Publié

Primaire à droite en France, qui sera en lice et qui devrait être recalé?

Les Républicains en course pour la primaire. [Afp Pool]
Les 13 Républicains en course pour la primaire. - [Afp Pool]
Sur les treize candidats qui étaient en lice pour participer à la primaire des Républicains en France, sept ont apparemment obtenu les parrainages requis, mais la Haute autorité du parti doit encore les valider.

Les règles fixées par Les Républicains pour participer à la primaire des 20 et 27 novembre en vue de la présidentielle de l'an prochain sont très strictes. Chaque candidat doit être parrainé par 250 élus, dont au moins 20 parlementaires, répartis sur 30 départements, et par 2500 militants et 15 fédérations départementales. Ces noms devaient être déposés au plus tard le 9 septembre.

Après vérification, la Haute autorité de la primaire publiera le 21 septembre la liste définitive, une fois les candidatures examinées et validées.

Il semble que seuls sept candidats parviendront à réunir un nombre suffisant de parrainages. Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire et Jean-François Copé ont annoncé avoir franchi le cap et devraient participer à la primaire. En tant que membre d'un parti affilié, Jean-Frédéric Poisson peut lui se passer de la récolte de parrainages. Nathalie Kosciusko-Morizet et Hervé Mariton ont eux annoncé avoir reçu les parrainages in extremis.

Certains candidats ont en outre annoncé leur intention de se présenter en dehors de la primaire s'ils n'obtenaient pas les parrainages.

Nicolas Sarkozy. [Afp - DENIS CHARLET]

61 ans, avocat, ancien président de la République (2007-2012), ancien ministre de l'Intérieur, de l'Economie et du Budget, ancien maire de Neuilly et ancien président des Républicains et de l'UMP.

Je ne serai pas le candidat de l'eau tiède, je ne serai pas le candidat des demi-solutions

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy a soif de revanche après sa défaite face à François Hollande lors du 2e tour de la présidentielle de 2012. Après un long faux suspense, l'ancien président est officiellement entré en course le 22 août. Il se dit convaincu de pouvoir battre Alain Juppé, actuel favori des sondages.

Lors de son premier meeting de campagne, Nicolas Sarkozy s'est montré offensif, affirmant qu'il souhaitait "restaurer l'autorité de l'Etat" et se posant en chantre de la sécurité et en défenseur de l'identité française face à une politique migratoire "qui n'a plus aucun sens". Il bénéficie de nombreux soutiens comme Edouard Balladur, Christian Estrosi, Brice Hortefeux ou François Baroin.

Alain Juppé. [AFP - Afp]

71 ans, inspecteur des finances de formation, maire de Bordeaux, ancien Premier ministre de Jacques Chirac (1995-1997), ancien ministre des Affaires étrangères, du Budget, de la Défense et de l'Ecologie, ancien président de l'UMP.

Je pense qu'on peut être français et être heureux. Je me refuse à enfermer la France dans l'idée du malheur

Alain Juppé

Alain Juppé fait aujourd'hui figure de favori de la primaire à droite et devance même Nicolas Sarkozy dans les sondages. Certains instituts prédisent sa victoire face à n'importe quel candidat de la gauche et face à Marine Le Pen. Candidat depuis 2014, le doyen de la primaire est notamment soutenu par Jean-Pierre Raffarin et Daniel Cohn-Bendit.

Longtemps vu comme l'héritier de Jacques Chirac, Alain Juppé a l'image d'un homme de consensus. Il a publié plusieurs livres dans lesquels il a détaillé son programme et ses intentions, mais il a surtout fait campagne sur le terrain pendant plus de 2 ans pour "expliquer et convaincre", dit-il.

François Fillon. [AFP - Afp]

62 ans, collaborateur parlementaire de profession, député de Paris depuis 2012, ancien Premier ministre (2007-2012), ancien ministre de l'Education nationale et du Travail.

S'indigner ne suffit plus. Pour lutter contre le terrorisme, il faut passer à l'action

François Fillon

Celui qui a été Premier ministre durant toute la présidence de Nicolas Sarkozy se pose désormais en sérieux rival de l'ex-chef d'Etat. Cela fait près de trois ans que François Fillon a fait part de son ambition présidentielle. Il n'a pas peiné à réunir les parrainages, mais plafonne dans les sondages à environ 10% des intentions de vote.

Sur son site de campagne et dans ses récentes déclarations, cet homme d'expérience insiste sur la nécessité de mieux combattre le terrorisme en passant à l'action. Il a aussi demandé récemment un plan d'urgence pour sauver l'agriculture française.

