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Des détenus seraient torturés en Turquie après le coup d'Etat manqué

Selon le Premier ministre turc, plus de 13'000 gardes à vue ont été prononcées depuis la tentative de putsch et plus de 5800 personnes placées en détention, dont 3718 soldats et 123 généraux. [AFP - DIMITAR DILKOFF]
Selon le Premier ministre turc, plus de 13'000 gardes à vue ont été prononcées depuis la tentative de putsch et plus de 5800 personnes placées en détention, dont 3718 soldats et 123 généraux. - [AFP - DIMITAR DILKOFF]
L'ONG Amnesty International a affirmé dimanche avoir réuni des "preuves crédibles" de cas de tortures de détenus dans des centres de détention en Turquie après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet.

"Amnesty International dispose d'informations crédibles selon lesquelles la police turque à Ankara et Istanbul maintient des détenus dans des positions douloureuses pendant des périodes pouvant aller jusqu'à 48 heures", affirme l'ONG dans un communiqué évoquant également privations de nourriture, d'eau et de médicaments, injures, menaces et, "dans les cas les plus graves", coups, torture et viols.

"Les informations faisant état de coups et viols en détention sont extrêmement alarmantes, en particulier au regard du nombre de détentions" constatées depuis la tentative de putsch, déclare le directeur Europe d'Amnesty, John Dalhuisen, cité dans le communiqué.

"Pratiques abjectes"

"Il est absolument impératif que les autorités turques cessent ces pratiques abjectes", ajoute-t-il. Selon Amnesty, certains détenus n'ont pas non plus accès à un avocat ou à leurs familles, et ne sont pas suffisamment informés des accusations pesant contre eux.

Amnesty International exhorte en conséquence le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) à se rendre "d'urgence" en Turquie pour "surveiller les conditions de détention".

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afp/ptur

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Les autorités turques nient en bloc

Les affirmations avancées par Amnesty ont été vigoureusement démenties par un haut responsable turc. "L'idée selon laquelle la Turquie, pays qui cherche à adhérer à l'Union européenne, ne respecterait pas la loi est absurde", a-t-il dit.

"Nous nions catégoriquement ces allégations et encourageons les groupes de défense (des droits de l'homme) à fournir des comptes rendus impartiaux", a ajouté le responsable.