Publié

Face au sexisme en politique, l'appel de dix-sept ex-ministres françaises

Des politiciennes françaises lancent un appel dans Le Journal du Dimanche.
Des politiciennes françaises lancent un appel dans Le Journal du Dimanche.
Dix-sept politiciennes affirment qu'elles ne se "tairont plus" dans les affaires de harcèlement sexuel en politique dans un appelé publié dimanche. Elles s'engagent à dénoncer "systématiquement" tout acte déplacé.

Ces ex-ministres de tous bords - parmi lesquelles Cécile Duflot, Christine Lagarde ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet - signent cet appel dans le Journal du Dimanche après le témoignage inédit la semaine dernière de huit femmes, dont quatre élues, accusant de harcèlements sexuels et d'agression un député écologiste, Denis Baupin.

Ces révélations, rejetées par l'intéressé, ont contribué à fissurer un peu plus l'omerta qui règne sur les comportements machistes, voire délictuels, de nombreux hommes politiques français.

>> Lire aussi : Entre paternalisme et harcèlement, un sexisme tenace en politique française

Aider les victimes

"Comme toutes les femmes qui ont accédé à des milieux auparavant exclusivement masculins, nous avons eu à subir et à lutter contre le sexisme. Ce n'est pas aux femmes à s'adapter à ces milieux, ce sont les comportements de certains hommes qui doivent changer".

Les signataires demandent en outre à leurs partis de "vérifier si de tels actes ont été commis et, si tel a été le cas, d'aider les victimes à faire éclater la vérité".

"Aujourd'hui, l'arsenal judiciaire existe mais les lois ne sont pas suffisamment appliquées", déplorent les anciennes ministres. "Le code du travail protège la salariée mais il n'est pas respecté. Peu de femmes portent plainte et très peu de plaintes débouchent sur des condamnations".

Pistes à explorer

Les signataires estiment que "plusieurs pistes" doivent être étudiées, notamment l'allongement des délais de prescription en matière d'agression sexuelle, aujourd'hui de trois ans.

Sont aussi évoquées la possibilité pour les associations de porter plainte à la place des victimes ou encore l'"instruction donnée aux parquets de poursuivre systématiquement en cas de harcèlement".

afp/jgal

Publié