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Un essai thérapeutique en France tourne au drame de manière inédite

Des chercheurs de l'Université de Genève ont fait une avancée décisive dans la lutte contre le VIH. [AFP]
Le produit a été développé dans "un laboratoire européen". - [AFP]
Une personne se trouvait en état de mort cérébrale et cinq autres dans un état grave vendredi à Rennes, après avoir participé à un essai de médicaments anti-douleur contenant du "cannabinoïde".

Pour trois des six personnes hospitalisées, les médecins ont évoqué un possible handicap "irréversible".

"Je n'ai connaissance d'aucun événement comparable. C'est inédit", a commenté la ministre de la Santé Marisol Touraine.

L'accident est survenu dimanche dans le cadre d'un essai clinique de phase 1, c'est-à-dire sur des volontaires sains, qui ont pris le médicament par voie orale, selon le ministère de la Santé.

Consommation répétée

L'essai clinique avait débuté en juillet dernier. Les victimes l'avaient commencé le 4 janvier de cette année, a précisé la ministre. En tout, 90 personnes se sont vu administrer la molécule incriminée.

Les six victimes, des hommes âgés de 28 à 49 ans, avaient pris le produit thérapeutique de manière répétée.

Une ministre française parle de l'essai therapeutique qui a fait six victimes
Une ministre française parle de l'essai therapeutique qui a fait six victimes / L'actu en vidéo / 32 sec. / le 15 janvier 2016

Un produit contenant du "cannabinoïde"

Le produit testé est une molécule à "visée antalgique" contenant du "cannabinoïde". Cette substance chimique est présente à l'état naturel notamment dans le cannabis, et peut être produite par synthèse.

Le médicament testé "ne contenait pas de cannabis et n'était pas un dérivé du cannabis", a précisé la ministre.

L'essai thérapeutique a été conduit par le centre de recherche Biotrial pour le groupe portugais Bial. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "blessures involontaires".

afp/jgal/bri

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Une enquête ouverte par le parquet de Paris

La ministre de la Santé Marisol Touraine s'est dite déterminée à "faire toute la lumière et à établir toutes les responsabilités sur cet accident dramatique".

Une enquête a été ouverte pour "blessures involontaires supérieures à trois mois" au pôle santé du parquet de Paris.

Un "accident exceptionnellement rare"

"Ce type d'accident est exceptionnellement rare. On a fait une recherche dans nos dossiers et on a retrouvé sur les 15 dernières années moins de 10 cas en France, avec des conséquences infiniment moins graves que ce qui est décrit pour cet accident", a précisé Philippe Treguier, directeur juridique de l'Oniam, l'organisme public chargé d'indemniser les victimes d'accidents médicaux.