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Donald Trump lâché de toutes parts après ses propos sur Charlottesville

Donald Trump lors de la campagne pour la présidentielle américaine en février 2016. [AFP - Jim Watson]
L'économie américaine prend de plus en plus ses distances avec les Républicains / Le 12h30 / 1 min. / le 17 août 2017
Appel des présidents Bush contre le racisme, démissions en série de conseilllers, critiques venues de son propre camp: Donald Trump était dans une position difficile mercredi après sa virulente sortie sur Charlottesville.

Les propos de Donald Trump, renvoyant dos à dos les groupuscules suprémacistes blancs - dont un sympathisant a tué une jeune femme samedi à Charlottesville - et les manifestants antiracistes, suscitaient un profond malaise dans son camp politique comme dans le monde économique.

Fait rarissime, ses deux prédécesseurs républicains encore en vie, George H.W Bush et son fils George W. Bush, ont diffusé mercredi un communiqué commun appelant l'Amérique à "toujours rejeter le racisme, l'antisémitisme et la haine sous toutes ses formes".

Sans citer le 45e président américain, les 41e et 43e insistent sur la nécessité de garder à l'esprit les mots de Thomas Jefferson, principal auteur de la Déclaration d'indépendance: "Tous les hommes sont créés égaux".

La fronde du monde économique

Peu après, Donald Trump, confronté à une vague de démissions de PDG en désaccord avec ses propos, a annoncé d'un tweet rageur la dissolution de deux des instances l'entourant pour le conseiller en matière de politique économique.

"Plutôt que de mettre sous pression les responsables d'entreprises du Conseil sur l'industrie et du Forum de stratégie et de politique, je mets fin aux deux. Merci à tous!", a écrit le président américain.

Sa décision est intervenue alors que les médias américains faisaient état de rumeurs sur la prochaine autodissolution du Forum de stratégie et de politique (President's Strategic and Policy Forum). Ces deux instances avaient été formées après son élection et réunissaient chacun une vingtaine de PDG.

>> Lire aussi : Des grands patrons lâchent Donald Trump après Charlottesville

Embarras du côté républicain

Signe clair d'embarras: les membres du Parti républicain, la formation de Donald Trump, ne se bousculaient pas sur les plateaux de télévision pour défendre l'ancien magnat de l'immobilier. Et les seules voix qui émergeaient étaient critiques.

"A Charlottesville, les torts sont clairement du côté du KKK et des suprémacistes blancs", a tranché sur ABC Ronna Romney McDaniel, qui dirige le Grand Old Party.

De son côté, le sénateur Lindsey Graham s'inquiétait ouvertement que "le parti de Lincoln offre un siège accueillant aux David Duke de ce monde", en référence à l'ancien leader du Ku Klux Klan, qui a salué les propos du président sur Charlottesville.

>> "Trump joue sur une nostalgie nauséabonde", l'interview de Boris Vejdovsky au 19h30 :

Nouvelle polémique aux USA: l'interview de Boris Vejdovsky
Nouvelle polémique aux USA: l'interview de Boris Vejdovsky / 19h30 / 3 min. / le 16 août 2017

Barack Obama cite Nelson Mandela

"Pourquoi sommes-nous surpris que le président qui avait lancé sa campagne par des appels à l'intolérance donne aujourd'hui des gages à ceux qui la prônent ?", s'interrogeait David Axelrod, ancien proche conseiller de Barack Obama.

L'ancien président américain avait réagi dès dimanche en tweetant une phrase de Nelson Mandela: "Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau ou de ses origines, ou de sa religion". Ce tweet est devenu le plus "aimé" de l'histoire du réseau social, a indiqué Twitter mercredi.

>> Lire aussi : Un tweet de Barack Obama devient le plus "aimé" de l'histoire

afp/ctr/dk

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Les propos controversés de Donald Trump

Lors d'une conférence de presse improvisée et décousue dans le lobby de la Trump Tower à Manhattan, Donald Trump a renvoyé mardi dos à dos les membres de la droite suprémaciste et les manifestants venus les dénoncer.

Dénonçant "l'Alt left qui a attaqué l'Alt right (terme qui désigne la droite alternative)", il a aussi souligné, dans une formule qui a marqué les esprits, qu'il y avait des gens "très bien" des deux côtés.

La veille, Donald Trump avait pourtant tenu un discours depuis la Maison Blanche condamnant les "violences racistes".

Samedi, peu après les violences, il avait provoqué une première vague d'indignation en refusant de condamner explicitement les groupuscules dont est issu le militant néofasciste ayant projeté sa voiture contre des manifestants.