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Le braconnage et l'exploitation illégale croissent deux fois plus que l'économie

Des associations de protection des espèces coupent désormais volontairement les cornes des rhinocéros pour éviter qu'ils ne soient massacrés par des braconniers. [Siphiwe Sibeko]
Des associations de protection des espèces coupent désormais volontairement les cornes des rhinocéros pour éviter qu'ils ne soient massacrés par des braconniers. - [Siphiwe Sibeko]
Le braconnage des espèces animales, l'exploitation minière et forestière illégale et les autres trafics de ressources naturelles ont rapporté en 2015 jusqu'à 258 milliards de dollars aux groupes criminels.

Ces actes vont de l'extraction illégale de l'or par les cartels de la drogue colombiens à la destruction des forêts en République démocratique du Congo en passant par le massacre des éléphants d'Afrique.

Ils croissent à un rythme deux à trois fois plus élevé que l'économie mondiale, précise un rapport publié samedi et élaboré par le programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE) et Interpol.

Seule une fraction pour la lutte

Les sommes dépensées par les agences internationales luttant contre ces crimes (20 à 30 millions de dollars par an) ne représentent qu'une fraction de celles générées par les trafics, estimées entre 91 et 258 milliards de dollars (89 et 252 milliards de francs), en fonction des données disponibles, note le document.

"Les sommes considérables générées par ces crimes permettent à des groupes criminels internationaux très organisés de poursuivre leurs activités, et alimentent l'insécurité dans le monde", souligne le directeur du PNUE, Achim Steiner.

ats/sbad

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25% des éléphants tués en une décennie

Le trafic d'espèces ou de produits d'espèces animales menacées d'extinction, dont celui des défenses d'ivoire qui a provoqué la disparition d'un quart des éléphants d'Afrique en une décennie, est évalué entre 7 et 23 milliards de dollars par an.

Pointant du doigt l'insuffisance des moyens consacrés à la lutte contre le braconnage, le rapport note que le trafic d'ivoire en Tanzanie, un des pays les plus durement touchés, a rapporté à ses auteurs cinq fois plus d'argent que le budget gouvernemental consacré à la protection de la faune sauvage, soit 10,5 millions de dollars par an.

Rhinocéros noirs vendus pour une chasse aux trophées

Le gouvernement namibien a pour sa part lancé vendredi des enchères auprès de chasseurs de trophées pour tuer trois rhinocéros noirs, une espèce extrêmement menacée, malgré de vives critiques lors d'initiatives semblables par le passé.

L'année dernière, un chasseur américain avait payé 350'000 dollars pour obtenir le droit de tuer un rhinocéros, espèce menacée par le braconnage. La chasse est alors réglementée et encadrée par des employés du gouvernement, pour s'assurer que le chasseur abat le spécimen désigné.

Depuis 2012, la Namibie vend des droits de chasse chaque année pour tuer des rhinocéros, assurant que l'argent est ensuite reversé à des projets de conservation de l'environnement et de lutte contre le braconnage.

D'après les autorités, les animaux sélectionnés pour la chasse ne sont plus en âge de procréer, et peuvent représenter une menace pour les plus jeunes individus.