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Le matériel militaire de la police en question après la tuerie de Dallas

Robot-tueur Remotec Andros, qui aurait été utilisé par la police pour neutraliser le tueur de Dallas. [Getty Images/AFP - Michael Nagle]
Controverse autour du robot utilisé pour éliminer le tueur de Dallas / Le 12h30 / 2 min. / le 9 juillet 2016
Alors que le tireur présumé de Dallas a été éliminé à l'aide d'un robot muni d'une bombe, cette technique jusque là inédite alimente la controverse sur la militarisation des polices locales américaines.

Pour Alexandre Vautravers, expert en sécurité au Global Institute de l'Université de Genève interrogé samedi dans le 12h30 de la RTS, la méthode est à replacer dans le contexte de violence, d'attentats et de meurtres de masse aux Etats-Unis.

"Le but de la police n'est pas de tuer des malfaiteurs. Mais, malheureusement, la pratique doit s'adapter à la réalité des meurtres de masse, la police doit évoluer", estime Alexandre Vautravers.

>> Lire aussi : Le tireur de Dallas était seul et avait un véritable arsenal chez lui

Armes reçues après l'Irak et l'Afghanistan

Il est toutefois "trop tôt" pour affirmer que ce type d'interventions va devenir monnaie courante, selon l'expert, qui note des "sensibilités" des polices différentes d'un Etat à l'autre.

"Les forces de police aux Etats-Unis ont reçu tout ce matériel blindé, lourd ou robotisé de la part de l'armée américaine", explique l'expert. Suite au retrait de l'armée américaine d'Irak et d'Afghanistan, "une partie du matériel était devenu trop coûteux et inutilisable pour la majorité des missions militaires et a donc été vendu aux policiers, qui les ont reçu la plupart du temps gratuitement, ou à des prix très faibles."

(Sur ce thème, le New York Times a publié en 2014 des statistique détaillées par comté ou par Etat).

kkub

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Accès aux armes de guerre remis en cause

Après les émeutes qui avaient secoué Ferguson (Missouri) en 2014, où un jeune Noir était mort sous les balles d'un policier blanc, Barack Obama avait signé un décret limitant l'achat de matériel militaire.

Le "programme 1033" permet en effet au Pentagone de recycler ses équipements (jumelles de vision nocturne, armes, véhicules blindé) en les vendant à la police.

"Certains types de véhicules blindés, notamment, ne peuvent plus être distribués à la police, et cette dernière doit justifier ses besoins en matière de drones, d’hélicoptères, et autres équipements anti-émeutes", énumère Le Monde sur son site samedi.

"Depuis l’entrée en vigueur du décret, le 1er octobre 2015, les services de police locaux ont rendu 126 véhicules blindés à roues, 138 lance-grenades et 1623 baïonnettes", ajoute le site du journal français.