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François Fillon dénonce un "coup d'Etat institutionnel" de la gauche

FRANCE, Paris: French presidential election candidate for the right-wing Les Republicains (LR) party Francois Fillon attends a debate organized by the EBG (Electronic Business Group) on January 31, 2017, in Paris. - Yann korbi [AFP - Yann korbi]
Le candidat de la droite à l'élection présidentielle en France n'a pas mâché ses mots. - [AFP - Yann korbi]
François Fillon, fragilisé par l'enquête sur les emplois présumés fictifs de son épouse, a dénoncé mercredi devant les parlementaires de son parti Les Républicains "un coup d'Etat institutionnel" fomenté par la gauche.

"Nous sommes en face d'un coup d'Etat institutionnel", a-t-il dit lors d'une intervention à son QG de campagne devant les parlementaires réunis, selon des participants. "Cette opération ne vient pas de chez nous, cette affaire vient du pouvoir", a-t-il dit.

François Fillon a ainsi tenté de rassembler les membres de son parti, Les Républicains. Celui-ci lui assure pour le moment publiquement son soutien, même si, en coulisses, certains s'interrogent plus ou moins discrètement.

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"Tenir 15 jours"

Le candidat de la droite et du centre à la présidentielle a demandé aux élus de "tenir quinze jours", le temps que l'enquête donne ses résultats. Penelope Fillon, son épouse, est au coeur d'une affaire d'emplois présumés fictifs.

"Rien n'empêchera François Fillon et la droite française d'être présents devant les Français au premier tour et au second tour" de l'élection présidentielle, a déclaré son porte-parole devant la presse.

L'Elysée réplique

Les accusations de François Fillon ne sont pas acceptables, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Il a invité le candidat de la droite à la présidentielle à assumer ses responsabilités et s'est montré taquin sur Twitter.

Les commentaires à gauche sur les déboires de François Fillon ont été mesurés, a-t-il souligné, et ont seulement consisté à "rappeler qu'il y a une nécessité de transparence et une nécessité de vérité et ça, ça vaut pour ceux qui ont à donner des éléments de vérité et de transparence".

"Renvoyer comme ça sur un coup d'Etat, écoutez, franchement, non, on ne peut pas accepter ça", a-t-il poursuivi. "La justice enquête, elle le fait en toute indépendance, elle le fera jusqu'au bout."

rens avec agences

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Possible conflit d'intérêts avec le groupe de conseil Ricol Lasteyrie?

François Fillon aurait touché 200'000 euros en quatre ans du groupe Ricol Lasteyrie, qu'il aurait conseillé via sa société 2F Conseil, rapportent mercredi Le Monde et Mediapart, qui pointent un possible conflit d'intérêts.

François Fillon serait depuis 2012 "senior advisor" pour ce groupe qui conseille de nombreuses sociétés du CAC 40. L'un des fondateurs du groupe, René Ricol, a occupé le poste de commissaire général à l'investissement de 2010 à 2012 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Le contrat avec l'ex-Premier ministre, toujours en cours mais qui a vocation à cesser dans les prochains jours, a rapporté entre 40'000 et 60'000 euros par an à François Fillon, a dit à Mediapart René Ricol. "François Fillon nous a aidés à réfléchir aux défis de la globalisation", a-t-il souligné. "Il ne nous a apporté aucun client et n'a jamais mis les mains dans notre business", a-t-il précisé (reuters).

Nette baisse dans les sondages

Les intentions de vote en faveur de François Fillon s'effondrent en raison du Penelope Gate. Le candidat de la droite serait éliminé du second tour de la présidentielle tant par Marine Le Pen que par Emmanuel Macron, selon un sondage Elabe pour Les Echos et Radio Classique. L'ancien Premier ministre ne récolte désormais plus que de 19 à 20% des voix, soit de 5 à 6 points de moins qu'en janvier.

Marine Le Pen est donnée en hausse de 3 points par rapport à janvier, avec 26% à 27% des intentions de vote, devant Emmanuel Macron, qui récolterait de 22% à 23% des suffrages.

Le socialiste Benoît Hamon enregistre un bond de 10 à 11 points par rapport à début janvier, à 16-17%, devançant largement le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (10%, en baisse de 3 à 4,5 points).

Marine Le Pen serait perdante dans tous les cas au 2e tour. Elle est créditée respectivement de 35% des voix contre Emmanuel Macron (65%) et de 41% contre François Fillon (59%).

Ce sondage a été effectué sur internet les 30 et 31 janvier 2017 auprès d'un échantillon de 1053 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (reuters).