La salmonelle chez Lactalis aurait contaminé plus de bébés qu'annoncé
Ces analyses accréditent l'idée selon laquelle cette usine de Craon (ouest), rachetée par Lactalis à son concurrent Celia en 2006, est restée contaminée pendant toutes ces années.
Lactalis a été contraint de rappeler en janvier l'ensemble de la production de lait infantile de cette usine, distribuée dans 83 pays, après la découverte d'une contamination à la salmonelle.
Une seule et même souche de salmonellose
L'épidémie de 2005 avait touché 146 nourrissons, et celle de 2017 en avait contaminé 37 en France, ainsi qu'un autre en Espagne, et un autre probable en Grèce. Le bilan dépasse donc 200 enfants malades à cause d'une souche unique.
A cela, s'ajoutent dorénavant "25 cas sporadiques de salmonellose chez des nourrissons sur dix ans, entre 2006 et 2016, pour lesquels nous avons pu confirmer qu'il s'agissait de la même souche" de salmonelle qu'en 2005 et 2017, a expliqué le directeur du Centre national de référence salmonelles à Pasteur, François-Xavier Weill.
afp/fme
"La seule hypothèse possible"
"La seule hypothèse possible scientifiquement, c'est qu'elle est restée dans l'usine en question", a-t-il ajouté.
Dans un entretien avec le quotidien économique français Les Échos de jeudi, le patron de Lactalis, Emmanuel Besnier, avait déjà dit "ne pas pouvoir exclure que des bébés aient consommé du lait contaminé" entre 2005 et 2017, puisque des salmonelles ont été trouvées "dans l'environnement" de l'usine durant cette période.
Des parents "dénonçaient des symptômes similaires à ceux évoqués aujourd'hui à la suite de la consommation par leurs nourrissons de lait Lactalis, et ce bien avant 2017", selon l'association.