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Ces grandes figures de gauche qui quittent la vie politique française

Ségolène Royal, lors d'une réunion publique en 2012. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle 2007 vient d'annoncer qu'elle quitterait la vie politique française. [AFP - Patrick Kovarik]
Ségolène Royal, lors d'une réunion publique en 2012. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle 2007 vient d'annoncer qu'elle quitterait la vie politique française. - [AFP - Patrick Kovarik]
Ségolène Royal vient d'annoncer qu'elle ne briguera pas de nouveau mandat en France. Avant elle, Claude Bartolone, Jean-Marc Ayrault ou encore Noël Mamère en avaient fait de même. Un quart des députés français ne se représentera pas.

C'est la fin d'une époque. Plusieurs éléphants de la politique française, élus depuis des décennies, ayant occupé les fonctions les plus prestigieuses de la Ve République, ont annoncé qu'ils quitteraient la scène politique à l'issue de la séquence électorale 2017, soit l'élection présidentielle et les législatives de mai et juin prochains. "Au sein des deux principaux groupes de l’Assemblée nationale, c’est l’hécatombe, un vrai coup de balai, de l’autonettoyage, à vrai dire du jamais vu", écrit mardi Le Monde. Un mouvement initié par François Hollande qui, en décembre déjà, avait dit qu'il ne serait pas candidat à un second mandat à l'Elysée.

Ségolène Royal, en 2012. [NurPhoto/AFP - Julien Mattia]
Ségolène Royal, en 2012. [NurPhoto/AFP - Julien Mattia]


L'actuelle ministre de l'Environnement Ségolène Royal est l'une des figures les plus marquantes de la gauche et du Parti socialiste des vingt dernières années. Elle fut candidate à l'élection présidentielle en 2007, battue par Nicolas Sarkozy au second tour. "J'ai décidé de ne pas me représenter aux élections législatives, je suis élue députée depuis 1988, quatre mandats", a fait savoir l'ex-compagne du président François Hollande, qui est âgée de 63 ans.

Ancienne présidente du conseil régional de Poitou-Charentes (2004-2014), elle avait officié dans le gouvernement de Lionel Jospin. "Ça fait long, vingt ans dans une circonscription pré-rurale", ajoute celle qui avait été battue aux législatives 2012 par un socialiste dissident. On chuchote qu'elle brigue la tête du PNUD, le Programme des Nations Unies pour le développement.

Claude Bartolone. [AFP - Patrick Kovarik]
Claude Bartolone, en 2017. [AFP - Patrick Kovarik]


Pressenti à chaque remaniement pour rejoindre les rangs du gouvernement de François Hollande, Claude Bartolone, 65 ans, aura finalement effectué l'entier du quinquennat au perchoir de l'Assemblée nationale, en qualité de président. La semaine dernière, il a annoncé qu'il ne briguerait pas un neuvième mandat d'affilée.

Voilà 36 ans que l'ex-ministre de la Ville était député de Seine-Saint-Denis. A croire l'ancienne maire de Montreuil Dominique Voynet, il serait "le parrain de la Seine-Saint-Denis", dont il faut "baiser la bague" pour être élu. "Il est temps de laisser la place aux jeunes énergies françaises", a déclaré Claude Bartolone.

Jean-Marc Ayrault, en 2017. [AFP - Sven Hoppe]
Jean-Marc Ayrault, en 2017. [AFP - Sven Hoppe]


Lui aussi estime qu'"il est de [sa] responsabilité de transmettre à d'autres générations." La carrière politique de Jean-Marc Ayrault, 67 ans, s'achèvera donc au Quai d'Orsay en mai. Le ministre des Affaires étrangères en a fait l'annonce il y a une semaine.

Maire de Nantes pendant 23 ans, il fut surtout le Premier ministre de François Hollande pendant deux ans, qui le remplacera ensuite par Manuel Valls. L'avenir? L'ancien professeur d'allemand envisage de s'engager "dans la société civile".

Bernard Cazeneuve, en 2017. [Citizenside/AFP - Yann Bohac]
Bernard Cazeneuve, en 2017. [Citizenside/AFP - Yann Bohac]

Comme son prédécesseur, l'actuel Premier ministre, Bernard Cazeneuve, ne se représentera pas, lui non plus. Un choix qui relève d'une "conviction profonde".

Les mandats doivent tourner, la démocratie doit respirer.

Bernard Cazeneuve, Premier ministre.

Préalablement ministre de l'Intérieur, il avait dû affronter de multiples situations de crise: la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse, touché par une grenade offensive lancée par un gendarme alors qu'il s'opposait à l'édification du barrage de Sivens, en Midi-Pyrénées, ainsi que les attentats qui ont frappé la France depuis janvier 2015. "Les mandats doivent tourner, la démocratie doit respirer", a insisté celui qui n'a que 53 ans.

Noël Mamère, en 2015. [AFP - Joël Saget]
Noël Mamère, en 2015. [AFP - Joël Saget]


Il dirigeait la mairie de Bègles, dans le sud-ouest de la France, depuis 1989. En 2004, il célébra le premier mariage d'un couple homosexuel en France, dix ans avant le mariage pour tous. L'écologiste Noël Mamère quittera sa fonction en juin, soit deux ans et demi avant le terme de son mandat. "On ne peut pas plaider le renouvellement politique et s’accrocher aux branches jusqu’au pathétique", a expliqué au Monde l'ancien présentateur du journal de 13 heures de France 2 (alors Antenne 2).

Agé de 68 ans, le député de Gironde ne se représentera pas non plus aux élections législatives en juin. Il siégeait à l'assemblée depuis presque vingt ans. Candidat à l'élection présidentielle 2002, il avait obtenu 5,25% des suffrages en 2002, soit le meilleur score d'un candidat écologiste à une présidentielle.

Théo Allegrezza

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