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Un candidat du FN au centre de la collaboration de Lafarge avec l'EI

Une cimenterie du groupe Lafarge en Syrie. [afp - Daniel Riffet / Photononstop]
Une cimenterie du groupe Lafarge en Syrie. - [afp - Daniel Riffet / Photononstop]
L'un des dirigeants du groupe Lafarge qui a supervisé dès 2013 le marchandage financier avec le groupe Etat islamique en Syrie est un politicien du Front national, en lice lors des dernières municipales, révèle Mediapart mercredi.

En 2013 et 2014, Lafarge avait négocié secrètement avec l'EI pour que le géant français du ciment puisse poursuivre son business en Syrie malgré le conflit.

Cette collaboration avait abouti à divers appuis financiers de Lafarge en faveur du groupe terroriste: achat de pétrole produit par l'EI, fourniture de camions de ciment et paiement d'une taxe pour la sécurité des employés.

Révélés en 2016, ces agissements ont fait l'objet d'une plainte pénale et le ministère de l'Economie a ouvert une enquête.

Candidat d'une part et négociateur de l'autre

Documents à l'appui, Mediapart assure que c'est un "fervent soutien" de la candidate du Front national à la présidentielle Marine Le Pen qui a mené ces négociations.

Toujours haut placé dans la société - devenue LafargeHolcim depuis - cet homme était sur une liste FN à Paris lors des municipales de 2014, alors que les négociations se poursuivaient. Et ce alors que le FN a fait de la lutte contre le terrorisme un thème prioritaire.

boi

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Le patron de LafargeHolcim disculpé

Le président du conseil d'administration de LafargeHolcim a disculpé mercredi le patron de l'entreprise au sujet du financement de groupes armés en Syrie. Selon Beat Hess, le directeur général Eric Olsen ne porte aucune responsabilité sur ces agissements.

L'enquête interne sur les actions du groupe français Lafarge en Syrie avant qu'il ne fusionne avec le saint-gallois Holcim a conduit le conseil d'administration à conclure qu'Eric Olsen n'est pas responsable, a souligné mercredi Beat Hess.

La semaine passée, le dirigeant a annoncé qu'il quitterait le navire à la mi-juillet. Selon Beat Hess, il a pris cette décision car, après deux années passées à finaliser le processus d'intégration des deux groupes, il est prêt à suivre une nouvelle voie.

Pour rappel, diverses forces armées auraient tenté de contrôler temporairement l'activité de l'usine Lafarge en Syrie, entre 2013 et 2014. Des employés régionaux et locaux auraient versé de l'argent à des tiers, afin d'obtenir des accords avec des troupes armées qui leur permettent de continuer à oeuvrer sur le site de production.

(ats)