"Je ne comprends pas l'indignation contre les caricatures de Mahomet"
La publication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo après les attaques contre le journal satirique il y a près de deux semaines ont provoqué un mouvement d'indignation dans le monde musulman (lire: Manifestations contre Charlie Hebdo en Tchétchénie, en Iran et en Afghanistan).
Des manifestations que le psychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik a qualifié d'excessives dans le Journal du matin de La Première: "Je ne comprends pas cette indignation (...) la plupart de ces gens ne sait pas qui est Charlie Hebdo, n'a pas vu la couverture (du journal) et ne sait pas ce qui y est écrit".
Celui qui est à l'origine du concept de "résilience", estime qu'il faut distinguer entre les notions d'insulte et de blasphème: "Lorsqu'on est insulté, on a le droit de faire un procès, on a le droit de protester (...) Mais le blasphème change selon les cultures et selon les époques (...) Je pense que les descendants de ces musulmans ne comprendront pas la réaction de leurs parents".
"Le djihad n'est pas une pensée religieuse"
Pour Boris Cyrulnik, l'engagement des jeunes dans le djihad n'a rien de religieux: "La plupart de ces gens ne connaît pas le Coran et ne l'apprend qu'après leur engagement (...) A l'origine, ce sont des jeunes qui flottent parce qu'ils n'ont plus la pression de la famille ou du village et se soumettent à la pression de la propagande sur internet (...) Ils ont un besoin d'engagement que notre culture ne leur fournit pas".
Et de mettre en garde contre la pensée extrême: "C'est un processus très grave qui existe régulièrement dans toutes les cultures: Inquisition, communisme, nazisme ou Ku Klux Klan".
Lire aussi: Caricatures, Pékin dénonce "l'indécence" des médias français
hend
"Les musulmans sont en danger"
"Ils sont même en danger entre eux (...) car ils font face à plusieurs mouvements islamistes et parce qu'il n'y a pas de hiérarchie à l'instar du pape (chez les catholiques)", précise le psychiatre.
Présentation "inappropriée" de caricatures
L'enseignant d'arts plastiques, qui est suspendu pour quatre mois à titre conservatoire, avait provoqué l'émoi d'une vingtaine de ses élèves en les forçant à regarder des caricatures de Mahomet au lendemain de l'attaque contre les journalistes de Charlie Hebdo.
Les parents d'élèves, dont 70% sont de culture musulmane, avaient menacé le collège d'une manifestation.