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L'accord controversé entre l'UE et la Turquie se concrétise et inquiète

Crise des migrants: l’application de l’accord entre l’UE et la Turquie inquiète les ONG
Crise des migrants: l’application de l’accord entre l’UE et la Turquie inquiète les ONG / 19h30 / 1 min. / le 1 avril 2016
Des Syriens en provenance de Turquie attendus en Allemagne et des migrants renvoyés de Grèce. Dans ce contexte, en mer Egée, des affrontements entre migrants ont éclaté dans le centre de rétention de l'île de Chios.

Principale initiatrice de l'accord paraphé à Bruxelles le 18 mars, l'Allemagne a été le premier des 28 pays européens à annoncer vendredi qu'elle accueillerait à partir de lundi quelques dizaines de Syriens, "surtout des familles avec des enfants", arrivés directement de Turquie, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Parallèlement, un premier renvoi de réfugiés et migrants de Grèce vers la Turquie est prévu le même jour, conformément à l'autre volet de cet accord, a confirmé jeudi soir le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.

Selon une source européenne, ils porteront sur quelque 500 personnes, "des Syriens, Afghans et Pakistanais qui n'ont pas demandé l'asile" en Grèce.

Feu vert du Parlement grec

Le Parlement grec a adopté vendredi soir, en procédure d'urgence, une loi permettant l'application de l'accord UE-Ankara.

Cet accord, dénoncé par les ONG et qui inquiète le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), prévoit le renvoi en Turquie de toute personne arrivée irrégulièrement en Grèce après le 20 mars, y compris les demandeurs d'asile syriens. En contrepartie, pour chaque Syrien renvoyé, un autre doit être "réinstallé" dans l'UE depuis la Turquie, dans la limite maximale de 72'000 places.

Affrontements sur l'île de Chios

En mer Egée, des affrontements entre migrants détenus dans le camp de l'île de Chios ont conduit au départ de centaines d'entre eux.

Ces migrants internés dans le cadre de cet accord UE-Turquie ont quitté le camp de leur propre chef, selon une source gouvernementale grecque, et se dirigent vers le chef-lieu de l'île, selon des médias.

Les affrontements ont gravement endommagé les infrastructures du camp, notamment le dispensaire médical, au point que l'équipe de Médecins du monde sur place a décidé de "se retirer vendredi des lieux car le dispensaire a été presque totalement détruit et la sécurité n'est pas suffisante", selon l'une de ses membres.

Dans le reste du pays, la situation des migrants qui croupissent sous des tentes dans le grand port du Pirée, ou dans des conditions d'un autre âge dans le cloaque d'Idomeni, à la frontière macédonienne, continue de susciter l'indignation des humanitaires.

afp/fme

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Amnesty International accuse Ankara de renvoyer des réfugiés en Syrie

Dénonçant les effets pervers de l'accord UE-Turquie, l'organisation Amnesty International a accusé les autorités turques de forcer illégalement des dizaines de réfugiés syriens chaque jour à retourner dans leur pays ravagé par la guerre.

S'appuyant sur des informations recueillies dans les provinces frontalières du sud de la Turquie, l'organisation affirme que la police turque regroupe et expulse autour d'une centaine de Syriens "presque tous les jours depuis la mi-janvier".