"Tribunaux libres! Liberté, égalité, démocratie!""Constitution, Constitution!", scandaient des milliers de personnes dimanche soir devant la Cour suprême à Varsovie.
Levant haut leurs bougies allumées, les manifestants protestaient contre les nouvelles réformes qui viennent s'ajouter à celle, déjà ancienne, du Tribunal Constitutionnel. Il s'agit de trois textes récents, dont celui sur la Cour suprême, introduits par le parti conservateur Droit et Justice (PiS), dirigé par Jaroslaw Kaczynski.
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Des manifestations similaires ont été organisées dimanche dans une centaine de villes de province, selon des médias proches de l'opposition.
Veto présidentiel
Depuis plusieurs jours, toute la Pologne demande au chef de l'Etat, Andrzej Duda, lui-même issu du PiS, d'opposer son veto à la réforme de la Cour suprême.
Le leader polonais a 21 jours pour promulguer la loi ou la refuser, ou, en cas de doute, la soumettre au Tribunal constitutionnel.
ats/nn
Une loi votée au pas de charge
La réforme de la Cour suprême polonaise, qui vise à rationaliser le système judiciaire et combattre la corruption dans le pays, mais menace, selon l'opposition, l'indépendance de la justice, a été votée très rapidement.
Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) étant majoritaire au Parlement, le projet de loi a été approuvé jeudi par la Chambre basse, puis vendredi par le Sénat.
Critiques internationales
La Commission européenne a vivement réagi aux réformes controversées du système judiciaire polonais et menacé le pays, mercredi, de sanctions sans précédent.
Mais le Premier ministre hongrois Viktor Orban a promis samedi de défendre la Pologne contre ce qu'il décrit comme "l'inquisition" de Bruxelles, avec "tous les moyens légaux dans l'UE".
Quant aux Etats-Unis, ils ont demandé vendredi à Varsovie "de respecter les principes d'indépendance de la justice et de séparation des pouvoirs".