L'Etat islamique aux portes de la ville kurde syrienne d'Aïn al-Arab
Les frappes des Etats-Unis et de leurs alliés n'ont pas réussi à stopper l'avancée du groupe Etat islamique (EI) vers la ville syrienne kurde d'Aïn al-Arab (ou Kobané), proche de la Turquie.
Lundi, les combattants du groupe extrémiste n'étaient plus qu'à cinq kilomètres de cette ville stratégique, dont le centre a été pour la première fois touché par des roquettes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La quinzaine de projectiles lancés par les djihadistes sur le centre-ville a fait trois morts, selon l'ONG.
L'armée turque se mobilise près de la frontière avec la Syrie alors que les combattants de l'Etat islamique autoproclamé. [Mehmet Akif Parlak/Anadolu Agency - AFP]Blindés turcs
Si les combattants de l'EI faisaient sauter ce verrou, ils contrôleraient une longue bande territoriale continue au nord de la Syrie, le long de la frontière turque.
Devant cette menace, Ankara a posté une trentaine de blindés près de sa frontière avec la Syrie après avoir été visée par plusieurs obus. Le gouvernement turc s'apprête en outre à présenter au Parlement un texte l'autorisant à intervenir contre les djihadistes (lire ci-contre).
La récente offensive lancée par l'EI dans la partie à majorité kurde de la Syrie, autour d'Aïn al-Arab, a provoqué depuis dix jours un exode massif. Selon le gouvernement, au moins 160'000 réfugiés Kurdes de Syrie ont franchi la frontière turque pour échapper aux combats.
ats/jgal
Les frappes en Syrie ont tué 211 djihadistes
Selon cette ONG qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires et fournit au quotidien le bilan de la guerre en Syrie depuis 2011, ces personnes ont péri dans les frappes menées depuis le 23 septembre par la coalition de Washington et ses alliés arabes dans les province d'Alep, de Raqa, d'Idleb, de Deir Ezzor et de Hassaka.
La majorité des djihadistes morts sont membres de l'organisation Etat islamique, en plus de près de 60 combattants du front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie, classée comme organisation "terroriste" par Washington.
Ankara doit prendre position
Lundi encore, le président turc Erdogan a sévèrement critiqué l'EI et assuré que ce groupe n'avait rien à voir avec l'islam. Samedi, il avait déclaré que la Turquie pourrait envoyer des soldats en Syrie pour contribuer à la création d'une zone de sécurité dans le cadre d'un accord international visant à venir en aide aux réfugiés fuyant les combattants de l'EI.