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Daniel Ortega remporte les élections présidentielles au Nicaragua

Daniel Ortega, président de la République du Nicaragua. [Reuters - Rodrigo Arangua/Pool]
Daniel Ortega, "El Comandante", l'un des chefs de la guérilla ayant mené la révolution sandiniste en 1979, a remporté 72,5% des suffrages. - [Reuters - Rodrigo Arangua/Pool]
Le chef de l'Etat sortant Daniel Ortega, qui briguait un quatrième mandat avec sa femme comme vice-présidente, est arrivé lundi largement en tête d'une élection présidentielle controversée au Nicaragua.

Selon des résultats quasi définitifs (99,8% des bulletins dépouillés), "El Comandante", l'un des chefs de la guérilla ayant mené la révolution sandiniste en 1979, a remporté 72,5% des suffrages. Maximino Rodriguez, avocat de 55 ans du Parti libéral constitutionnaliste (PLC, droite), ne récolte lui que 15%.

Etats-Unis préoccupés

Des centaines de partisans du président sortant, qui fêtera ses 71 ans le 11 novembre, ont célébré dans les rues de la capitale Managua cette nouvelle victoire du Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche). Le FSLN a aussi raflé environ les deux tiers des sièges du Parlement lors de ce scrutin qui était également législatif.

Aux Etats-Unis, le département d'Etat, qui avait manifesté son inquiétude pendant la campagne, s'est dit lundi "profondément préoccupé par le processus électoral présidentiel et législatif imparfait au Nicaragua, qui a empêché la possibilité d'une élection libre et juste".

Opposition indignée

L'opposition a, de son côté, refusé de reconnaître "les résultats de cette farce". Selon elle, l'abstention a été de "70% à 80%", bien plus que le chiffre officiel de 31,8%.

L'opposition avait appelé au boycottage du scrutin, en l'absence d'observateurs internationaux et après avoir vu ses chances anéanties par la décision en juin de la Cour suprême de justice (CSJ) d'interdire à son leader Eduardo Montealegre de représenter le Parti libéral indépendant (PLI, droite), deuxième force politique de la présidentielle de 2011.

afp/sbad/olhor

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Un tandem présidentiel à la "Underwood"

L'opposition dénonce la volonté de Daniel Ortega, dont des fils sont placés à des postes économiques clés, d'imposer un népotisme comme la famille Somoza qui a régné sans partage de 1934 jusqu'à la révolution de 1979.

D'autant que l'épouse de Daniel Ortega, Rosario Murillo, femme excentrique et omniprésente de 65 ans, brigue la vice-présidence. A eux deux, ils forment un tandem présidentiel comparé par leurs détracteurs à Frank et Claire Underwood, le couple impitoyable de la série "House of Cards", ou surnommé "Lord et Lady Macbeth".

Militante sandiniste dans les années 1970 et mère de dix enfants, cette poétesse connue pour son style autoritaire, est aussi affublée du surnom de "sorcière". Déjà président de 1985 à 1990, Daniel Ortega a été réélu en 2006 et en 2011 face à une opposition divisée.