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L'étonnant mélange d'intérêts du soutien international au référendum catalan

"Nous voterons", dit ce tag sur un trottoirs de Barcelone. [REUTERS/Juan Medina]
"Nous voterons", dit ce tag sur un trottoirs de Barcelone. - [REUTERS/Juan Medina]
La galaxie de soutiens internationaux à la tenue d'un référendum d'autodétermination dimanche en Catalogne se compose de motivations et origines variées, de mouvements de gauche jusqu'à des indépendantistes nationalistes.

Des parlementaire suisses ont envoyé une lettre au gouvernement espagnol demandant à Madrid d'autoriser la tenue du référendum en Catalogne dimanche. Ce courrier - bien qu'en majorité signé par des membres du PS et du PDC - incluait des élus du POP et de l'UDC.

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Ce même large spectre de soutien au référendum se retrouve aussi à l'échelle internationale, où chacun semble en profiter pour pousser son agenda.

"Le comportement du gouvernement espagnol, en particulier ces dernières semaines avec les perquisitions et les arrestations de membres du gouvernement régional et la saisie de millions de bulletins de vote, a provoqué un certain choc à l'international", explique le professeur Joan Culla de l'Université autonome de Barcelone.

Pour le cas suisse, Joan Culla estime que bien qu'il puisse exister un certain romantisme de la gauche remontant à l'image d'une Catalogne bastion rebelle lors de la guerre civile espagnole, le respect de l'instrument du référendum et "l'expérience de la démocratie semi-directe reste la principale motivation des soutiens."

L'image positive de la Catalogne et de l'Espagne

Andrew Dowling, spécialiste de la Catalogne à l'Université de Cardiff, souligne le large spectre et la variétés des voix s'étant exprimées, allant de mouvements de gauche aux différentes mouvances séparatistes en Europe en passant par des eurosceptiques.

"La Catalogne jouit d'un capital sympathie en Europe", explique-t-il, tout en soulignant toutefois qu'il n'existe pas non plus de sentiment "anti-espagnol", comme cela peut être le cas envers des puissances européenne comme la France, l'Allemagne ou la Grande-Bretagne.

"C'est le combat du plus faible face au plus fort qui semble également en partie mobiliser, on a tendance à préférer David à Goliath", analyse-t-il.

Les séparatistes de toute l'Europe poussent leur agenda

"La Flandre, l'Ecosse, le Sinn Fein en Irlande ou la Lega Norte en Italie ont tous signalé d'une façon ou d'une autre leur soutien", signale Andrew Dowling, indiquant l'existence d'un front séparatiste européen suivant voyant dans le combat catalan une caisse de résonance pour leur cause.

Les pays baltes, se sentant toujours sous la menace de la Russie, ont également appuyé les prétentions indépendantistes catalanes.

Andrew Dowling souligne encore l'existence du jeu plus trouble de ceux qui voient en ce référendum l'occasion de secouer l'Union européenne, évoquant par exemple la prise de position de Julian Assange qui n'a pas hésité à tirer un parallèle entre la situation actuelle en Catalogne et les événements de de la place Tiananmen à Pékin en 1989.

Une analyse du quotidien espagnol El Pais a montré que des médias pro-Kremlin, comme RT ou Sputnik, avaient multiplié les sujets couvrant la crise catalane, comparant entre autres la situation à la Crimée et au référendum des Kurdes irakiens.

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