Selon le journal, qui dit avoir consulté des éléments de l'enquête, l'étau se resserre sur un homme basé à l'étranger et ayant une vision d'ensemble des attentats dans lesquels 17 personnes ont péri, de la rédaction de Charlie Hebdo aux portes de Paris, entre le 7 et le 9 janvier.
Des fragments de mails et de SMS retrouvés par les enquêteurs laissent penser que ces actes ont été au moins en partie pilotés par cet individu, écrit Le Monde.
Messages consultés
"Ok, fé ske ta a fair aujourd'hui", lit-on notamment dans un de ces messages, daté du 7 janvier à 14h00, qui laisse entendre qu'il sera rejoint et aidé par des "amis".
Plus tôt, le même inconnu avait consulté un message d'Amedy Coulibaly dans lequel celui-ci faisait notamment l'inventaire de son armement : un fusil d'assaut "AK74" avec 275 cartouches, six pistolets Tokarev avec 69 cartouches, trois gilets pare-balle militaires, deux bombes "à gel et à gaz", deux couteaux ...
reuters/olhor
Action solitaire au final
Finalement, Amedy Coulibaly agira seul, un mail du mystérieux donneur d'ordre lui annonçant le 8 janvier à 17h21 : "Pas possible amis, travailler tt seul".
Il lui conseille cependant d'essayer de retrouver des "zigotos bien", qui ne seraient autres que les frères Kouachi, les deux auteurs du massacre de Charlie Hebdo, alors en cavale, selon les éléments cités par Le Monde.
Le commanditaire présumé lui demande aussi d'expliquer dans une vidéo qu'il a donné des armes à Chérif et Saïd Kouachi des armes "au nom de d" (pour Daech, acronyme arabe de l'organisation Etat islamique).
Filière des Buttes-Chaumont
Amedy Coulibaly s'est effectivement réclamé de l'Etat islamique dans une vidéo posthume, alors que les Kouachi ont revendiqué l'attaque de l'hebdomadaire satirique au nom d'Al- Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa).
Selon Le Monde, les spécialistes de l'antiterrorisme se penchent de nouveau sur la filière dite des "Buttes-Chaumont", des amis condamnés pour avoir été candidats au djihad en Irak au début des années 2000, groupe dont a fait partie Chérif Kouachi.