Bruno Le Maire. [Afp - JACQUES DEMARTHON]

47 ans, diplomate, député de l'Eure, ancien ministre de l'Agriculture, ancien directeur de cabinet du Premier ministre Dominique de Villepin.

Je n’ai jamais été président ni Premier ministre. Ils ont eu leur chance. Aujourd’hui, il faut faire de la place à la nouvelle génération

Bruno Le Maire

Bruno Le Maire s'est fait connaître en 2006 quand il est nommé directeur de cabinet de Dominique de Villepin. Cet énarque est ensuite devenu ministre de l'Agriculture de François Fillon. Après avoir facilement obtenu les parrainages nécessaires, il se pose en homme neuf face à d'autres favoris nettement plus âgés que lui.

Etiqueté au centre-droit, Bruno Le Maire avait surpris lors de sa candidature à la présidence de l'UMP en 2014. S'il avait été battu par Nicolas Sarkozy, il avait néanmoins récolté près de 30% des suffrages. Encore méconnu il y a peu, il parcourt le terrain sans relâche pour rivaliser avec des candidats davantage médiatisés. L'une de ses propositions fortes est une réduction des dépenses publiques de 80 à 90 milliards sur cinq ans.

Jean-François Copé. [AFP - Afp]

52 ans, administrateur financier de profession, député de Seine-et-Marne, maire de Meaux, ancien ministre de l'Intérieur et du Budget, ancien porte-parole du gouvernement Raffarin, ancien président de l'UMP.

Je ferai la rupture que Nicolas Sarkozy n'a pas faite

Jean-François Copé

Embourbé dans l'affaire Bygmalion, un système présumé de fausses facturations destinées à masquer un dérapage supposé des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Jean-François Copé a été contraint à démissionner de la présidence de l'UMP en mai 2014.

Après près de deux ans de silence médiatique, Jean-François Copé a ressurgi dans l'actualité à droite avec tout d'abord un livre-programme, "Sursaut français". Ancien sarkozyste, il entend désormais marquer une rupture nette avec l'ex-président, estimant que celui-ci présente le même programme qu'en 2007.  Il a récemment déclaré avoir réuni 90% des parrainages nécessaires.

Nathalie Kosciusko-Morizet [AFP - Afp]

43 ans, ingénieur de formation, députée de l'Essonne, ancienne ministre de l'Ecologie, ancienne maire de Longjumeau.

Le parti se déporte un peu à l'écart de ce qu'est la société. Il faut que cette sensibilité plus moderne puisse être présentée et entendue

Nathalie Kosciusko-Morizet

Nathalie Kosciusko-Morizet a été ministre de l'Ecologie sous Nicolas Sarkozy, puis porte-parole du président-candidat en 2012. Elle a ensuite nettement pris ses distances avec l'ex-chef d'Etat. Centriste dans le parti, elle a bruyamment dénoncé la stratégie des Républicains lors de la campagne des élections régionales de 2015, regrettant que le parti ne se prononce pas clairement contre le Front national. Elle a d'ailleurs été exclue de la direction du parti après ce fait d'arme.

NKM, comme elle est surnommée, a aussi été candidate à la mairie de Paris en 2014, mais elle a été battue par Anne Hildalgo. Selon les observateurs, elle souffre d'un manque d'entourage politique qui pourrait lui nuire dans sa récolte de parrainages. D'aucuns affirment d'ailleurs qu'elle pourrait ne pas y arriver, son appel de jeudi pour trouver des appuis en témoigne, et envisagerait alors un ralliement à Alain Juppé.

Hervé Mariton. [Afp - PATRICK KOVARIK]

57 ans, ingénieur, député de la Drôme, maire de Crest, ancien ministre de l'Outre-mer.

Il est urgent d'avoir en France la liberté du travail

Hervé Mariton

Candidat à la présidence de l'UMP en 2014, Hervé Mariton n'a obtenu que 6,3% des voix, nettement battu par Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. Les sondages le créditent d'ailleurs de 1% des intentions de vote en cas de qualification pour la primaire. Le député affirme toutefois être en bonne voie d'atteindre le nombre suffisant de paraphes.

Hervé Mariton est notamment connu pour avoir fermement combattu le mariage homosexuel lors des débats à l'Assemblée nationale.

Frédéric Lefebvre. [Afp - CITIZENSIDE/FRANCOIS PAULETTO]

52 ans, juriste de formation, député des Français de l'étranger, ancien secrétaire d'Etat chargé du commerce, ancien porte-parole de l'UMP.

