 2013, l'AfD est devenue la troisième force politique d'Allemagne en se nourrissant des craintes liées à l'arrivée de plus d'un million de migrants.

La formation, avec plus de 90 députés, est devenue le premier parti d'opposition du fait de l'alliance gouvernementale conclue dans la douleur entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates.

Et l'AfD continue de progresser dans les sondages, talonnant le SPD.