Boko Haram placerait les femmes qu'il enlève "sur les lignes de front"
Dans un rapport présenté lundi, Human Rights Watch (HRW) annonce que les femmes et les jeunes filles enlevées par Boko Haram sont utilisées "en première ligne" lors des combats menés par le groupe islamiste du Nigeria.
Plusieurs témoins ont évoqué des viols et des violences physiques. Une femme raconte avoir été menacée de mort, une corde autour du cou, jusqu'à ce qu'elle accepte de se convertir à l'islam.
Nombreuses séquelles
Une fois libres, elles souffrent des nombreuses séquelles physiques et psychologiques, d'autant qu'elle vivent dans la peur d'être à nouveau kidnappées, ajoute l'organisation de défense des droits humains, qui s'appuie sur une trentaine de témoignages.
Les ex-otages ont passé entre deux jours et trois mois dans huit camps différents, situés dans la forêt de Sambisa (Etat de Borno) ou dans les montagnes de Gwoza (à la frontière avec le Cameroun). Elles disent avoir cohabité avec d'autres femmes âgées de zéro à 65 ans, mais ignorer si elles étaient toutes otages.
afp/bri
Fragile cessez-le-feu
Depuis, deux groupes (de 30 adolescents et de 60 filles et femmes) ont été enlevés dans l'Etat de Borno (Nord-Est).
Un Allemand kidnappé
Les deux hommes voyageaient dans des véhicules séparés, sans escorte, selon la société Julius Berger, qui employait l'une des victimes, l'autre étant un sous-traitant.
Les enlèvements sont fréquents dans le sud du Nigeria. La plupart des otages sont relâchés après le versement d'une rançon.
Forcée de participer à des attaques
"Quand les forces de sécurité sont arrivées sur place et qu'elles se sont mises à nous tirer dessus, je suis tombée par terre, de peur. Les insurgés m'ont alors trainée sur le sol, en s'enfuyant vers le camp".
L'ex-otage raconte avoir aussi reçu l'ordre d'égorger un membre d'une milice capturé par Boko Haram. "Je tremblais, horrifiée, et je n'ai pas pu le faire. La femme du chef du camp a alors pris le couteau et elle l'a tué", poursuit-elle.
Des femmes kamikazes
En juillet, une petite fille de 10 ans a été arrêtée dans l'Etat de Katsina (nord-ouest) avec une ceinture d'explosifs autour de la taille.