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Les migrants paient jusqu'à 2500 euros pour rejoindre la Grèce

Les marchands du quartier d'Aksaray, à Istanbul, en profitent également pour proposer toute une série d'accessoires ciblés pour les migrants, comme des gilets de sauvetage. [RTSinfo - Nicolae Schiau]
Opération "Exils": quel budget pour atteindre l'Europe depuis la Syrie? / Forum / 4 min. / le 6 octobre 2015
Parti dans le cadre de l'opération Exils, l'envoyé spécial de la RTS Nicolae Schiau a constaté que les migrants peuvent dépenser jusqu'à 2500 euros pour rallier la Grèce ou la Bulgarie depuis la Turquie.

Si la voie terrestre est la plus sûre, elle est également nettement la plus chère, que ce soit entre la Turquie et la Grèce ou la Bulgarie, avec des montants d'environ 2500 euros par personne au départ d'Istanbul, le principal hub des migrations, raconte le journaliste Nicolae Schiau dans l'émission Forum.

La voie maritime, nettement plus risquée, coûte moins cher: entre 1000 et 1100 euros, tandis que les enfants entre 3 et 10 ans paient moitié prix. Mais en fonction des conditions météorologiques, il n'est pas impossible que les prix augmentent un peu, car les places deviennent plus rares lorsque le temps se gâte.

Pour ce qui est de traverser la Turquie - la première partie du parcours effectué par Nicolae Schiau dans le cadre de cette opération - le trajet Kilis-Istanbul a coûté l'équivalent de 30 francs suisses.

Les jeunes migrants que l'envoyé spécial a décidé de suivre ont pour leur part entamé leur périple avec chacun environ 2000 euros.

Tout est fait pour qu'ils dépensent leur argent

Hors trajet, tout est fait pour détrousser les Syriens, poursuit le journaliste. L'eau, l'accès aux sanitaires, aux affaires, aux informations... les rabatteurs essaient de prendre l'argent de toutes les façons possibles.

Des témoins lui ont aussi expliqué que les hôtels facturent plus cher selon l'origine des migrants. Sans compter les cas de racket ou de passeurs qui ne remplissent pas leur part du contrat. En résumé: tout semble organisé pour que les migrants dépensent leur argent.

Ils quittent "toute une vie", sauf les moyens de communiquer

Les ressources - essentiellement des Syriens avec lesquels le reporter a pu discuter - proviennent de la vente de terrains, de maisons, de voitures. "Bref, toute leur vie."

Quant au fait que la plupart de migrants possèdent des smartphones, ce qui a pu étonner nombre d'Européens, les exilés le justifient par le fait qu'ils avaient des métiers, des vies avant la guerre. "Nous avons peut-être quitté le chaos, mais nous n'avons pas grandi dedans", a par exemple précisé l'un d'eux au journaliste. Une autre personne interrogée sur le même thème a même beaucoup ri à propos de cette histoire des smartphones: "Vous voulez que je communique avec quoi?", lui a-t-il confié.

Le reportage augmenté d'Exils

L'opération Exils est en cours. Nicolae Schiau se trouve actuellement à Istanbul. Son reportage augmenté, alimenté chaque jour, est à découvrir sur la page ci-dessous.

Opération Exils - Storytelling

jzim

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