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Audition mouvementée pour le futur ministre de la Justice de Trump

Des militants du groupe Code Pink déguisés en membres du KKK ont manifesté avant l'audition de Jeff Sessions. [EPA/Keystone - Jim Lo Scalzo]
Des militants du groupe Code Pink déguisés en membres du KKK ont manifesté avant l'audition de Jeff Sessions. - [EPA/Keystone - Jim Lo Scalzo]
La longue procession d'audition de confirmation du gouvernement Trump s'est ouverte mardi devant le Sénat américain. Jeff Sessions, choisi pour devenir ministre de la Justice, a d'emblée dû rejeter des accusations de racisme.

La séance d'audition de Jeff Session, 70 ans, a commencé de façon mouvementée, de nombreux militants ayant protesté depuis les rangs du public. Parmi eux, des militants antiracistes déguisés en membres du Ku Klux Klan (KKK), qui ont été expulsés.

Le sénateur de l'Alabama a été accusé de sympathies anciennes pour le KKK et d'avoir, alors qu'il était procureur fédéral, agi à l'encontre des intérêts de Noirs. Il s'agit d'"accusations infondées", a-t-il répliqué. "J'ai en horreur le (Ku Klux) Klan, ce qu'il représente et son idéologie".

Ligne dure

L'audition du futur ministre de la Justice, qui ne le deviendra qu'en emportant un vote majoritaire des élus du Sénat, sera bouclée mercredi. D'ici-là, il doit passer sur le gril et notamment faire savoir ses idées sur plusieurs sujets sensibles.

Ce conservateur pur et dur, premier sénateur à s'être rallié à Donald Trump pendant les primaires, n'a pas adouci la ligne ferme qu'il entend appliquer sur de nombreux dossiers en tant qu'Attorney General, poste clé de l'exécutif américain.

Jeff Sessions a ainsi adopté un ton martial contre la délinquance, notamment les criminels faisant usage d'une arme à feu. Et il a répété qu'il n'était pas favorable à la fermeture de la prison de Guantanamo, qu'il a qualifiée d'"endroit sûr pour garder des prisonniers".

Contre la torture

Personnellement opposé au mariage homosexuel et à l'avortement, le futur ministre a néanmoins promis qu'il respecterait les décisions de la Cour suprême sur ces sujets.

Il s'est encore dit défavorable à une loi qui interdirait aux musulmans d'entrer aux Etats-Unis, plusieurs fois suggérée par Donald Trump, et a admis que la simulation de noyade, une technique d'interrogatoire interdite sous la présidence Obama, était "absolument impropre et illégale".

>> Lire aussi : Des anciens généraux américains signent un texte contre la torture

agences/dk

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Poursuites contre Hillary Clinton pas écartées

Jeff Sessions n'a ni promis ni écarté d'éventuelles poursuites à l'encontre d'Hillary Clinton, alors que la démocrate battue à la présidentielle a été plombée par l'affaire de ses emails et les soupçons visant sa fondation.

"Je pense qu'il serait convenable que je me récuse de tout dossier d'enquête impliquant la secrétaire Clinton", a déclaré le sénateur de l'Alabama. "Ce pays ne punit pas les rivaux politiques, ce pays fait en sorte que personne ne soit au-dessus des lois", a-t-il ajouté.

Positions controversées sur les droits civiques

En 1986, Jeff Sessions avait essuyé un rejet très rare devant le Sénat, qui l'avait entendu pour sa candidature à un poste de juge fédéral. On lui avait alors reproché des propos tenus dans les années précédentes alors qu'il était procureur fédéral dans le très conservateur Alabama, ancien coeur de la ségrégation raciale.

Lors de cette audition, il a d'emblée tenté de dissiper tout malentendu sur ses positions actuelles. "Je comprends profondément l'histoire des droits civiques et l'impact terrible que la discrimination incessante et systématique, ainsi que les restrictions sur le droit de vote, ont eu sur nos frères et soeurs afro-américains", a-t-il déclaré.