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Les Européens pressent pour accélérer le divorce avec le Royaume-Uni

Les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l'UE, réunis samedi à Berlin. [Keystone - Markus Schreiber]
Les six pays fondateurs de l'UE pour un divorce accéléré après le vote du Brexit / Forum / 8 min. / le 25 juin 2016
La France et l'Allemagne ont demandé samedi à la Grande-Bretagne d'accélérer les négociations en vue de sa sortie de l'Union européenne, lors d'une réunion des représentants des six pays fondateurs à Berlin.

"Nous disons ici, ensemble, que ce processus doit commencer aussi vite que possible pour qu'on ne se retrouve pas embourbé", a déclaré à Berlin le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, encadré de ses homologues des pays fondateurs de l'UE, Jean-Marc Ayrault (France), Bert Koenders (Pays-Bas), Paolo Gentiloni (Italie), Didier Reynders (Belgique) et Jean Asselborn (Luxembourg).

Paris et Berlin divergent quelque peu

Les positions de la France et de l'Allemagne, couple moteur de la construction de l'Europe, ont paru diverger sensiblement sur le rythme à suivre dans cette procédure de divorce entre Londres et Bruxelles.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a plaidé pour une ouverture rapide des négociations tandis que son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier se montrait a évoqué une ouverture de la procédure "dès que possible".

De son côté, la chancelière Angela Merkel s'est montrée encore plus prudente, affirmant ne pas vouloir précipiter la procédure de sortie de la Grande-Bretagne et souhaitant lui accorder une marge de manoeuvre dans les négociations.

A Paris, François Hollande a de son côté insisté sur la nécessité d'adopter une position ferme, afin d'éviter que les Britanniques fassent traîner les négociations pour obtenir davantage de l'UE.

Démission du commissaire européen britannique, "très déçu"

Cette position est également partagée par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. "Attendre jusqu'en octobre (date de la démission annoncée de Cameron) pour négocier les termes de leur départ n'a pas de sens", a dit Juncker.

Ce dernier a enregistré samedi la démission du commissaire aux Services financiers, le Britannique Jonathan Hill, et a confié par intérim ce portefeuille au Letton Valdis Dombrovskis, en charge de la monnaie unique au sein de la Commission européenne.

Il s'est également dit "prêt" à envisager de reprendre un nouveau commissaire britannique dans son équipe, et à en discuter "rapidement" avec le Premier ministre David Cameron.

Le négociateur européen nommé

Reste que l'Union européenne a nommé la personne qui sera chargée de négocier la procédure de sortie avec le Royaume-Uni à la tête de la Brexit Task Force. Il s'agit du diplomate belge Didier Seeuws, a-t-on appris samedi auprès du Conseil européen.

Âgé de 50 ans, Didier Seeuws était jusqu'alors directeur des départements Transport, Télécommunications et Energie du Conseil européen.

Il a notamment été porte-parole de l'ancien Premier ministre libéral belge Guy Verhofstadt, aujourd'hui député européen, ainsi que chef de cabinet de son compatriote Herman Van Rompuy, premier président permanent du Conseil européen jusqu'en novembre 2014.

>> Le point avec Gisèle Ory à Bruxelles :

Brexit - Conséquences: le point avec Isabelle Ory depuis Bruxelles
Brexit / Conséquences: le point avec Isabelle Ory depuis Bruxelles / 19h30 / 1 min. / le 25 juin 2016

agences/kkub

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Après le Brexit, l'Allemagne appelée à jouer un "rôle central" en Europe

Berlin va jouer un "rôle central" au sein de l'UE après le vote en faveur du Brexit. C'est ce qu'a estimé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker samedi dans un entretien au quotidien allemand Bild.

"L'Allemagne va continuer à jouer un rôle central, voire même encore plus important au sein de l'Union européenne", a déclaré Jean-Claude Juncker à Bild.
La chancelière Angela Merkel a d'ores et déjà invité lundi à Berlin le président français François Hollande, le Premier ministre italien Matteo Renzi et le président du Conseil européen Donald Tusk.

"Le Royaume-Uni va nous manquer"

L'UE n'est certes pas parfaite mais "c'est ce que nous avons de meilleur pour rassembler les pays d'Europe à la même table et forger des compromis afin que les gens y vivent en paix, libres et dans la prospérité", a déclaré Jean-Claude Juncker. Le Royaume-Uni va "nous manquer à cette table familiale", a-t-il dit.

Il a toutefois pointé la responsabilité et l'ambivalence du Premier ministre David Cameron. Celui-ci a démissionné vendredi après le référendum lors duquel 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit. Il avait fait campagne pour le maintien de son pays dans l'UE.

Responsabilité de David Cameron

"Quand on peste du lundi au samedi sur l'Europe, il est difficile de passer pour un Européen convaincu le dimanche", a accusé Jean-Claude Juncker. Pour le président de la Commission européenne, Bruxelles ne porte "aucune responsabilité" dans les résultats d'un scrutin voulu par David Cameron "et non par le Parlement européen, la Commission ou le Conseil européen".