Le bloc CDU-CSU d'Angela Merkel remporte les législatives allemandes

Les chiffres entre parenthèses indiquent l'évolution par rapport au précédent scrutin de 2013.

Conservateurs (CDU/CSU): 33% (-8,5)

Sociaux-démocrates (SPD): 20,5% (-5,2)

Alternative pour l'Allemagne (AfD): 12,6% (+7,9)

Libéraux (FDP) : 10,7% (+5,9)

Gauche radicale (Die Linke): 9,2% (+0,6)

Ecologistes (Verts): 8,9% (+0,5)

La future chambre des députés comprendra un nombre record d'élus, 709, contre 630 dans l'actuelle assemblée. Cette augmentation s'explique par le système proportionnel complexe en Allemagne, qui aboutit régulièrement à redistribuer au bout du compte des sièges supplémentaires à tous les mouvements représentés.

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Le dossier sur les élections allemandes

Le chef de l'Etat français a réagi lundi à la victoire en demi-teinte d'Angela Merkel aux élections législatives allemandes, et assuré que la France allait poursuivre "avec détermination" une coopération cruciale pour l'Europe.

"Ich bin #87Prozent", soit "Je suis #87Pourcent", en français, est le hashtag qui montait dimanche en fin de soirée sur Twitter. Ce chiffre, c'est le taux d'électeurs allemands qui n'ont pas voté pour Alternative für Deutschland. Une manière pour certains internautes de montrer que l'Allemagne n'est de loin pas représentée majoritairement par le parti d'extrême droite.

Voici le détail des résultats à 22h58, selon les projections diffusées par la chaîne publique ZDF.

Le taux de participation s'est élevé dimanche à 75,9%, selon la chaîne ARD. Il y a quatre ans, lors des dernières législatives, la participation avait atteint 71,5%.

Selon la dernière projection diffusée par la chaîne de télévision ARD, les 690 sièges au Parlement se répartiraient ainsi:

1. CDU-CSU 239 sièges

2. SPD 149

3. AfD 94

4. FDP 77

5. Die Linke 66

6. Verts 65

"Nous chasserons Madame Merkel", martèle Alexander Gauland, le porte-parole de l'AfD.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés contre l'AfD à Berlin.

La chaîne publique ZDF a publié sur son compte Twitter les dernières projections affinées des résultats des élections législatives.

Un graphique publié par l'institut Infrastat Dimap montre, en utilisant les résultats non définitifs, la fracture entre Allemagne de l'Ouest et Allemagne de l'Est lors de ces législatives.

Les libéraux du FDP ont indiqué qu'ils étaient prêts à entamer des négociations avec la CDU d'Angela Merkel en vue de constituer un gouvernement.

"Nous souhaitons inverser la tendance pour notre pays et s'il devient évident lors des discussions que ces objectifs peuvent être atteints, alors bien sûr nous serons disponibles (pour une coalition)", a déclaré Christian Lindner, chef de file du FDP.

"Si cela n'est pas le cas, notre mission sera d'aller dans l'opposition", a-t-il poursuivi sur la chaîne de télévision ZDF. Si les Libéraux rejoignent les écologistes pour former une coalition inédite avec la CDU, l'alliance tient déjà son surnom: la "Jamaika-Koalition"

La chancelière allemande Angela Merkel rempile pour un 4e mandat consécutif. Elle égale ainsi Helmut Kohl.

Sur la chaîne publique ZDF, Angela Merkel et Martin Schulz étaient tous deux présents pour un débat post-législatives. La chancelière allemande a recadré le leader des sociaux-démocrates: "J'ai bien noté que le SPD n'est pas prêt à discuter d'une coalition, mais on peut en reparler demain".

Le porte-parole de l'AfD, Jörg Meuthen, participait lui aussi à ce débat, lors duquel il a dénoncé la "dissolution" du pays causée par l'immigration massive de ces dernières années.

Malgré une forte percée de l'Alternative für Deutschland, la chancelière Angela Merkel arrive largement en tête dans sa circonscription de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.

"Nous avons délaissé notre flanc droit et il nous appartient à présent de combler le vide avec des positions tranchées", a demandé Horst Seehofer, le président de la CSU, l'aile bavaroise et conservatrice du parti de la chancelière Angela Merkel.

La CSU, qui a pendant des mois dénoncé la politique migratoire d'Angela Merkel, devrait se montrer particulièrement ferme dans les mois à venir, car elle affronte des élections régionales en Bavière à l'automne 2018.

Les chrétiens-sociaux (CSU) ont eux aussi réalisé dimanche un score historiquement bas dans leur région, à environ 38%, sous la pression de la droite nationaliste.

Le leader des Verts Cem Özdemir a tenu des propos durs pour commenter les résultats provisoires des élections législatives allemandes. "Nous vivons dans une République qui a changé. Les nazis sont de retour au Bundestag", a déploré le chef de file des écologistes.

"Avec Die Linke, l'AfD aura l'opposant le plus dur qu'elle puisse imaginer", s'est exclamé sur Twitter Bernd Riexinger, le leader de Die Linke.

Le parti de gauche radicale est crédité de 9% des voix, selon les dernières projections.

"Après un échec, un nouveau départ est possible. C'est un bon signal pour le FDP", s'est félicité sur Twitter Christian Lindner, chef de file des libéraux allemands.

