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Nicolas Sarkozy affirme à la France qu'il n'a rien à se reprocher

Nicolas Sarkozy est sorti de son silence médiatique de deux ans pour se défendre dans une affaire où il est notamment accusé de corruption active. [TF1 - Europe 1]
Nicolas Sarkozy est sorti de son silence médiatique de deux ans pour se défendre dans une affaire où il est notamment accusé de corruption active. - [TF1 - Europe 1]
L'ancien président français Nicolas Sarkozy a affirmé ne jamais avoir commis d'acte contraire à l'Etat de droit, dans une interview diffusée sur TF1 et Europe 1 mercredi soir, après sa mise en examen mardi.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy s'est exprimé mercredi soir sur TF1 et Europe 1 après sa mise en examen mardi pour trafic d'influence, corruption active et recel de violation de secret professionnel.

"Je n'ai jamais trahi la confiance du peuple mais il est venu le temps pour moi de m'expliquer. La nuit dernière m'a convaincu de parler".

>> Lire : Nicolas Sarkozy inculpé pour trafic d'influence et corruption active

Volonté de m'humilier

Nicolas Sarkozy, qui ne s'était plus exprimé dans les médias depuis plus de deux ans, a soutenu ne jamais avoir commis "un acte contraire aux principes républicains ou à l'Etat de droit". Mis en examen au terme d'une garde à vue de 15 heures, il a également déploré que tout soit fait pour donner de lui "une image qui n'est pas conforme à la vérité. Il y a eu une volonté de m'humilier".

Il a également jugé "grotesques" les chefs d'accusation qui ont été retenus contre lui. "Si j'ai commis des fautes, j'en assumerai toutes les conséquences".

La justice instrumentalisée

L'ancien président, choqué du traitement qui lui a été réservé en garde à vue au milieu de la nuit, a dénoncé "une instrumentalisation politique de la justice".

Nicolas Sarkozy, qui a répété plusieurs fois ne demander aucun privilège ni avantage, a soutenu que les magistrats qui s'occupent des dossiers où son nom est cité ne sont pas indépendants. L'ancien président a rappelé que la magistrate qui l'a convoqué en pleine nuit est liée au syndicat de la magistrature qui entretient des liens politiques à gauche et n'est donc pas neutre.

Rien à se reprocher

Je n'ai rien à me reprocher. "On ne trouve rien, on ne trouvera rien". Nicolas Sarkozy a passé en revue ses implications dans diverses affaires, en se disculpant à chaque fois. ll a notamment rappelé son non-lieu dans l'affaire Bettencourt en 2013 et assuré qu'il n'y avait jamais eu de double facturation dans ses comptes de campagne comme l'avait révélé Médiapart.

Chronologie de l'affaire des écoutes:

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Sarkozy ne renonce pas à la présidence UMP

Pour conclure l'interview, Nicolas Sarkozy a insisté sur le fait qu'il connaissait l'inquiétude et la souffrance des Français et qu'il n'était pas un homme à se laisser décourager.

Il n'a pas directement répondu à la question de savoir s'il se représenterait à la présidence de son parti, l'UMP, mais il a affirmé qu'il avait des devoirs envers son pays et que la question de savoir si l'on renonce ou pas ne se posait pas.

Il a ajouté qu'il prendrait sa décision définitive fin août - début septembre.

Batailles judiciaires en vue

L'enquête dans laquelle Nicolas Sarkozy a été mis en examen risque de donner lieu à d'âpres batailles procédurales. Des avocats ont d'ores et déjà dénoncé les écoutes sur laquelle elle est basée.

Soupçonné d'avoir tenté d'obtenir auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation des informations couvertes par le secret sur l'affaire Bettencourt, l'ancien président a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi. Son avocat historique, Thierry Herzog, et un magistrat de la haute juridiction, Gilbert Azibert, ont également été mis en examen.

Ces investigations sont nées de la captation de conversations entre Me Herzog et Nicolas Sarkozy, après le placement sur écoute du téléphone portable de l'ex-président dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement par la Libye de sa campagne victorieuse de 2007.