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Nicolas Sarkozy aurait caché 17 millions d'euros de frais de campagne

Le président Nicolas Sarkozy lors d'un meeting électoral à Toulon, le 3 mai 2012. [Lionel Bonaventure]
Le président Nicolas Sarkozy lors d'un meeting électoral à Toulon, le 3 mai 2012. - [Lionel Bonaventure]
Selon des documents publiés par le site Mediapart mardi, contenant la comptabilité de la société Bygmalion, l'ex-président français aurait caché quelque 17 millions de frais de campagne en 2012.

Le site en ligne Mediapart a publié mardi des extraits de la comptabilité interne de Event & Cie, filiale de la société Bygmalion, pour les 44 meetings électoraux de Nicolas Sarkozy en 2012. Le candidat Sarkozy aurait ainsi dissimulé près de 17 millions d'euros (20,7 millions de francs).

Dans les documents, on trouve une comptabilité secrète avec le prix réel des événements, jusqu'à sept fois plus élevé que le prix déclaré.

Plafond légal largement dépassé

Ainsi, alors que Nicolas Sarkozy a réglé officiellement 4,3 millions d'euros  (5,2 millions de francs) à Event & Cie, il a en fait dépensé pour 21,2 millions d'euros (17,7 millions hors taxes) auprès de cette société fondée par deux proches de Jean-François Copé.

Le compte de campagne de l'ex-président atteint ainsi plus de 39 millions d'euros, soit 17 millions de plus que le plafond légal fixé à 22,5 millions d'euros.

kkub

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Complicité directe de l'UMP

Selon Mediapart, la clé USB de Bygmalion atteste également de la la complicité de l'UMP dans une "fraude industrielle majeure".

Pour que les équipes d'Event & Cie soient payées en intégralité, il a en effet été imaginé que les 17 millions d'euros non facturés à Nicolas Sarkozy seraient supportés illégalement par le parti de Jean-François Copé.

La formation politique a ainsi payé rubis sur l'ongle une cinquantaine de conventions fictives, facturées par Bygmalion entre janvier et juin 2012.

Adjoint de la campagne de Sarkozy en garde à vue

Mardi soir, l'ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, Jérôme Lavrilleux, a été brièvement placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire avant d'être relâché.

Ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à la tête de l'UMP, Jérôme Lavrilleux était entendu par la police judiciaire. Il sera convoqué ultérieurement, une fois que l'enquête aura progressé.

Elu député européen le 25 mai, il ne bénéficie pas pour l'heure de l'immunité parlementaire. Celle-ci prendra effet lors de la session inaugurale du Parlement de Strasbourg début juillet.