Les projections affinées des résultats des élections législatives, publiées par la chaîne de télévision ARD et l'institut de sondage Infratest dimap, donnent le nombre d'élus suivants:

1. CDU-CSU 32,9% (-8,6% par rapport à 2013), soit 219 élus au Parlement (90 de moins que lors des dernières législatives)

2. SPD 20,2% (-5,5%), 135 élus (-58)

3. AfD 13,3% (+8,6%), 87 élus (+87)

4. FDP 10,5% (+5,7), 69 élus (+69)

5. Verts 9,3% (+0,9%), 62 élus (-1)

6. Die Linke 9% (+0,4%), 59 élus (-5)

"Aujourd'hui, c'est un jour difficile et amer pour la social-démocratie allemande", a lancé Martin Schulz, chef de file du parti social-démocrate (SPD), après l'annonce des premiers résultats.

Le SPD a été incapable de rallier une grosse partie de ses soutiens traditionnels, a estimé l'ancien président du Parlement européen, entouré de plusieurs caciques du parti à la mine sombre.

Il a estimé que la percée historique de l'AfD prouve que le pays est toujours divisé par la crise migratoire qui frappe l'Europe et l'Allemagne depuis trois ans. Martin Schulz a par ailleurs indiqué qu'il entendait demeurer leader du parti malgré cette défaite historique.

"Je me réjouis" de la victoire "mais ne tournons pas autour du pot, nous espérions un meilleur résultat", a affirmé Angela Merkel. Mais elle a ajouté avoir un mandat pour former le prochain gouvernement.

Aucune coalition n'est possible sans les unions conservatrices CDU-CSU, a souligné la chancelière. Et d'ajouter que l'entrée du parti nationaliste de l'Alternative pour l'Allemagne au Bundestag constitue "un grand test" pour le pays.

La CDU-CSU est loin de son objectif de 40%. Ce résultat, associé à la percée historique de l'AfD, promet de compliquer les calculs d'Angela Merkel pour former une majorité.

De plus, le SPD a exclu de reconduire la grande coalition avec le camp conservateur, dès l'annonce des premiers résultats.

Une seule possibilité se présente pour Angela Merkel: une alliance de la CDU-CSU avec le FDP et les Verts. Mais les divergences entre libéraux et écologistes, sur l'avenir du diesel ou l'immigration notamment, rendent le chemin vers une coalition "jamaïcaine" (en lien avec les couleurs associées à ces 3 partis) tortueux.

Angela Merkel a remporté avec son parti conservateur les élections et se dirige vers un quatrième mandat, synonyme de possible record de longévité au pouvoir dans l'Allemagne d'après-guerre.

Mais le score de la CDU-CSU, entre 32,7% et 33,3% selon les estimations, est le plus mauvais jamais enregistré par la famille démocrate-chrétienne allemande. Jusque là, la pire performance remontait à 2009 avec 33,8%.

Angela Merkel a donc très largement raté l'objectif que son parti s'était fixé en interne, à savoir 40% au moins. Cela risque d'alimenter au sein de la CDU et de la CSU les critiques sur le cap centriste de sa politique. Cela va aussi compliquer sérieusement la formation de la future coalition majoritaire dans un Parlement émietté.

Devant le bar où les nationalistes de l'AfD se sont rassemblés pour suivre les élections, une trentaine de militants antifascistes se sont regroupés pour manifester. Ils ont été éloignés par la police berlinoise.

Le parti de droite dure AfD a promis de "changer ce pays". "Nous allons faire la chasse à Madame Merkel. Nous allons récupérer notre pays", a lancé Alexander Gauland, co-tête de liste de l'AfD.

Avec un score projeté à 13,5%, le parti populiste Alternative pour l'Allemagne fait son entrée au Bundestag où il devient la troisième force parlementaire. Il avait échoué aux portes du Parlement en 2013.

L'AfD fait donc une entrée en force à la chambre des députés, une première depuis 1945 pour un parti qui tient des discours anti-immigrants, anti-islam, anti-euro et révisionnistes. 

Voici les scores des six principaux partis allemands, selon les premières estimations des télévisions publiques à la clôture des bureaux de vote (18h00).

1. CDU-CSU (bloc conservateur) 32,5%

2. SPD (sociaux-démocrates) 20%

3. AfD (droite populiste et nationaliste) 13,5%

4. FDP (Libéraux) 10,5%

5. Verts (écologistes) 9,5%

6. Die Linke (gauche radicale) 9%

Keystone - EPA/CLEMENS BILAN

Le score du SPD est estimé à 20%, un chiffre en très net recul. Les sociaux-démocrates ont annoncé qu'ils excluaient une grande coalition avec la CDU-CSU.

L'Alternative für Deutschland remporte quant à elle 13,5% des voix, selon les premières estimations. Le parti de droite nationaliste devrait ainsi faire son entrée au Parlement.

La CDU d'Angela Merkel est donnée gagnante des législatives avec 32,5% des voix, selon les premières estimations publiées par la télévision publique. Angela Merkel se dirige vers un quatrième mandat à la tête du gouvernement fédéral allemand.

Les chiffres provisoires sur la participation indiquaient une hausse de ce taux dans certaines grandes villes allemandes dont Munich, Hamourg et Francfort, selon le Spiegel.

En Rhénanie du Nord-Westphalie, le plus peuplé des Länder allemands, la participation était en hausse de trois points par rapport à 2013.

La participation atteignait 41,1% à 14h00. Il s'agit de la seule estimation nationale de la journée. La tendance est quasi-stable par rapport aux 41,4% de 2013. Cette année-là, 71,5% des électeurs s'étaient finalement rendus aux urnes.

Les nationalistes de l'Alternative für Deutschland (AfD) sont crédités de 11-13% par les instituts de sondage. Le parti serait alors troisième, devant la gauche radicale, les libéraux du FDP et les Verts.

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