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Les pirates informatiques mobilisés contre le terrorisme islamiste

Le Bâlois promouvait des prédicateurs islamistes via un site Internet. [RTS]
Les pirates informatiques se mobilisent contre la propagande islamistes sur les réseaux. - [RTS]
Les pirates informatiques sont de plus en plus nombreux à livrer bataille aux sympathisants de l'Etat islamique (EI) qui cherchent à diffuser leur propagande et à recruter sur les réseaux sociaux.

Anonymous a été le dernier en date à s'en prendre aux djihadistes en promettant une riposte après les attentats de Paris vendredi dernier. Ses membres affirment avoir déjà fait fermer des milliers de comptes djihadistes sur Twitter.

Mais d'autres disent agir depuis longtemps et avoir fait fermer des dizaines de milliers de comptes tout en collectant des informations sur les réseaux de recrutement en se faisant passer pour des candidats au djihad.

Comptes fermés et attentat déjoué

"Nous agissons comme un service de renseignements", résume le directeur de Ghost Security Group. Son organisation de volontaires transmet, dit-il, des informations au FBI et à d'autres agences gouvernementales américaines.

Les services de renseignements "apprécient cette aide", assure Michael Smith, un conseiller en terrorisme auprès du Congrès américain, qui joue les intermédiaires entre les pirates - dont les activités sont illégales quel que soit leur objectif - et les agences de sécurité.

Selon Michael Smith, Ghost Security a permis de déjouer un attentat en Tunisie en juin dernier.

Reuters/cab

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Confirmations indirectes

Le FBI n'a souhaité faire aucun commentaire mais le général David Petraeus, ancien architecte de la contre-insurrection en Irak et en Afghanistan, a récemment salué cette contribution dans un entretien accordé au magazine Foreign Policy.

Interrogé sur le caractère illégal de ces activités, le général Michael Hayden, ancien patron de la NSA (National Security Agency) et de la CIA, ne dit pas autre chose: "Officiellement, non (nous n'y sommes pas favorables). Mais les lois américaines sont si contraignantes que je suis sûr que le gouvernement est secrètement satisfait, comme je le suis."

Les réseaux sociaux collaborent

La démarche la plus facile à entreprendre pour les pirates informatiques est de contacter directement Twitter, Facebook ou YouTube pour dénoncer les comptes ou les contenus soutenant le terrorisme.

Les trois sociétés sont beaucoup plus réactives depuis environ un an, notent les cyberactivistes, même si elles refusent de s'exprimer publiquement sur la question.

Facebook interdit désormais toute apologie du terrorisme; YouTube supprime en quelques heures les vidéos de violence et les comptes djihadistes n'ont pratiquement plus droit de cité sur Twitter, souligne Ghost Security.