Publié

L'imam de la plus grande mosquée de Chine assassiné au Xinjiang

Des Ouïghoures devant la mosquée où a été tué l'imam. [EPA/HOW HWEE YOUNG]
Des Ouïghoures devant la mosquée où a été tué l'imam. - [EPA/HOW HWEE YOUNG]
L'imam à la tête de la plus grande mosquée de Chine, connu pour son opposition à la violence, a été tué au Xinjiang, région musulmane du Nord-ouest du pays en proie à des attaques.

Jume Tahir, imam de la mosquée Id Kah dans la ville chinoise de Kachgar, a été "sauvagement tué" mercredi à l'aube après la cérémonie du matin, a annoncé Tianshan, portail d'informations lié aux autorités provinciales du Xinjiang.

L'imam régulièrement interviewé par les médias d'Etat chinois se distinguait par son discours très critique à l'encontre des violences commises par certains Ouïghours au Xinjiang.

Deux suspects abattus, une arrestation

Selon les éléments de l'enquête, trois hommes portant des noms aux consonances ouïghoures sont soupçonnés du crime et auraient agi "sous l'effet d'une influence religieuse extrême", a ajouté l'agence Tianshan.

Deux de ces suspects ont été abattus le même jour par les forces de l'ordre, et un troisième a été capturé, a précisé de son côté l'agence officielle Chine nouvelle.

afp/mre

Publié

Poste de police attaqué lundi

Ce meurtre intervient après de violents affrontements dans le district de Yarkand, à 200 km de Kachgar, et qualifiés d'"attaque terroriste" par les autorités.

Selon les médias officiels, un gang "armé de couteaux" y a attaqué lundi un poste de police et des bâtiments officiels, et les policiers ont alors abattu "des dizaines" d'assaillants. Un groupe de défense des Ouïghours avait lui fait état d'"une centaine de morts et de blessés".

En mai, un attentat-suicide commis sur un marché d'Urumqi, la capitale de la région, avait fait 43 morts.

En réaction, Pékin a annoncé une vaste campagne de lutte antiterroriste, qui s'est traduite par des condamnations en masse au terme de procès expéditifs.

Neuf millions de musulmans turcophones

Le Xinjiang compte plus de neuf millions de ces musulmans turcophones en partie hostiles à la tutelle de Pékin. Une frange radicalisée est, selon les autorités, à l'origine de sanglants attentats commis ces derniers mois dans la région et en dehors.

Des groupes de défense des droits de l'homme estiment que la politique répressive menée par Pékin à l'encontre de la culture et de la religion des Ouïghours alimente les tensions et les violences dans la région.