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La contestation enfle au Pakistan avec des manifestations islamistes

Les manifestations prennent de l'ampleur à Islamabad et Peshawar
Les manifestations prennent de l'ampleur à Islamabad et Peshawar / L'actu en vidéo / 47 sec. / le 26 novembre 2017
La contestation a pris de l'ampleur dimanche dans différentes villes du Pakistan après la dispersion ratée la veille d'un sit-in islamiste aux portes de la capitale Islamabad. De son côté, l'armée hésitait à intervenir.

En fin d'après-midi, quelque 5000 manifestants occupaient les routes entre Islamabad et l'agglomération voisine de Rawalpindi.

Soit plus de deux fois plus de monde que les militants de la première heure, que police et paramilitaires avaient tenté de déloger sans succès samedi.

L'armée ne s'est pas exprimée

Dans la mégapole portuaire de Karachi (sud), la police a évacué plusieurs sit-ins tôt dimanche. Mais sept autres se poursuivaient, mobilisant près de 5000 manifestants, selon les autorités locales. Même situation à Lahore (nord-est), où plus de 3000 manifestants étaient rassemblés, selon la police municipale.

Appelée samedi soir en renfort par le gouvernement pour aider les autorités à "maintenir l'ordre sur le territoire d'Islamabad", la puissante armée pakistanaise ne s'est toujours pas exprimée publiquement. Seul un hélicoptère militaire a brièvement été aperçu au-dessus des manifestants.

afp/tmun

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Au moins 7 morts à Islamabad

Les forces de l'ordre ont manqué de disperser dès le départ le sit-in bloquant la principale autoroute d'accès à Islamabad depuis le 6 novembre, au détriment de dizaines de milliers de voyageurs contraints de passer des heures dans les transports.
L'opération, à grand renfort de gaz lacrymogènes, avait tourné court, suscitant des commentaires critiques sur son impréparation. Elle s'est soldée par la mort d'au moins 7 personnes et a fait quelque 230 blessés. Elle a aussi renforcé la détermination des manifestants.

A l'origine du mouvement, un groupe religieux

Le mouvement est piloté par un groupe religieux peu connu, Tehreek-i-Labaik Yah Rasool Allah Pakistan (TLYRAP), qui exige la démission du ministre de la Justice, à la suite d'une polémique au sujet d'un amendement, finalement abandonné, qu'il lie à la très controversée loi sur le blasphème, un sujet ultrasensible au Pakistan.

Dans une conférence de presse dimanche soir, le leader du TLYRAP, Khadim Hussain Rizvi, a demandé que des membres de l'exécutif, notamment l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif et l'actuel chef du gouvernement Shahid Khaqan Abbasi, soient poursuivis pour terrorisme. Le sit-in se poursuivra "quel qu'en soit le prix", a-t-il affirmé, appelant à une grève générale lundi.