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Manifestations contre Charlie Hebdo en Tchétchénie, en Iran et en Afghanistan

Une foule immense a répondu à l'appel du président tchétchène Ramzan Kadyrov. [AFP - Sefa Karacan / Anadolu Agency]
Le monde musulman réagit à Charlie Hebdo, notamment la Tchétchénie / Le 12h30 / 1 min. / le 19 janvier 2015
Des centaines de milliers de Tchétchènes ont dénoncé lundi à Grozny les caricatures de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo. Des manifestations ont aussi eu lieu en Iran, en Afghanistan et à Gaza.

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté lundi à Grozny, capitale de la Tchétchénie, contre la publication de caricatures du prophète Mahomet, douze jours après l'attaque meurtrière en France contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Les manifestants s'étaient réunis dans le centre de Grozny, scandant "Allah Akbar" et agitant des banderoles aux inscriptions en arabe proclamant leur amour pour le prophète Mahomet.

>> Voir les images de la manifestation :

Manifestation géante contre les caricatures en Tchétchénie
Manifestation géante contre les caricatures en Tchétchénie / L'actu en vidéo / 29 sec. / le 19 janvier 2015

Ils étaient "plus de 800'000" manifestants, a affirmé le ministère russe de l'Intérieur tandis que les autorités locales, citées par les agences russes, ont avancé elles le chiffre d'un "million de manifestants".

"Personne ne doit insulter le prophète"

"Ceci est une manifestation contre ceux qui insultent la religion musulmane", a déclaré, très ému, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov au pied de la gigantesque mosquée qu'il a fait ériger en hommage à son père, Akhmad Kadyrov, mort en 2004 dans un attentat.

"Nous n'autoriserons jamais qui que ce soit à insulter le nom du prophète", a-t-il continué, en référence aux dessins de presse publiées par Charlie Hebdo, notamment certains représentant a priori le prophète de l'islam.

Ramzan Kadyrov, qui dirige la Tchétchénie d'une main de fer, avait appelé à "une manifestation populaire et solidaire" contre les représentations de Mahomet, appelant les musulmans des républiques voisines, l'Ingouchie et le Daguestan, à se joindre au mouvement.

agences/jgal

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Mobilisation en Afghanistan et en Iran

En Iran, 2000 manifestants se sont rassemblés aux abords de l'ambassade de France à Téhéran pour protester contre les dessins. Les manifestants, qui répondaient à l'appel du mouvement du Bassidj étudiant (section étudiante de la milice islamique), scandaient "Mort à la France", "Mort à Israël" et "Nous aimons le prophète", selon un journaliste de l'AFP sur place, alors que d'autres réclamaient la fermeture de l'ambassade.

Entre 500 et 600 manifestants ont défilé lundi à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, et brûlé un drapeau français pour protester contre la publication d'une nouvelle caricature de Mahomet par le journal satirique français Charlie Hebdo. Les participants ont scandé notamment "mort à la France", appelant à rompre les relations diplomatiques avec la France.

Réaction de François Hollande

"Nous n'insultons personne lorsque nous défendons nos idées, lorsque nous proclamons la liberté, au contraire, nous respectons toutes celles et tous ceux à qui nos idées s'adressent pour les faire partager", a lancé le président français, François Hollande, qui s'exprimait à l'occasion du 70e anniversaire de l'Agence France-Presse.

Des islamistes radicaux dans la rue à Gaza

Environ 200 islamistes radicaux ont défilé lundi à Gaza, brûlant le drapeau français et menaçant de s'en prendre aux Français après la publication par Charlie Hebdo d'une nouvelle caricature du prophète Mahomet, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Français, dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons", ont scandé devant le Centre culturel français de Gaza ces hommes qui brandissaient le drapeau noir des jihadistes et portaient des tenues traditionnelles et de longues barbes.

Un rassemblement d'une telle ampleur et brandissant ouvertement la bannière des djihadistes est un fait exceptionnel, sinon unique depuis l'accession du Hamas au pouvoir par la force en 2007 dans la bande de Gaza.