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La Jordanie "a atteint ses limites" dans l'accueil des réfugiés syriens

Le camp de réfugiés syriens de Mafraq, en Jordanie. [Keystone - AP Photo/Mohammad Hannon]
Le camp de réfugiés syriens de Mafraq, en Jordanie. - [Keystone - AP Photo/Mohammad Hannon]
Le roi Abdallah II de Jordanie a estimé lundi dans un entretien publié dans le quotidien semi-officiel al-Destour que son pays avait atteint ses limites dans sa capacité d'accueillir des réfugiés syriens.

"La Jordanie a une grande responsabilité dans la région. Cependant, nous avons atteint nos limites", a souligné le roi. "La Jordanie fait tout son possible pour aider les réfugiés, mais cela ne se fera aucunement aux dépens des Jordaniens et de leur sécurité", a-t-il ajouté.

Le royaume hachémite fait face à une arrivée massive de réfugiés depuis le début du conflit syrien en 2011. Selon l'ONU, le pays accueille 630'000 Syriens enregistrés auprès du Haut-commissariat aux réfugiés, mais Amman les évalue à plus de 1,3 million.

L'essentiel des coûts couvert par Amman

S'alarmant des "conséquences grandissantes de l'afflux de réfugiés syriens", le souverain a appelé "la communauté internationale à être (...) un partenaire à part entière pour partager cette responsabilité car il s'agit d'une crise internationale".

"Malheureusement, (l'aide) que nous avons reçue de la communauté internationale n'a pour l'instant pas excédé 35% du coût de l'accueil des réfugiés. Le reste a été couvert par la Jordanie", a-t-il regretté.

afp/boi

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Crise à la frontière

La situation humanitaire est particulièrement préoccupante à la frontière jordanienne, où des dizaines de milliers de Syriens sont bloqués depuis le 21 juin, date d'un attentat suicide qui a tué sept militaires. A la suite de cette attaque, Amman y a établi une "zone militaire fermée" et bloqué l'aide humanitaire.

Le roi a affirmé dans l'interview que cette décision avait été prise après des informations sur la présence d'éléments extrémistes parmi les réfugiés qui se pressaient dans cette zone désertique.

Depuis l'établissement de cette "zone militaire fermée", seule une "aide urgente" a pu être livrée le 4 août par des organismes de l'ONU.