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La menace terroriste est le "résultat de l'inaction occidentale"

Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po, à Paris. [RTS]
Comment lutter contre la cascade d'attentats djihadistes? / Le Journal du matin / 6 min. / le 19 janvier 2015
Alors que les ministres européens doivent se réunir lundi à Bruxelles pour parler de la menace djihadiste, l'expert Jean-Pierre Filiu préconise une action "à la source", sur les sols syrien et irakien.

"L'inaction occidentale s'est traduite immédiatement par une envolée des montées au djihad. Nous recueillons le fruit de cette non politique", a affirmé lundi Jean-Pierre Filiu, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, sur les ondes de La Première.

Ce dernier est catégorique: face au groupe Etat islamique (EI), dont les actions "prennent les dirigeants de cours", il faut une vraie stratégie, "or il n'y en a aucune actuellement".

La Turquie, un "partenaire incontournable"

La "priorité absolue", pour Jean-Pierre Filiu, est le rapprochement de l'Union européenne avec la Turquie: "C'est un partenaire incontournable pour la sécurité du continent (européen)".

L'expert préconique également l'armement des combattants de la révolution syrienne: "Non seulement ils sont seuls, mais ils sont livrés à la fois à l'EI et aux bombardements de Bachar al-Assad (président syrien, ndlr.) (...) Nous avons besoin d'eux pour notre propre défense".

Et de déplorer: "les 500 millions de dollars votés par le Congrès américain il y a six mois pour former 5000 combattants contre l'EI ont été engloutis par la société de consultance américaine".

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Forcer les réseaux sociaux à se mobiliser

Selon Jean-Pierre Filiu, les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la menace terroriste, en permettant notamment aux djihadistes de diffuser leurs messages et leurs vidéos: "Facebook et les autres grands opérateurs nous ont plongé dans une menace inédite et il faut qu'ils se mobilisent, quitte à ce qu'on les y oblige."