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Le centenaire de la Révolution russe de 1917? "Il n'y a rien à fêter"

Olivier Rolin regrette que la Russie n'explore pas plus son passé. [AFP - Olivier Laban-Mattei]
Révolution russe: "il n’y a rien à fêter". / Haute définition / 15 min. / le 29 janvier 2017
Les commémorations du centenaire de la Révolution russe vont se succéder en 2017. L'écrivain français Olivier Rolin évoque dimanche pour Haute définition la mémoire de cet événement qui s'est vite transformé en désillusion.

Fasciné par l’histoire et  les grandes plaines russes, l'écrivain craint "les lieux communs" que chaque commémoration réveille. L'espoir d'un avenir radieux s'est transformé "en désillusion, en déception et en pessimisme". Il a très vite été "étouffé, mis en prison".

En vérité, c'était le règne de la police politique, de la dictature. Olivier Rolin déplore aujourd'hui le déni de la mémoire douloureuse des purges staliniennes et estime "qu'il n'y a rien à fêter". Ces omissions entraînent le peuple russe dans une certaine "acceptation du despotisme, une résignation sans grandeur". Hier c'était Staline, aujourd'hui c'est Poutine.

Poutine populaire, Staline réhabilité ?

Olivier Rolin, qui rentre d'un long voyage en Russie pour l'écriture de son dernier livre, "Baïkal Amour", relève que "Vladimir Poutine n'est pas populaire pour des raisons économiques, mais pour des raisons patriotiques".

Il émerge d'ailleurs une volonté de réhabilitation de Staline, vainqueur, affirment les Russes, de la Deuxième Guerre mondiale. "On a du mal à comprendre l’état d'esprit des Russes", explique l’écrivain. "Ils sont contents d’être plus libres, mais Staline, c'était bien; c'est paradoxal, incohérent".

Il n'y a pas de pensée politique, continue l'écrivain, "c'est un vieux peuple, mais un peuple enfant".

Cependant, la Russie est européenne pour l'auteur. "On a raison de s'opposer à Vladimir Poutine, mais complètement tort de repousser les Russes de l'Europe", conclut-il.

Manuela Salvi

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