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Le portrait d'Emmanuel Macron, plus jeune président de la Ve République

Portrait d'Emmanuel Macron
Le portrait d'Emmanuel Macron / L'actu en vidéo / 1 min. / le 23 avril 2017
A 39 ans, Emmanuel Macron est devenu dimanche le plus jeune président de la Ve République. Celui qui se dit "ni de droite ni de gauche" a fait mentir ceux qui voyaient en lui une "bulle médiatique" qui ne tiendrait pas dans la longueur.

Le huitième président de la Ve République est également le plus jeune. Jamais élu auparavant, Emmanuel Macron, a accédé dimanche à la fonction suprême. Fondant son propre mouvement politique, En Marche, alors qu'il était encore au gouvernement, il est parvenu à bousculer les clivages traditionnels, à force de ténacité, mais aussi de chance.

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Accueilli avec une certaine condescendance par les politiques professionnels de tous bords, raillé pour le flou présumé de son projet, l'ex-ministre de l'Économie de François Hollande (août 2014-2016) a cependant fait mentir tous ses détracteurs.

En phase avec le désir de renouvellement politique, ce candidat parti en campagne sans réelle expérience élective est devenu l'un des favoris puis est arrivé en tête en faisant le pari de "changer de logiciel".

Un produit des écoles de l'élite

Pur produit des écoles de l'élite française, Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires, est entré en politique en 2012 comme conseiller du président Hollande. De cette expérience dans l'ombre du pouvoir, suivie de deux années au ministère de l'Économie, il dit avoir tiré un enseignement majeur: le "dysfonctionnement" du système politique actuel.

"Je pense que Macron a eu l'intuition, précisément parce qu'il était extérieur à la vie politique traditionnelle, que les partis de gouvernement avaient créé leurs propres faiblesses, avaient perdu leur propre attractivité, étaient, pour reprendre un vieux mot, usés, fatigués, vieillis", a confié François Hollande à son sujet.

Cette intuition pousse le jeune ministre à fonder début 2016 son mouvement, baptisé En Marche, qui revendique désormais 260'000 adhérents. Suivent sa démission du gouvernement et sa candidature à la présidentielle avec un programme d'inspiration sociale-libérale.

Un discours transpartisan

Le fil rouge de Macron est de réconcilier "liberté et protection", en réformant l'assurance-chômage ou en proposant des mesures de discrimination positive à l'intention des quartiers en difficulté. Son coeur de cible: les classes moyennes, qu'il juge "oubliées" par la droite et la gauche. A cet égard, s'il s'est dit "ni de droite ni de gauche", il a aussi affirmé un jour être "et de droite et de gauche".

Son discours transpartisan, libéral en termes d'économie et de société, plaît aux jeunes urbains et aux milieux d'affaires. Il séduit moins les classes populaires ou rurales, rétives à la mondialisation qu'il défend.

Emmanuel Macron a conquis une quarantaine d'économistes renommés qui ont notamment salué dans un texte commun son projet pour l'Union européenne, le qualifiant de "New Deal" européen.

Soutiens internationaux

Au plan international, il s'est efforcé de muscler sa stature avec un déplacement au Liban fin janvier et une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, mi-mars à Berlin. Il suscite en Allemagne intérêt et sympathie.

Et à deux jours du second tour, l'ancien président des Etats-Unis Barack Obama a fait savoir qu'il soutenait Emmanuel Macron dans une vidéo que l'équipe du candidat s'est empressée de relayer sur les réseaux sociaux.

A l'inverse de ses concurrents, il affiche sa vie privée et mène campagne avec son épouse Brigitte, son ancienne professeure de français de vingt-quatre ans son aînée.

afp/boi/ta

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