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Les Etats-Unis ont tiré des missiles sur une base aérienne syrienne

Syrie: des missiles américains visent l'armée de Bachar al-Assad
Syrie: des missiles américains visent l'armée de Bachar al-Assad / 12h45 / 1 min. / le 7 avril 2017
Le président américain Donald Trump a déclenché jeudi soir des frappes contre la Syrie en riposte à l'attaque chimique, imputée à Damas, qui a fait des dizaines de morts mardi.

Ces frappes, première opération militaire des Etats-Unis contre le régime syrien, ont été menées avec "59 missiles" de croisière de type Tomahawk lancés de navires de guerre qui croisent en Méditerranée orientale, a annoncé la Maison Blanche.

Elles ont visé la base aérienne de Shayrat, "associée au programme" d'armes chimiques de Damas et "directement liée" aux événements "horribles" de mardi.

La base de Shayrat en Syrie, le 7 octobre 2016. [AP/Keystone - DigitalGlobe/US Department of Defense]

Plusieurs morts et neuf avions détruits

Un responsable américain a précisé que l'armée avait visé des avions syriens, une piste d'atterrissage et des stations de carburant. Les missiles ont atteint leurs cibles à 3h45 (2h45 en Suisse) vendredi.

L'armée syrienne a annoncé six morts et d'importants dégâts matériels, sans préciser s'il s'agissait de victimes civiles ou militaires. "L'agression américaine a provoqué la mort de 9 civils, dont 4 enfants, fait 7 blessés et provoqué d'importantes destructions (...)", a plus tard indiqué l'agence, qui n'a pas précisé si ce chiffre incluait le bilan fourni plus tôt par l'armée syrienne.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'aéroport "a été presque totalement détruit: les avions, le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés". Une chaîne de télévision russe, dont le correspondant s'est rendu sur place, a par ailleurs précisé que "neuf avions des forces armées syriennes [avaient] été détruits par les frappes".

Mise en garde de Moscou

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a justifié cette action par l'échec de Moscou à faire respecter l'accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien en 2013.

Il a estimé que la Russie était soit complice, soit incompétente, sur le sujet. Elle a toutefois été avertie à l'avance de la frappe pour éviter que ses militaires sur place ne soient touchés.

Les Etats-Unis avaient menacé dès mercredi la Syrie d'une réponse militaire, mais la Russie, alliée de Damas, a mis en garde Washington contre une intervention armée. La réaction de Moscou aux frappes vendredi a d'ailleurs été acerbe.

>> Lire : Fortes réactions internationales après les frappes américaines en Syrie

Nouvel échec du Conseil de sécurité

Après deux jours de débats au Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution de condamnation de l'attaque, ses membres ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur la réponse à apporter à l'attaque chimique présumée en Syrie.

Des diplomates ont estimé qu'il y aurait probablement un vote vendredi.

>> L'analyse d'Alexandre Vautravers, expert en sécurité :

Alexandre Vautravers, chargé de cours au Global Studies Institute de l’Université de Genève. [RTS]RTS
Frappes américaines en Syrie: analyse de l’expert en sécurité Alexandre Vautravers / Le Journal du matin / 5 min. / le 7 avril 2017

agences/ptur

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"Intérêt vital" pour les Etats-Unis

Le président Donald Trump a affirmé que ces opérations étaient "dans l'intérêt" des Etats-Unis. "Il est dans l'intérêt vital pour la sécurité nationale des Etats-Unis de prévenir et dissuader la propagation et l'usage d'armes chimiques mortelles", a déclaré le président américain à la télévision diffusée de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, où il recevait le président chinois Xi Jinping.

"Il est incontestable que la Syrie a utilisé des armes chimiques interdites, a violé ses obligations en vertu de la convention sur les armes chimiques et ignoré les appels du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il poursuivi. Le républicain a affirmé que les Etats-Unis étaient "synonymes de justice" et a appelé les "nations civilisées" à mettre fin au bain de sang en Syrie. De nombreux élus républicains et démocrates du congrès américain ont apporté leur soutien jeudi soir à la décision.