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Révélations sur le "plan B" de Varoufakis en cas de sortie de l'euro

Le départ de Yanis Varoufakis. [Marc Renfer]
Le départ de Yanis Varoufakis lors de son dernier jour au ministère des finances. - [Marc Renfer]
L'ex-ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a expliqué au cours d'une téléconférence privée son plan qui consistait à créer un système bancaire parallèle d'urgence en cas de grexit.

Lors d'une conférence téléphonique, rendue publique lundi suite à des fuites qui ont alimenté une controverse dans la presse grecque, Yanis Varoufakis est revenu sur ses projets concrets en cas de sortie de la Grèce de la zone euro.

L'ex-ministre des Finances, qui a quitté le gouvernement grec début juillet, a expliqué son concept de création d'un système bancaire parallèle, à l'aide d'une équipe limitée de "5 personnes" et tenue secrète "pour des raisons évidentes".

Système de taxation piraté

Yanis Varoufakis explique que l'idée consistait à "créer clandestinement des comptes secrets reliés au numéro fiscal de chaque contribuable" grec, pour que, le moment venu, les contribuables puissent utiliser "ce mécanisme parallèle de paiement (...) qui aurait donné un peu d'air alors que les banques étaient fermées à cause de la politique agressive de la BCE".

N'ayant pas accès au logiciel de taxation de l'Etat grec, sous contrôle total de la Troïka, un membre de son équipe - professeur à l'Université de Columbia - a été autorisé à le pirater et copier son code, afin de travailler sur l'hypothétique système qui aurait été mis en place si le grexit avait eu lieu.

Ecouter la conférence téléphonique (en anglais, dès 3'14):

Enregistrement Varoufakis

mre avec afp

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La France "terrifiée" par Berlin

Lors de la même conférence téléphonique, Yanis Varoufakis est revenu sur les relations franco-allemandes.

"Les Français sont terrifiés. Ils sont terrifiés parce qu'ils savent que s'ils appliquent les restrictions budgétaires exigées par Berlin, le gouvernement tomberait", a-t-il expliqué. Rajoutant "qu'il est impossible d'imposer l'austérité demandée par Berlin, et quand je dis Berlin, c'est Berlin. Pas Bruxelles".

"Les Français essayent de gagner du temps, c'est ce qu'ils font depuis plusieurs années en repoussant le calendrier de baisse du déficit budgétaire".

Ce passage peut être écouté dans l'enregistrement dès 13'30.

"Un bon roman" jamais discuté

Au sein du parti de gauche au pouvoir, Syriza, dont Yanis Varoufakis reste député, la gêne était perceptible lundi.

"Le plan Varoufakis n'a jamais été discuté, cela rappelle un bon roman", a indiqué sur plusieurs médias le ministre adjoint grec des Finances Dimitris Mardas.