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Confusion au Burundi autour d'une tentative de coup d'Etat

Des manifestants contre le président sont à nouveau descendus dans les rues mercredi. [LANDRY NSHIMIYE]
Des manifestants contre le président sont à nouveau descendus dans les rues mercredi. - [LANDRY NSHIMIYE]
Un général burundais a annoncé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza, en déplacement en Tanzanie, mais la présidence burundaise a affirmé que le coup d'Etat avait été "déjoué".

"Le comité pour l'établissement de la concorde nationale décide: le président Nkurunziza est limogé, son gouvernement aussi", a déclaré le général Godefroid Niyombaré.

Un conseiller du président a affirmé que cette déclaration était une "plaisanterie". La tentative de coup d'Etat "a échoué", a ajouté la présidence. Pierre Nkurunziza a quitté la Tanzanie, où il devait prendre part à un sommet sur la crise dans son pays.

Fermeture des frontières

La principale radio privée du pays, la RPA, fermée fin avril par le gouvernement, émettait de nouveau et a diffusé le message du général, ordonnant la fermeture des frontières terrestres et de l'aéroport de Bujumbura.

Il était impossible de savoir dans l'immédiat qui contrôlait le pays, secoué depuis le 26 avril par un mouvement de contestation. Un haut gradé loyaliste a affirmé que des "tractations" étaient en cours entre loyalistes et putschistes pour trouver une solution qui préserve les "intérêts nationaux".

Le président du Burundi Pierre Nkurunziza a été destitué par l'armée. [AP Photo - Jason de Crow]
Le président du Burundi Pierre Nkurunziza a été destitué par l'armée. [AP Photo - Jason de Crow]

ats/jvia

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Crise politique sanglante

En décidant de briguer un troisième mandat, le président burundais a provoqué la colère de l'opposition, qui l'accuse de trahir la Constitution et les accords de paix d'Arusha qui ont mis fin en 2005 à la guerre civile entre Hutus et Tutsis du Burundi. Sa candidature a été validée par la Cour constitutionnelle.

Le Burundi est plongé dans une crise politique sanglante depuis près de trois semaines. Plus de 20 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, le 26 avril, dans des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre.

Ban Ki-moon appelle "à la retenue"

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon "appelle urgemment toutes les parties à faire preuve de calme et de retenue", a déclaré mercredi son porte-parole. Il a souligné que l'ONU suivait cette situation "avec une grande inquiétude". La Maison Blanche a appelé toutes les parties à "déposer les armes".

Les chefs d'Etat de la Communauté Est-africaine (EAC), réunis mercredi pour trouver une issue à la crise ouverte au Burundi , ont de leur côté condamné "le coup d'Etat".