Je suis du camp des progressistes et des humanistes

Frédéric Lefebvre

Proche de Sarkozy quand il était président, Frédéric Lefebvre s'est démarqué de lui à partir de 2012. Début 2016, il a entamé un tour de France à la rencontre de la population. Franc tireur, adepte des réseaux sociaux et souhaitant attirer le vote des jeunes, il entend instaurer un dialogue transpartisan. Il souhaite notamment réfléchir à la mise en place d'un revenu universel compris entre 800 et 1000 euros.

A moins de 1% des intentions de vote, Frédéric Lefebvre est toujours en quête de parrainages pour participer à la primaire.

Nadine Morano. [Afp - CITIZENSIDE/SERGE TENANI]

52 ans, juriste de formation, députée européenne, ancienne ministre déléguée auprès du ministre du Travail et ancienne secrétaire d'Etat chargée de la Famille, ancienne porte-parole de l'UMP.

L'islam pose un problème en France

Nadine Morano

Fervente sarkozyste durant la présidence, Nadine Morano a occupé divers postes dans le gouvernement Filllon sans avoir jamais été ministre. En 2014, elle devient député européenne puis elle entre en dissidence après la polémique créée par ses propos sur la France, un pays de "race blanche" selon elle, qui lui ont coûté son investiture pour les régionales de décembre dernier.

Ancrée à droite de son parti, Nadine Morano peine à dépasser le seuil de 1% d'intentions de vote, mais elle assure être toute proche d'obtenir un nombre suffisant de parrainages.

Geoffroy Didier. [Afp - LIONEL BONAVENTURE]

40 ans, avocat, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France.

Devenir français est un honneur. Ce doit être le résultat d'une volonté, pas une automaticité

Geoffroy Didier

A l'aile droite des Républicains, Geoffroy Didier a travaillé durant plusieurs années dans l'entourage de Brice Hortefeux puis Nicolas Sarkozy. Il est ensuite porte-parole de la campagne victorieuse de Valérie Pécresse pour la région Ile-de-France. Il accède dans la foulée à la vice-présidence du conseil régional d'Ile-de-France.

Sa candidature a été vécue comme un affront par les sarkozystes. Lui répond qu'il "veut tuer le père" avec l'ambition de devenir ministre et de "proposer une manière neuve d'être et de faire". Il pourrait peiner à recevoir tous les parrainages.

Henri Guaino [Afp - CITIZENSIDE/YANN BOHAC]

59 ans, maître de conférence, député des Yvelines, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.

La plage n'est pas un lieu pour la laïcité et on met la laïcité un peu a toute les sauces

Henri Guaino

Très souvent aux côtés de Nicolas Sarkozy durant sa présidence, il a été son conseiller spécial et est l'auteur de ses principaux discours quand il était à l'Elysée. Il dit vouloir incarner la famille gaulliste, aujourd'hui orpheline, selon lui.

Le souverainiste Henri Guaino a annoncé sa candidature en juin, en précisant toutefois qu'il pourrait se présenter directement à la présidentielle s'il n'obtenait pas les parrainages exigés pour la primaire, ce qui semble devoir être le cas.

Jacques Myard. [Afp - JOEL SAGET]

69 ans, conseiller politique, député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines).

La France doit rétablir sa souveraineté, c’est mon combat, le seul

Jacques Myard

Membre fondateur de la Droite Populaire, un courant à la droite des Républicains, Jacques Myard a déclaré sa candidature en avril pour "poser la question de la souveraineté de la France" contre "l'intégrisme européen". Vice-président du groupe d'amitié France-Syrie à l'Assemblée, il avait fait polémique en rencontrant Bachar al-Assad à Damas en février 2015 avec trois autres parlementaires.

Il est peu probable que Jacques Myard récolte le nombre de parrainages requis.

Jean-Frédéric Poisson. [Afp - JOEL SAGET]

53 ans, président du Parti chrétien démocrate, député des Yvelines, ancien maire de Rambouillet

Nous devons œuvrer à une rupture totale des canaux de communication des islamistes.

Jean-Frédéric Poisson

Jean-Frédéric Poisson est pour l'heure le seul candidat officiellement qualifié pour le premier tour de la primaire, en sa qualité de président du Parti Chrétien-démocrate, petit parti historiquement affilié à l'ex-UMP. En tant que candidat "autonome", il n'a pas à réunir de parrainages.

Lors de la primaire, les sondages le créditent de moins de 1% des intentions de vote.

Frédéric Boillat avec afp

Publié