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Un islamiste touareg poursuivi à la CPI pour des destructions à Tombouctou

Des soldats français et un casque bleu gardent une mosquée à Tombouctou. [Joe Penney]
Des soldats français et un casque bleu gardent une mosquée à Tombouctou. - [Joe Penney]
Le chef d'un groupe islamiste touareg a été déféré à la Cour pénale internationale (CPI) pour les destructions du patrimoine culturel dans la ville malienne de Tombouctou en 2012, a annoncé la CPI.

Ahmed al Mahdi al Faqi, dit Abou Tourab, a été transféré dans la nuit de vendredi à samedi depuis le Niger. Il y était détenu en vue de son procès.

C'est la première fois que la CPI est amenée à juger un responsable de la destruction de l'héritage culturel d'un pays. L'Unesco a placé Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité après la prise de la ville par les djihadistes au printemps 2012.

Membre du groupe islamiste touareg Ansar Dine, Abou Tourab est soupçonné d'avoir dirigé une "brigade des moeurs" ("hesbah") et d'avoir appliqué les décisions du tribunal islamique mis en place par les djihadistes. Il est poursuivi pour la destruction de neuf mausolées de saints musulmans et l'attaque de la mosquée de Sidi Yahia.

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Les mausolées reconstruits d'ici la fin 2015

L'Unesco a lancé en 2014 un vaste programme de reconstruction de Tombouctou et notamment de ses mausolées, confiée à un groupe de maçons locaux sous la supervision de l'imam de la grande mosquée de Djingareyber. En juillet, huit mausolées avaient ainsi été reconstruits.

Selon l'Unesco, tous les mausolées (Tombouctou en compte 16 au total) seront reconstruits d'ici la fin de l'année.

Le projet de réhabilitation concerne également les manuscrits anciens de la ville, dont plus de 4.000 ont été perdus, brûlés ou volés, 10'000 autres sont restés sur place mais dans des conditions de stockage inadaptées, et quelque 370'000 ont été "exfiltrés" clandestinement vers Bamako en 2012 pour les soustraire aux djihadistes.

Chassés par une intervention militaire

La CPI enquête depuis début 2013 sur des crimes de guerre présumés commis depuis janvier 2012 au Mali par divers groupes armés "qui ont semé la terreur et infligé des souffrances à la population".

Les djihadistes qui contrôlaient le nord du Mali en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.