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"L'UE agit avec Israël comme avec la Tchécoslovaquie en 1938"

Le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman. [Wolfgang Kumm]
Interview d'Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères / Audio de l'info / 2 min. / le 2 décembre 2014
Alors que les députés français votent mardi sur une reconnaissance de la Palestine, le ministre israélien des Affaires étrangères dénonce une fixation européenne dans une interview exceptionnelle à la RTS.

Avant le vote de l'Assemblée nationale française sur une résolution demandant la reconnaissance de l’Etat de Palestine, le ministre israélien des Affaires étrangères dénonce le comportement de l'UE face à Israël, dans une interview accordée à la correspondante de RTSinfo Aude Marcovitch. Avigdor Lieberman le compare aux accords de Munich en 1938, par lesquels l'Europe avait sacrifié la Tchécoslovaquie.

"Le plus gros problème de l'UE, à mon avis, c'est qu'elle n'est pas prête à voir les faits. Peut-être que pour elle, le plus facile c'est de mettre la pression sur Israël", estime Avigdor Lieberman, dirigeant du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou. "Souvent, je dis aux Européens: si vous avez un désir fort d'amener la paix dans le monde, essayez d'abord entre l'Inde et le Pakistan ou essayez de faire la paix entre la Turquie et Chypre".

Pas une "nouvelle Tchécoslovaquie"

Avigdor Lieberman se réfère aux accords de Munich, qui ont précédé de peu la Deuxième Guerre mondiale, pour décrire les liens entre Israël et l'Europe. La France et le Royaume-Uni avaient alors sacrifié la Tchécoslovaquie pour ne pas se mettre à dos Hitler. L'Europe agit aujourd'hui comme elle l'a fait en 1938, dit-il. "Et nous ne serons pas une nouvelle Tchécoslovaquie".

Le ministre israélien des Affaires étrangères reproche également à l'UE de mettre la colonisation au centre du conflit. Il relève que les implantations juives n'ont pas empêché les accords de paix avec l'Egypte et la Jordanie.

oang

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Résolution symbolique en France

Les députés français doivent voter mardi une résolution sur la reconnaissance de l'Etat palestinien.

Le texte est non contraignant mais à forte portée symbolique. Initié par la majorité socialiste, il devrait être adopté largement malgré l'opposition de droite.

"En France, le problème est qu'aujourd'hui la communauté musulmane représente 16% de la population et la communauté juive 0,8%", constate Avigdor Lieberman. "Vous comprenez alors le lien entre les intérêts électoraux et la politique étrangère".