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Faut-il interdire les messageries cryptées pour prévenir le terrorisme?

Quels appareils protéger contre les virus et comment réduire les risques d'infection? Les conseils de Stéphane Koch, spécialiste en sécurité de l'information
Faut-il interdire les messageries cryptées pour prévenir le terrorisme? / Le 12h30 / 3 min. / le 30 juillet 2016
L'enquête sur l'assassinat du prêtre catholique de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray en France a révélé que les deux assaillants utilisaient l'application Telegram pour communiquer.

Disponible gratuitement sur smartphone, cette application aux 100 millions d'utilisateurs permet d'échanger des messages en échappant aux contrôles des services de renseignement. Ce réseau social a été créé en Russie en 2013 pour justement communiquer hors des radars de l'administration de Vladimir Poutine.

"Telegram est simplement une application qui permet un certain degré d'anonymat, c'est-à-dire que vous pouvez faire que vos messages soient illisibles et ne puissent pas être interceptés à travers le réseau internet", explique Stéphane Koch, expert en sécurité de l'information et spécialiste des réseaux sociaux, interrogé dans le 12h30 de La 1ère.

"C'est-à-dire que même si les paquets d'informations qui composent ce message sont capturés, on ne pourra pas les lire. (...) Mais c'est un peu le principe de toutes les applications aujourd'hui qui imposent un certain niveau de sécurité. Il y a un certain nombre d'applications qui proposent ce mode de chiffrement ou de protection des messages."

"Aucune application n'est inviolable"

Ce système de chiffrement rend-il ces applications inviolables? "Il n'y a aucune application qui est 100% inviolable, on l'a bien vu avec l'affaire des terroristes de San Bernardino, où malgré le fait que le FBI n'ait pas eu la collaboration d'Apple, il a utilisé une société privée qui avait connaissance d'une faille de sécurité."

Selon Stéphane Koch, l'interdiction de ces applications ne résoudrait en rien leur utilisation criminelle. "Elles sont nécessaires pour les gens qui défendent la liberté d'expression dans les pays qui les restreignent. Certains pays où le fait de dénoncer la corruption, dénoncer un dysfonctionnement peut soit vous faire arrêter soit torturer ou tuer. Le fait que ces gens puissent protéger leur anonymat, protéger leurs informations est capital."

"Interdire ne va pas résoudre le problème"

Et d'ajouter "qu'on ne peut pas simplement, au nom d'un pourcentage minoritaire de criminels à utiliser ces applications, interdire l'application (...) ce n'est pas comme ça qu'on va résoudre le problème."

Cédric Guigon/lgr

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